Hélène

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Eh, tu sais quoi ? 

On ne vieillira pas ensemble, on va détacher nos mains à 3

1... 2... 3... 

Nos chemins se séparent, mes yeux brillent. Moi ? Je te pleure ? Non, tu te méprends. Je ne suis pas un être de sentiments, j'avance, toujours tout droit, j'ai pas le temps pour l'émotionnel, pas le temps d'avoir mal, pas le temps de sentir

Ressentir ; encore et encore ! T'inspireras deux, trois, quatre de mes vers peroxydés qu'on croit raconter la vie mais qui n'narrent qu'une réalité factice. 

Je fausse ma personne, je fausse nos propos, j'prose une fin lisse quand j'coule ma peine sur mes joues plus que d'encre sur la feuille. Et j'me persuade que c'est ça, notre réel. 

Un final à l'amiable. 

J'suis plein de rancœur, ouais, on a tous le droit à l'erreur, ouais je peux te fustiger, ouais je peux t'en vouloir mais je peux rien y faire, j'suis même pas dans le vrai, j'suis pas plus dans le faux. J'suis dans un malheureux entre-deux parce que je sais pas qui est le plus à plaindre entre nous deux. 

On a déjà signé le dernier acte. On se regarde une dernière fois, même pas dans les yeux, y'aurait plus rien à y lire de toute façon. Ça ne danse plus dans nos pupilles embrumées par le chagrin. 

Pourquoi tu quittes les gens quand tu les aimes bien ? Pourquoi tu vois que le mal dans le bien ? 

C'est drôle parce que j'l'imaginais pas comme ça la fin. Et c'est des mots qu'on écrit, c'est des phrases qu'on lance. C'est des adieux définitifs qu'on croirait plagiés d'un drame romantique. 

Allez, sans rancune, j'ai plus assez de place dans les petits malheurs de ma vie pour t'en vouloir. J'veux pas souffrir plus que de raison. 

C'est juste une fin parmi tant d'autres quand les mots ne s'accordaient plus et qu'on devait poser un point. 

C'est chose faite, aie une bonne vie. 


19.10.18




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