J'ai rien demandé moi. Jamais. A quiconque. Alors, pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Pourquoi tu veux me mêler à ça ? C'est toi qui as merdé, pas moi ! Moi, j'assiste, impuissant, au résultat de ta bêtise, j'subis les conséquences de tes conneries ! Tu m'as décrit une jeunesse que je ne retrouve pas ; elles sont où les sorties pour camper dans les bois, à faire du stop pour assister au concert gratuit de la grande ville d'à côté ? A refaire le monde en bouffant sans s'préoccuper du poids, du physique ou des pesticides qui contaminent la nourriture ? C'est assez paradoxal de se faire bouffer par des denrées alimentaires, tu trouves pas ?
J'ai mal au cœur, mal à la tête, mal au ventre. Je cours sur place indéfiniment. J'ai pas d'estime de moi, pas d'estime de toi et confiance en personne. Comment je le pourrais ? On me manipule. On me juge. On me hait. L'amour n'existe plus, il a disparu, évincé par la corruption et la haine qui s'insèrent dans notre système, pullulent et y prennent de l'importance.
Trop d'importance.
Pourquoi suis-je invisible ? Pourquoi elle me fuit ? Explique-moi, toi qui narres tes histoires à dormir debout sur l'amour puis qui persiste à me faire croire qu'il existe, ici bas, quelqu'un qui n'attend que moi. Pourquoi elle, cette fille que j'aime à en crever, m'ignore ? Je vois ses yeux croiser les miens et automatiquement détourner son chemin. Un sourire gêné s'accapare de ses lèvres tandis que mon cœur s'emballe et se défait. Tu n'as rien à dire ? Aucune explication ? Tu m'abandonnes toi aussi, comme elle, comme eux, comme tous. Tu me lâches dans ce drôle d'endroit aux couleurs délavées, aux principes piétinés et tu t'effaces, me murmurant de trouver ma place, qu'il faut que je m'y fasse et me bouger pour réparer, pour reconstruire la société.
Mais j'ai pas envie, moi. Pourquoi me bouger pour des gens qui ne se soucient pas de moi ? Que je vive, que je crève, je ne serais qu'un nom aux consonances frêles, balayé par le premier coup de vent qui m'aura hurlé de me casser. Alors, on attendra la relève, pas vrai ? La génération suivante, assis sur des fragments d'espoir, pétés depuis bien longtemps. Cercle vicieux pitoyable. Lamentable. Détestable.
Et le pire c'est que ça fait mal, ce monde. Tu t'assoies, tu l'observes passivement et il trouve encore le moyen de t'atteindre. Pitié, sors-moi de là. J'ai mal. Mal à la tête, mal au cœur, mal aux bronches. On m'asphyxie, on détruit mon estime, mon esprit, mes croyances, mes envies.
Mais, où tu m'as lâché ?
C'est l'ednom. Y'a rien de ce que tu m'avais promis, rien de ce que tu m'avais décrit. Rien... Que des mensonges ! Des stupides mensonges !
Même toi... même toi... t'es devenu un mensonge.
*
Je ne savais pas comment terminer ce petit texte sans le détruire, alors j'ai préféré le laisser tel quel... parce que c'est beau les gens qui rêvent, c'est beau les gens qui réussissent et j'admire les optimistes. Mais, y'a d'autres gens dans notre société qui sont plus fatalistes et pessimistes, et puis, finalement, ne le sommes nous pas tous un peu ?
EDNOM = Monde à l'envers.
En espérant que vos épreuves se sont bien passées ! ♥
On se retrouve le 21/06 pour la publication de Stella :)
15/06/17
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Ruminations
Non-FictionRumination. Nom féminin. Larousse.fr dit : (Littéraire.) Action de ruminer sans fin une idée, un sentiment dans son esprit. Bref, quand l'esprit ne suffit plus à ces ruminations envahissantes, quoi de mieux que de les coucher sur papier ? Rien.