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Quand on est heureux, le temps passe vite quand même.

Un mois que je suis au Portugal, plus souriant que jamais. Et beaucoup plus bronzé aussi, à force de traîner quotidiennement dehors sous un soleil de plomb et en ayant suivi Jonah à la plage aussi souvent que possible. J'ai nagé avec les dauphins, comme me l'avait promis Jonah, et c'était absolument génial et inoubliable. On a aussi lézardé, fait pas mal de randonnées dans la campagne portugaise (et connaissant notre sens de l'orientation et notre poisse, vous aurez deviné que l'on s'est perdus, évidemment), visité des villes à droite à gauche, bref, comme de parfaits touristes qui avaient envie de dévorer la vie.

La grand-mère de Jonah est absolument adorable, elle nous adore et nous donne des petits surnoms affectueux, quoiqu'un peu ridicules. Mais bon, cela fait du bien quand même d'être acceptés comme l'on est : des personnes normales (ou du moins normales mais avec une poisse spectaculaire). Jonah aussi sourit, heureux au milieu de sa famille qui vit pour la plupart dans cette région, et dont nous avons droit à a des visites régulières.

Et Jonah est tellement soucieux de moi qu'il m'apprend à parler portugais un peu, et m'a même acheté un cahier de vacance niveau CE1 pour que je me débrouille un peu mieux. Ce n'est pas gagné, je suis bloqué à la huitième page, en ayant désespéré mon professeur parce que je n'y arrivais pas, hormis les jeux que j'avais déjà terminé. Ok, on est vraiment des gamins tous les deux.

On a passé quelques jours à Lisbonne aussi, que Jonah adore me faire découvrir, à travers son architecture ou ses parcs où l'on s'allonge dans l'herbe, l'un contre l'autre et observant les nuages. En vivant simplement quoi.

On est aussi allé voir plusieurs fois les deux voisins de Jonah, autour d'un barbecue ou de leur piscine, et j'ai découvert deux hommes bienveillants. Malgré qu'ils aient presque vingt ans de plus que nous, cela n'empêche pas Jonah d'être toujours aussi proche d'eux, et cela me fait plaisir, de nous voir si heureux.

Notre couple est sans doute ce qu'il y a de mieux. Il a même survécu à l'Euro de football qui opposait nos deux pays. Je crois donc qu'il peut faire face à tout.






C'est donc le huit juillet au matin qu'une voiture est arrivée dans la cour de la grande maison familiale des grands-parents De Neiva.

J'ai vu Jonah me regarder nerveusement, alors que son grand-père a porté une main réconfortante sur son épaule. Les portières se sont ouvertes doucement, et quelques mines fatiguées en sont ressorties. Mais l'une d'elle a vite retrouvé son éclair de malice et de joie.

— Jonah !!!!

Sandra s'est mise à courir à toute vitesse pour sauter dans les bras de son frère, qui la serre de toutes ses forces. La vérité, c'est que je suis énormément ému, parce que je réalise que cela fait presque deux mois et demi que le frère et sa sœur ne se sont pas vus.

Jonah approche sa tête du front de sa petite sœur sur lequel il colle un gros baiser, avant qu'un sourire lumineux s'empare de ses lèvres.

— Je suis trop contente de te voir minha princesa.

Je vois les yeux brillants de Jonah qui essaient de masquer son émotion, mais il n'y arrive pas. Au fond, c'est qu'il a toujours été tellement proche de sa petite sœur qu'il avait du mal à supporter le fait qu'ils ne pouvaient plus se voir, ni même se parler.

— Je t'aime Jonah ! Tu m'as beaucoup manqué, se met à sangloter Sandra.

— Je t'aime aussi, Sandra. Je te jure que je t'aime plus que tout.

La théorie des montagnes russes - Tome 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant