CHAPITRE XI

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Isaak montait la garde devant la chambre de Loïc. Eléonore se planta devant lui. 

-Vous ne lui faites pas confiance à ce point ?

Il n'avait aucune envie de lui parler, aucune envie de l'entendre palabrer et dire des idioties. Que lui répondre ? "Je ne fais confiance à aucun poulet, mais toi tu es si cruche qu'il n'y a pas besoin de te surveiller" ?

-Je vous parle ! Vous m'écoutez ?

-Retournez vous coucher. 

-Répondez-moi d'abord.

-Ecoutez, je suis fatigué, je voudrais être tranquille. Retournez à vos quartiers.

-Non. Vous n'êtes pas mon supérieur, vous n'avez pas d'ordres à me donner.

Isaak l'empoigna et la plaqua contre le mur. Elle commençait sérieusement à lui courir sur les nerfs.

-N'oubliez jamais que vous êtes à la merci de tous ceux qui sont ici, murmura-t-il à son oreille, vous n'êtes pas sur votre terrain. Vous êtes une emmerdeuse de première, et tout le monde vous déteste ou a pitié de vous, mais personne ne vous aime. Même l'amour de votre vie n'en a rien à fiche de vous, et ne vous voit même pas. Vous n'êtes pas son genre, et jamais il ne se mettra avec vous. Vous n'êtes qu'un insecte nuisible, un cheveux dans la soupe, même lui pense que vous êtes un boulet et que vous auriez du être affectée à un autre poste. Que pensez-vous de la circulation ?

Il jubilait. Balancer des horreurs l'aidait souvent à se calmer. Elle lui jeta un regard rempli de larmes. Ecoeuré par le sentimentalisme émanant de la jeune femme, il la repoussa.

-Allez vous coucher, maintenant.  Et que je ne vous surprenne pas à traîner dans les couloirs.

Il se sentit beaucoup mieux, calme, vidé de sa haine. Il téléphona à Anhiel pour qu'il surveille la chambre de la jeune femme. Autant ne pas prendre de risque.

Il réfléchit un instant. Il devait parler à Loïc. Il avait des choses à lui dire.

Il entra.

C'est le jeuWhere stories live. Discover now