40.

749 96 68
                                    


Jonah est revenu environ une heure et demie plus tard, les bras chargés de nourriture en tout genre, entre barres chocolatés, chocolatines, biscuits, sandwiches et briquettes de jus de fruit. Il a eu une expression étrange en voyant Julia à mon chevet, tel un enfant pris sur le fait. Celle-ci a haussé les sourcils en secouant la tête, quant à moi, j'ai souris franchement, sans doute en dévoilant les fossettes.

Jonah a fini par s'avancer et s'assoir sur le lit, face à moi, me dévorant du regard.

—     Vous n'allez pas en parler à mes parents ? je reprends auprès de Julia, qui m'a annoncé que je pourrai sortir en soirée.

—     Tu es majeur Valentin, l'hôpital ne les mettra pas au courant mais... Ils devraient savoir à quel point tu ne vas pas bien.

—     Je vais mieux non ? C'est le plus important. Et puis je dois sortir, j'ai un partiel dans deux jours.

—     Je te libère ce soir, mais il te faudra un suivi psychologique...

—     Je ne veux pas retourner dans un foutu cabinet de psychologue, c'est clair ? menacé-je, exténué de cette journée.

—     Tu veux un chocolat Valentin ?

Deux têtes se retournent vers Jonah qui finit son sandwich et s'attaque à une barre de Twix. Je l'aime. Il est complètement d'un autre monde des fois. J'acquiesce de la tête et attrape la barre qu'il le lance, sous le regard désapprobateur de Julia.

—     Quoi ? J'ai faim et pas mangé de la journée, je réponds à la doctoresse.

—     Si tu sens ton estomac prêt à endurer cela, dit-elle en haussant les épaules.

—     Vous voulez un truc Julia ? demande Jonah, et échappant un postillon de chocolat sur la blouse blanche et anciennement immaculée de la jeune femme.

J'éclate de rire, ce que Julia remarque directement. À la grande surprise, elle accepte même la proposition de Jonah en empoignant un sandwich à son tour.

—     Si tu veux Valentin... Je peux te proposer une alternative. Mais j'ai besoin que tu me promettes de ne plus jamais recommencer.

J'écarquille les yeux, dubitatifs. Elle m'intrigue. Jonah en a même arrêté de mastiquer son cookie au chocolat.

—     Mon fiancé est psychologue. Si tu veux, tu pourras venir le voir quelques soirs à l'appartement, il t'aidera. Ce sera en dehors d'un cabinet, pour quelques minutes si tu le veux, mais je pense que cela te sera utile.

Jonah toussote bruyamment en se retenant de rire et de s'étouffer avec son cookie par la même occasion.

—     Vous avez un fiancé ?! Et il connaît Zach ?

Julia se met à rigoler. C'est étrange de voir cette jeune doctoresse se laisser aller avec tant de légèreté.

—     Très bien même. Il a beau être psychologue, mon fiancé est incroyablement jaloux. Si jamais je vais vous voir à l'appart pour du pseudo bruit, je suis sûr qu'après il fait ce que je lui demande : vaisselle, cuisine, ou me laisser regarder ma série préférée. Et oui, mon cher Jonah, les femmes sont manipulatrices, répond Julia.

—     C'est pour ça que je préfère les hommes, conclut mon petit-ami, déclenchant l'hilarité générale.





J'ai finalement pu sortir de l'hôpital, et cela m'arrangeait parce que je n'aurais pas pu y rester une nuit de plus.

Je finis notre dernière barre chocolatée alors que Jonah avale sa briquette de jus d'orange. On est assis sur un banc hors du bâtiment médical, à attendre un taxi que Jonah vient d'appeler. Je suis content de le sentir à côté de moi, même si les circonstances qui ont fait cela ne sont pas très enviables. Le soleil couchant nous baigne de sa lumière dorée, et je souris en sentant ses rayons réchauffer ma peau.

La théorie des montagnes russes - Tome 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant