LETTRE 2 : A l'idiot que j'ai cru gentil

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Bonjour, bonsoir... non en fait je m'en fous. 

Je suis un peu déçue tu sais. Dire que je m'attendais à une réponse de ta part serait un mensonge ou du moins à nuancer. Car, en effet, j'ai toujours eu cette pincée d'espoir qui rend les jours plus doux et les rêves plus réalistes. 

Des mois durant, j'ai admiré ton travail, la justesse avec laquelle tu dépeignais le monde, la société et les gens tout simplement. 

Et, un beau jour, je me suis décidée à t'écrire. J'avais analysé tes mots et ta façon d'écrire. Je pensais avoir cerné au moins un dixième de ta personnalité, je pensais te connaître assez pour oser t'aborder, ne serait-ce que derrière un écran en employant des mots mal accordés. 

Alors, j'ai encore observé pour m'en assurer, vois-tu ma confiance en moi-même est volubile, jamais acquise, jamais certaine. 

Alors j'ai lu, relu tes écrits, puis j'ai longuement réfléchi à quels mots utiliser. Finalement, je me suis dit que les plus simples sont souvent les plus précis et les plus honnêtes... (et je m'emporte souvent quand j'écris, je préfère éviter d'incommoder des inconnus avec mes pavés trop longs qui tournent autour du pot sans jamais l'effleurer). 

Alors, j'ai décidé de ne pas me perdre en "louanges" aussi embarrassantes à écrire pour moi (je suis pas à l'aise avec ça) que toi à recevoir, à ce que j'avais compris... Peut-être de travers ? 

Ainsi, "bravo". Ais-je envoyé, ''Pas simplement pour tes écrits ou ton style, bravo pour écrire et pour partager tes écrits. J'aime bien ta façon d'écrire le monde, les gens, la vie, c'est très joli. J'espère que tu continueras, ce serait cool de continuer à te lire :) ! Au revoir !''

J'ai inspiré, expiré. Une fois. Deux fois. Une dizaine de fois. Avant de trouver le courage d'appuyer sur le petit bouton "envoyer". J'avais peur un peu, t'étais peut-être ce genre de personnes qu'on admire, celles qui ont ce qu'on aimerait avoir, celles qui représentent une sorte ''d'idéal'' qu'on juge inatteignable.

C'était pas le plus beau des messages, il était bancal et hésitant. Écrit sur une feuille, il aurait été composé de lettres tremblantes et d'un smiley raté. Mais l'avantage d'un ordinateur, c'est cette police semblable pour tous qui garantie anonymat et tranquillité. 

Ça gomme les indices : au revoir les tâches, les écritures révélatrices. Au profit d'émotions souvent factices.  Un smiley vaut-il le tremblement d'un stylo ou l'écriture d'une mine trop appuyée ? Je n'en sais rien.

Quoi qu'il en soit, cette lettre, elle est pour toi. 

Toi, l'auteur insondable qui n'a jamais répondu.  

  Toi, l'idiot que j'ai cru gentil.  

*

Hola, désolée, j'ai pas posté dans Ruminations depuis un moment... je souhaitais finir Coline avant de poster. Peut-être que, à ce segment suivra un autre dérivé de cette nouvelle. C'est à voir ^^ 

En tout cas, j'espère que cette petite lettre vous plaira. :) A bientôt !

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