CHAPITRE XXIV

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Antanasia ferma le poing. Elle sentit une larme couler sur sa joue. Elle frappa avec violence le mur. Anhiel, étonné de la violence de la jeune femme, ne réagit pas. Elle frappa plusieurs fois dans le mur avant que Loïc ne vienne l'arrêter. Elle se débattit violemment mais il  la tenait fermement. Elle se mit à sangloter.

Loïc, un peu gêné, lui tapa dans le dos.

Antanasia avait sentit senti quelque chose se briser en elle lorsque, une fois dans la voiture, Anhiel lui avait expliqué la situation. Elle pouvait sentir sa poitrine se compresser, ses poumons se contracter, son cœur se déchirer. Le désespoir la prit.

Puis elle sentit la rage s'emparer d'elle. Les sanglots cessèrent. Loïc, la croyant calme, la lâcha. 

Elle le regarda avec des yeux passés du gris au noir, ne lui laissa pas le temps de réagir et se jeta sur lui. Elle tenta de l'étrangler.

-C'est de ta faute, hurla-t-elle, si tu n'avais pas existé, Dimitri ne serait pas mort, et Isaak serait encore là ! C'est de ta faute !

Loïc suffoquait. Il essaya de se libérer mais elle le serrait trop. Elle se remit à sangloter et desserra sa prise. Il en profita pour la faire lâcher prise. Une violente quinte de toux le prit. Antanasia chancela. Il la rattrapa malgré sa toux. Elle l'entoura de ses bras et sanglota contre son torse.

Il lui passa la main dans les cheveux, la serra contre lui en regardant Anhiel. Il la berça doucement comme il l'aurait fait pour un enfant.

Anhiel la souleva et la porta à sa chambre. Loïc le suivit.

-Il faudrait lui nettoyer les mains, elle s'est mis du sang partout, dit-il d'une voix éraillée.

En frappant le mur, elle s'était ouvert les poings. Anhiel passa dans la salle de bain et revint avec une bassine d'eau et deux serviettes. Il lui tendit la première après l'avoir trempée.

-Passez-vous ça sur la gorge, ça devrait réduire les hématomes.

Il mouilla la seconde serviette et essuya les poings sanglants de la jeune femme qui remuait faiblement. 

-Anhiel, dit-elle doucement, vous pourriez nous laisser seuls ?

Elle avait les yeux suppliants, comme si elle demandait à son père si elle pouvait rester dormir chez un ami. Elle avait perdu la malice de son regard, et Loïc s'inquiéta de la voir si faible.

Quand la porte claqua, les laissant seuls, elle lui fit signe d'approcher. Il obéit sans méfiance. Elle l'embrassa doucement. Il lui prit le visage entre ses mains et l'attira à lui. Elle rompit le contact.

-Vous ne m'avez pas repoussée.

Elle avait dit ça sans malice, ni moquerie. C'était une simple observation.

Loïc répondit en l'embrassant. Elle lui caressa la joue et s'écarta. 

-Au moins, dit-elle, vous avez le cœur net. Il est peut-être arrivé quelque chose à votre collègue.

 Si elle savait combien il s'en fichait à cet instant. Il voulut l'embrasser à nouveau mais elle le repoussa doucement.  

-Je ne préfère pas, dit-elle, c'était une erreur.

C'est le jeuWhere stories live. Discover now