!ATTENTION!
!TRIGGER WARNING!
!CE CHAPITRE PEUT DÉCLENCHER DES ENVIES DANGEREUSES FAITES ATTENTION!
Elle claqua la porte, et passa la main dans ses cheveux bleus électrique. Elle avança vers le canapé en baillant. Elle se jeta dessus et attrapa son ordinateur portable. Elle avait besoin de se vider la tête. Elle ouvrit le navigateur. Elle tapota son clavier sans trouver quelque chose à chercher. L'ennui se frayait une place dans sa tête.
Elle essayait de le combattre. L'ennui rimait avec grignotage. Elle n'aurait pas la force de supporter une nouvelle crise. Elle chercha alors sur son navigateur les mots qui lui passaient par la tête. Elle se remémora ce beau garçon qui l'avait bousculé. Elle l'avait déjà vu quelque part.
Elle secoua la tête comme un chien mouillé et tapa sur son ordinateur le premier mot, si évident, qui lui donnait le sourire tout en la détruisant, "anorexie".
Trois millions de résultats en moins d'une seconde. Elle se sentait moins seule.
Elle tapota sur la souris, alors que l petite flèche pointait sur "images". Des femmes, tellement de femmes qui lui ressemblaient. Qui portaient ce même démon, ce même ange noir dans leur tete.
Une attira son attention. Elle la contempla longuement. Elle regarda d'abord les jambes maigres et faibles de la jeune mannequin; puis son ventre, du moins son torse; puis ses bras frêles et osseux; et pour finir, son visage creusé et pale. Chaque détail attirait son attention. Cette vision qui aurait fait frémir n'importe qui la rassurait. Dans sa tete, c'était ça, réussir.
Un bruit mécanique la tira de sa rêverie. La caméra de surveillance était tournée vers elle. Elle se redressa, leva son majeur en direction de celle-ci, et parti d'un pas lent vers l'escalier. Elle monta quelques marches et du s'assoir. Elle était déjà fatiguée. Elle répéta la manœuvre plusieurs fois, jusqu'à arriver au deuxième et dernier étage. Elle resta quelques minutes assise sur la dernière marche, la tete dans les mains. Trois millions de pensées traversaient son esprit. Trois millions de résultats.
Elle se leva et ouvrit la porte de sa chambre. Elle fit tomber la blouse d'hôpital au sol, et se regarda dans le miroir.
Elle pinçait sa peau, frappait son estomac, écrasait sa poitrine, pleurait à chaudes larmes.
D'un geste de désespoir, elle passa la main dans sa crinière ébouriffée. Elle la secoua pour faire tomber la multitude de cheveux qui s'étaient détachés de son crane.
Elle n'en pouvait plus. C'était trop. Elle devait se reposer.
Elle marchait en sanglotant en direction de la salle de bain.
Elle alluma l'eau chaude et ferma le rideau. Il fallait attendre que l'eau chauffe.
Elle monta sur la balance. Une fois, deux fois, trois fois... Toujours le même résultat. Elle se frotta les yeux et s'assit sur le sol.
Elle regarda ses cuisses. Elle commença à gratter une cicatrice sur sa jambe. Elle regardait l'eau couler, cela la distrayait pendant son rituel dangereux.
Elle se sentait immobilisée. Elle eu l'impression qu'elle ne pourrait plus bouger à moins de gratter chaque cicatrice de cette jambe. Puis elle commença l'autre. Pour une quelconque raison, le sang lui semblait différent, elle le trouvait presque beau. Elle pensait qu'il était plus profond et en même temps plus lumineux. Ce qu'elle ne savait pas, c'était que cette impression était simplement due à son cerveau qui troublait ses sens. Tous ses sens. Tous. Le sang lui paraissait doux au toucher, l'odeur métallique déclenchait une frénésie terrifiante dans son âme, ses yeux aimaient la scène d'horreur à laquelle ils assistaient, tant qu'au gout, elle mordait ses cicatrices sur ses bras, elle ne se contrôlait plus.
Elle ne savait pas depuis combien de temps elle s'infligeait cela. Elle regarda au sol, ses pieds trempaient dans le sang.
La peur l'envahit. Il y en avait trop. Elle courut dans sa chambre à la recherche de pansements en laissant des empreintes rouges derrière elle. Elle se sentait faite uniquement de sang. Une fois le sang coagulé, elle entra dans la douche et regardait, ou plutôt ne quittait pas des yeux la flaque écarlate. Elle sortit de la douche une fois nettoyée, et regarda chaque goutte avec attention. Une fascination malsaine s'emparait d'elle. Sa serviette tomba, laissant son corps nu couvert de cicatrices accroupi au sol, à fixer sa propre essence. Elle était sonnée, sans doute à cause de la perte trop importante de sang. Ce n'était pas agréable. Elle se sentait nauséeuse, aussi. Elle essuya une larme
Elle le reconnaissait. Elle avait besoin d'aide.
L'auto-mutilation a différentes intensités. Ça ne passe pas forcément par la coupure. Certains se blessent de manière bien plus grave. Ce n'est pas un moyen de relever sa douleur, c'est une addiction destructrice.
http://www.psychologies.com/Famille/Ados/Crise-d-ados/Articles-et-Dossiers/Mutilations-scarifications-ou-trouver-de-l-aide
http://www.psychologies.com/Famille/Ados/Crise-d-ados/Articles-et-Dossiers/Ces-adolescents-qui-se-mutilent
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Thinspiration
Short StoryCe monde est rempli de questions. A quel point puis-je me rendre toute petite ? A quel point puis-je me restreindre ? A quel point puis-je... maigrir ? Capucine, c'était son nom. Et elle le portait bien. Si fragile... Cover par: @i-thriller19