CHAPITRE XII

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Loïc sortit de la salle de bain. Il prit son paquet de cigarettes et en alluma une.

-En général, on ne fume pas en intérieur, dit Isaak.

-Eh bien je n'ai pas choisi de venir ici, alors je fume si je veux. Pourquoi tu es là ?

-Réfléchis un peu.

Loïc tira sur sa cigarette.

-Laisse moi tranquille. Je n'ai pas envie de parler aujourd'hui. Je voudrais aller me coucher et oublier cette journée.

-Je n'ai pas plus que toi envie de parler. Autant nous débarrasser de cette corvée.

Loïc posa sa cigarette dans le cendrier.

-Fais vite.

Il  regarda Isaak se lever et se diriger vers lui. Il ne réagit pas au premier coup. Ni au second.

-Pourquoi tu as fait ça ? Tu te rends compte de ce qu'on t'avait confié ? On t'avait confié nos vies, tu as failli les vendre !

-Je suis désolé pour Dimitri...

Il encaissa sans réagir un nouveau coup.

-Ne dis pas son nom ! Tu n'as même pas été foutu de l'aider il y a cinq ans, et maintenant qu'il est mort, tu penses que tu peux te faire pardonner ? J'aurais du te tuer quand j'en avais l'occasion ! Et dire qu'il t'avait pris sous son aile !

Loïc en eut assez. Il n'était pas un traître. Il en avait assez d'Isaak. Il le haïssait autant que le premier jour. Il attrapa le poing d'Isaak avant que celui-ci ne le touche. Il se releva avec difficulté et le repoussa. Isaak tomba avec fracas.

-A moi de parler, maintenant.

Il empoigna le col du mafieux et lui envoya son poing dans la mâchoire.

-Tu étais où pendant qu'il était malade ? Tu étais où quand il a fallu lui faire un don de moelle ? Tu aurais pu, il n'y aurait eu aucun risque de non-compatibilité ! Vous étiez des putain de jumeaux ! Non ! C'est moi qui ai du le faire, parce que son frère était quelque part dans le monde, sans doute en train de s'amuser avec des putes ! 

Il frappa à nouveau.

-Tu l'aimais, c'est certain, mais tu n'as pas fait grand chose pour lui ! C'est pourtant lui qui t'a sauvé quand les flics ont failli t'avoir ! C'est lui qui m'a dit de faire ce que j'ai fait ! C'est lui qui m'a demandé de partir ! Regarde la vérité en face ! Vous avez le même visage, mais lui pensait aux conséquences, contrairement à toi ! 

Il plaqua l'homme au sol et se mit sur lui. 

-Parfois je me dis que tu as du offrir à Dimitri ton âme le jour de votre naissance. Ne cherche pas. Tu es un salaud fini. J'ai eu tord de croire qu'on aurait pu se réconcilier. Maintenant je te hais Je te hais autant que tu me hais. 

Il le frappa encore. Dimitri riposta et ils roulèrent dans la pièce.

-Arrêtez ! 

Antanasia entra dans la chambre. Elle serra les poings. La rage brillait dans ses yeux.

-Regardez-vous, dit-elle avec dégoût, regardez à quoi vous vous abaissez ! Une belle paire de cons ! On dirait des gamins ! Vous pensez vraiment que c'est comme ça que Dimitri pourra reposer en paix ! Depuis quand on se bat comme des gamins des rues ? Anton aurait été déçu, Isaak. Loïc, vous baissez encore dans mon estime.

Elle fit mise de partir, mais se ravisa.

-Merde, quoi ! Vous êtes adultes ! Dima ne mérite pas que l'on crache sur son âme en faisant ça ! Vous vous servez de sa mort comme d'un prétexte pour régler vos comptes ! Je ne veux pas savoir le pourquoi du comment, mais si j'entends encore parler de la moindre dispute entre vous, je vous le fais regretter !

C'est le jeuWhere stories live. Discover now