Un Joueur de Cœur (Suga ff)

Chapitre 1

Après des mois de travail acharné, j'avais enfin eu la possibilité d'avoir une journée de repos. Je travaillais dans un café pour pouvoir financer mes études de musique, et c'est pour cela que je n'avais pas vraiment de moment de répit. Nous étions en décembre, les fêtes approchaient à grands pas. N'ayant fait aucun achat pour l'occasion, je me rendis dans un grand centre commercial assez réputé, pour faire un peu de shopping. J'aimais particulièrement cette période de l'année, les rues étaient décorées, les maisons aussi, et même s'il faisait froid (très froid) l'ambiance était chaleureuse. Avant de partir en vadrouille, j'envoyai un message à mon amie Chae-Yon pour savoir si elle voulait m'accompagner. Malheureusement, mon amie me répondit qu'elle révisait et ne pouvait pas venir. Tant pis, je m'y rendrai seule !

Le centre commercial était rempli, on aurait dit une immense fourmilière. Il était difficile de se frayer un chemin sans que quelqu'un ne vous bouscule, les bras chargés de sac. La folie des fêtes de fin d'année était présente. J'allais de boutique en boutique, et regardais chaque vitrine, les yeux remplis d'étoiles. Je fis quelques achats, des vêtements essentiellement, même si j'aurai bien aimé acheter des décorations de Noël, mais mon appartement était bien trop petit pour cela. Etant fatiguée à force de déambuler entre les boutiques, je me mis à la recherche d'un endroit pour me reposer. Je m'apprêtais à descendre les escaliers quand soudain, j'entendis des cris à quelques mètres de moi. Il ne s'agissait pas de cris de peur ni d'épouvante, mais plutôt d'acclamation et de joie. Un groupe de filles, des lycéennes je dirai, étaient en train de sauter dans tous les sens, comme si elles nous pouvaient contenir leur excitation. J'ignorai ce qu'elles avaient vu, mais il s'agissait surement d'une photo de célébrité ou bien la célébrité en personne. Quoi qu'il en soit, je n'allais pas m'attarder ici, mes jambes étaient bien trop douloureuses je devais m'asseoir rapidement.

Je descendais les marches unes à unes, tout en cherchant un banc à travers la foule qu'il y avait au rez-de-chaussée, lorsque deux personnes se mirent à dévaler les escaliers à une vitesse folle. Le deuxième individu me bouscula assez violemment, et me fit perdre l'équilibre. Je tentai de me rattraper à quelque chose mais étant au milieu, les rambardes étaient bien trop loin pour que je les attrape. Il ne fallut pas longtemps pour que mon corps tombe et ne roule dans l'escalier. À chaque nouvel impact, une douleur aiguë traversait mon corps. La chute me parut durer de longues minutes, alors qu'en réalité tout c'était passé extrêmement rapidement. Allongée par terre, incapable de faire un seul mouvement sans qu'une douleur se déclenche, j'étais là sur le sol à essayer de comprendre ce qu'il venait de se passer. Un voile vînt obstruer mon champ de vision, tout était flou autour de moi. Je suppose qu'une chute de la sorte n'allait pas juste me laisser un bleu sur le genou.

Une main se présenta à moi, et m'aida à me redresser. Sans elle, je serai surement restée sur le sol en position latéral de sécurité, sans pouvoir rien faire. La main appartenait à un homme, celui qui m'avait bousculé. Je ne pouvais pas voir son visage, il portait un masque et ma vision n'était pas encore revenue à la normale. Il m'aida à me relever, mais l'écho des cris des jeunes lycéennes se fit entendre à nouveau. L'homme s'inclina pour s'excuser et repartit en courant. Je regardai sa silhouette disparaître dans la foule, suivi un peu plus loin par la horde de jeunes filles. C'était donc lui qui les avait rendues dans cet état. Mon corps était douloureux mais ne m'empêcha pas de tenir debout. Certaines personnes ayant assistées à la scène me demandèrent si tout allait bien et si j'avais besoin d'aide. Je leur répondis que ça allait aller, qu'il fallait juste que je me pose.

Je ramassai mes affaires quand je vis un téléphone juste à côté de l'endroit où je venais de chuter. Il s'agissait du portable de l'homme qui m'avait renversé. Il avait dû le perdre au moment de notre collision. Je scrutai les alentours pour voir s'il était toujours là, il fallait que je lui rende ce qu'il avait perdu. Je me mis à courir pour le rechercher, le magasin était grand, il était peut-être toujours là. Je ne pensais pas aux douleurs qui pinçaient mon corps, la souffrance pouvait attendre, j'avais une chose plus importante à faire. C'était toutefois ce que pensait mon esprit. Au bout d'un moment c'est mon corps qui me fit revenir à la réalité. J'avais mal, je souffrais. Il fallait que je pose, sans quoi mes jambes ne supporteraient plus mon poids. Finalement, après quelques minutes de repos, je pris le chemin du retour, tout en me demandant comment j'allais pouvoir retrouver cet inconnu et lui rendre son bien.

Une fois rentrée dans mon appartement, je me fis couler un bon bain chaud pour essayer de décompresser un peu. La journée avait été forte en émotions, et non reposante comme je l'avais espéré. Je retirai mes vêtements et découvris de nombreux bleus sur mon corps. Ce n'était pas beau à voir, et à leur couleur, ces marques ne partiraient pas en trois jours. Il faudra attendre un peu pour qu'ils disparaissent complètement. Je ne pensais pas que voir un médecin serait nécessaire. Après tout je n'avais que des bleus. Je ne m'attendis pas plus longtemps et plongeai dans l'eau chaude. Cette sensation était tellement apaisante et relaxante. Un bon bain chaud était l'une des meilleures solutions pour décompresser. J'aurais pu rester des heures dans l'eau, mais mon ventre grognait de plus en plus fort, ce qui m'obligea à quitter mon cocon d'eau chaude. J'enfilai mon pyjama et me dirigeai vers la cuisine à la recherche de nourriture. Mes placards faisaient peine à voir. En effet, ils étaient bien vides, mais il restait tout de même une boîte de nouilles instantanées. Je mis l'eau à chauffer, et attendis que mon repas soit prêt, après quoi je m'installai dans un plaid sur le canapé.

Les nouilles furent dévorées en quelques minutes seulement. Mon ventre était enfin rassasié. Je pouvais maintenant réfléchir correctement. J'étais face à une problématique : comment rendre un téléphone à une personne dont on ne connaît absolument rien ? Pour commencer, il fallait que je le déverrouille, sans le bloquer bien sûr. J'étais excitée à l'idée de découvrir ce que contenait ce portable, je me sentais comme un agent secret, en moins impressionnant bien entendu. Je ne saurai vous dire si c'était de la chance ou de la malchance, mais il n'y avait pas de code. Cet homme ne prend aucune précaution en faisant cela. Si j'avais été quelqu'un de mal intentionnée, j'aurais pu lui voler sans problème ni scrupule. Mais j'avais une conscience, et ne souhaitais en aucun cas, faire ceci. La première étape s'étant rapidement réglée, il me restait la deuxième : trouver un indice sur l'identité du propriétaire. Il n'y avait que quelques applications et plusieurs photos, mais rien n'indiquant l'identité du possesseur. Il ne me restait plus qu'à regarder si l'homme avait mis son nom dans son contact, et ensuite j'essaierai de contacter l'un de ses correspondants. En ouvrant l'application, je ne vis que très peu de numéros, une dizaine à tout casser. Tout ce que j'appris sur le mystérieux propriétaire, était qu'il s'appelait Yoongi, et ça ne m'avançait pas du tout. Il ne me restait plus qu'à contacter la dernière personne avec qui il était entré en contact. J'aurais pu appeler mais il se faisait tard, envoyer un message était plus judicieux. Le correspondant s'appelait Namjoon.

Yoongi (Sun-Hi) :

Bonsoir, j'ai trouvé ce téléphone tout à l'heure dans le centre commercial XX et vous êtes la dernière personne qui a été contacté avec. Est-ce que vous pourriez prévenir le propriétaire que je voudrai lui rendre s'il vous plaît ?

Namjoon :

Oh merci de l'avoir retrouvé ! Yoongi va être heureux de l'apprendre, je vais lui dire tout de suite !

Yoongi (Sun-Hi) :

D'accord merci beaucoup !

Namjoon :

Il m'a dit que son emploi du temps sera assez chargé demain et qu'il ne pourra pas être là avant 19h demain, ça sera possible pour vous ?

Yoongi (Sun-Hi) :

Oui je m'arrangerai, pas de problème.

Namjoon :

Très bien. On se retrouvera à la place à côté du centre commercial, ça sera plus pratique pour nous tous. Est-ce qu'on peut juste avoir votre prénom ?

Yoongi (Sun-Hi) :

Je m'appelle Sun-Hi.

Namjoon :

Très bien merci beaucoup, et vous êtes vraiment sympa de nous avoir prévenu !

Yoongi (Sun-Hi) :

C'est normal ! À demain.

La conversation prit fin sur ses derniers mots. J'étais heureuse de pouvoir rendre son bien à son propriétaire, il devait en avoir besoin, de nos jours c'était presque indispensable d'avoir un téléphone portable.

Mes yeux devenaient de plus en plus lourds de sommeil, je partis dans mon lit pour voyager vers le pays des songes.