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L’heure de la promenade.

Tout est une question de négociation. Le petit monstre a pris près de vingt minutes, mais j’ai finalement obtenu d'elle qu'elle grimpe dans sa poussette et qu’elle y reste tout le long du trajet .

Nancy nous a menées jusqu’au square le plus proche et pendant ces dix minutes de marche, la petite a réussi à se détacher près de six fois, ce qui m’a valu, bien entendu, des remarques de la
part de ma surveillante. « La sécurité avant tout ».

Le bac à sable : une invention du diable. Qui a pu imaginer un jeu aussi stupide ? Un terrain d’aventures, de créativité, idéal pour les bambins ? Tu parles ! Et skyler qui a eu la bonne idée de se mettre du sable plein la bouche, plein les yeux, puis de m’en jeter des poignées à la figure lorsqu'il m'arrivait de me précipiter vers elle pour la secourir.

Maintenant place au toboggan.

J’ai eu droit à quelques jolis coups de pied en l’aidant à grimper à l’échelle, puis à des hurlements lorsqu’elle réalisa qu’elle allait devoir faire la queue.
Caprice numéro deux: skyler SMITH n’aime pas attendre, skyler SMITH n’aime pas partager.

En récap skyler SMITH va m’en faire baver.

L’heure du miam-miam.

Traduction : du déjeuner.

La sieste approche, je suis plus qu'aux anges, mais je réserve ma joie pour plus tard. Avant ce repos amplement mérité, il va falloir nourrir la bête. Au menu,
ce midi : jambon, purée verte, tranche de cheddar et yaourt vanillé. Nancy s’assied à l’autre bout de la cuisine et observe la scène de loin, en sirotant une infusion. Je donne vie à ma cuillère, faisant l’avion, le
petit pont, l’ourson, le pigeon… Rien n’y fait. Caprice numéro trois.
Le monstre enchaîne les « Non ! », me tire les cheveux, pleure, crachouille, avale de travers. Jusqu’à ce que mon chemisier blanc soit constellé de petites taches verdâtres. Le cheddar passe tout seul, lui. Quant au yaourt, je capitule et
laisse la petite y plonger allègrement la main entière. 

Rome ne s’est pas faite en un jour je tiens à le préciser …

L’heure du dodo.

Pas besoin de traduction. Skyler n’aime pas grand-chose, ce n’est plus à prouver,
mais s'il y a quelque chose qu’elle aime moins que le reste… c’est la sieste. Caprice numéro quatre.
Après avoir rassemblé tous ses doudous, chanté une comptine en anglais, en français, lu une douzaine de
pages de l’encyclopédie des oiseaux, actionné son mobile, je n'en voyais plus la fin et entendu mes oreilles siffler, à force d’être agressées, le monstre s’est finalement endormi vers 14 heures. Je n'en pouvais plus.

L’heure du goûter.

Ces deux heures de pause m’ont fait un bien fou. Correction : m’auraient fait un bien fou si nancy n’en avait pas profité pour me faire passer un nouvel interrogatoire – sur ma vie privée –
suivi d’un questionnaire – pour vérifier mes connaissances sur les 2-4 ans. Son verdict : « juste
passable ». J’ai une lueur d’espoir lorsque skyler me regarde d’une mine gourmande, alors que je
m’approche d’elle avec une banane. Qui, dix minutes plus tard, finit épluchée,
écrasée et étalée un peu partout mais majoritairement dans mon cou.

L’heure du jeu au grand air.

Direction le jardin. Je n’y avais encore jamais mis les pieds. Face à moi s’étend une pelouse fraîchement tondue et des parterres de fleurs qui s'étendent sur près de 439m carré. Sur ma droite, un mini-square a été implanté pour le bonheur de la petite pourrie gâtée.
Elle s’y précipite, enlevant ses chaussures en chemin. Je lui demande gentiment de les remettre, elle
refuse. De manière plus autoritaire, elle hurle. J’insiste encore, elle se roule par terre.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 11, 2021 ⏰

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