Eléonore ruminait ce que lui avait dit Isaak la veille. Elle se morfondait sur sa chaise de bureau et regardait d'un œil morne le fond de son gobelet de café.
Elle attacha ses cheveux en repensant à tout ce qu'elle avait fait pour se rapprocher de son supérieur. Ses blagues discrètes, les excuses qu'elle servait au commissaire, toutes les fois où elle devait lui apporter les clefs du bureau au milieu de la nuit sous prétexte qu'il voulait travailler mais qu'il ne trouvait pas les siennes, les paquets de cigarette qu'elle allait lui acheter...
Il ne remarquait rien. Sans doute était-il trop pris pas le travail... Ou peut être qu'Isaak avait raison ? Non. Impossible.
Elle n'y tenait plus. Elle devait aller le voir, lui parler. Ainsi, elle en aurait le cœur net, et serait soulagée.
Elle descendit à la morgue où elle savait qu'il se trouvait, en compagnie du médecin légiste. Elle le trouva en effet, mais seul. Elle se dit alors que c'était une aubaine.
-Loïc !
Il se tourna, le visage presque radieux. Puis se décomposa.
-Oh. Eléonore. Il s'est passé quelque chose ?
Surprise par la déception dans la voix de Loïc, elle hésita.
-Non... Je peux vous parler ?
Elle sentit son cœur s'emballer, sentit les sanglots lui monter à la gorge. Elle avait peur. Peur qu'il ne l'aime pas. Après tout, pensa-t-elle, c'est le jeu.
-Je vous aime.
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C'est le jeu
Mystery / ThrillerSerait-il possible qu'un jeu malsain soit en train de provoquer une hécatombe autant chez le mal que chez le bien ?