La théorie des montagnes russes - Tome 2.

26.

           

–        Valentin, c'est moi... J'ai un problème... Viens me chercher, je suis désolé.

–        Tu es où ? crié-je dans le téléphone, tandis que la voix faible d'Enzo peine à me répondre.

Nouveau silence. Je réitère ma demande en hurlant de nouveau.

–        ENZO ! Réponds !

–        Je peux pas... Je t'envoie l'adresse par message. Je suis désolé mec...

Je raccroche et reçois instantanément un message. Je lis bien trois fois l'endroit qu'Enzo m'indique, et pris d'un doute, je vérifie même sur internet. Putain... Mais que fout-il dans des quartiers pareils ?

Je m'éloigne rapidement de la fac, où mes amis me regardent étrangement. Je cours dans la rue, le téléphone collé à l'oreille.

–        Zach ?

–        En personne. Ça va ?

–        Non. J'ai appelé Jonah et Gaël, mais ils n'ont pas encore fini les cours. Tu es à l'appartement ?

–        Oh Val ? Il se passe quoi ? demande soudainement mon ami, me laissant à peine en placer une.

–        Prends mes clés et descends au garage, je suis là dans cinq ou dix minutes, on doit partir chercher Enzo !

–        Hein ? Je ne comprends pas ! Pourquoi ? Ce n'est rien il a un peu de retard... Il est parti traîner en ville ou...

–        Non !! Il est allé chercher sa putain de drogue, et est coincé dans un sale quartier ! je tente de crier avec ma voix complètement essoufflée.

Je bouscule quelques gens dans la rue et me reçois une envolée d'insultes. Putain, mais pourquoi me faire chier pour ça alors qu'il est quasiment dix-huit heures alors que j'ai un ami mineur qui se retrouve bloqué dans un mauvais quartier parisien ?

Au fond, je bouillonne, en partie contre Enzo, mais surtout, je crains de ce qui pourrait arriver au blondinet.

–        C'est quoi ce délire Val ? me questionne encore Zach.

–        Prends les clés, sors ma bagnole. Je suis bientôt là !

–        Mais pourquoi on n'appelle pas les flics ?

–        Parce qu'ils ne voudront jamais aller là-bas. Et surtout pour aller chercher un drogué !

–        Val, tu te rends compte de la merde dans laquelle on est ?

–        Très bien même Zach. Écoute j'irais seul si tu...

–        Non je t'accompagne mec. Je descends.

Il raccroche et plusieurs minutes après, j'arrive en sueur devant l'immeuble ma voiture grise m'attend à l'extérieur. La respiration saccadée, je fais signe à mon ami de se mettre sur le côté passager, et à peine je suis rentré dans le véhicule que je démarre, manquant de me prendre une voiture en quittant la place de stationnement.

–        Tiens prend mon portable et fous le GPS, je sais pas où on va précisément.

–        On va dans un gros bordel, je te le dis, soupire Zach.

Je suis d'accord avec lui. Mon cœur est partagé entre la colère immense contre Enzo et la crainte de savoir où le trouver une fois là-bas. Cela se retranscrit dans ma conduite, plus que brutale et dangereuse.