Chapitre 21

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Point de vue : Valentin

Fanny tombe à terre, une balle traversant son visage, je manque de vomir et me tourne vers Corentin qui affiche un grand sourire et pointe l'arme vers moi.

-Tu vois, j'avais espéré que Julia et toi soyez les derniers, pour voir votre mort en direct.
-Sale taré !
-Taré ?

Il rigole, un rire fou comme dans les asiles.

-C'est moi le taré ? Vous avez ruiné la vie d'une fille qui n'avait rien demandé, vous l'avez violentée depuis plusieurs années sans jamais avoir eu de correction, aujourd'hui vous payez tous.

Il charge son arme, j'avale difficilement ma salive et ferme les yeux, attendant juste qu'il tire.

J'entends un coup de feu, mais je ne ressens rien, j'ouvre les yeux et vois le corps de Corentin tombé à terre, j'entends des sirènes de police, quelqu'un enfonce la porte et me tire vers l'extérieur.

Je n'entends plus, je ne vois plus, je ne comprends plus.

Quand je reprends mes esprits je ne vois que quelques images, la police, l'ambulance, les corps recouvert d'une housse mortuaire.

Un policier s'avance vers moi, me tendant une veste il me regarde

-Comment tu t'appelles ?

Je ne réponds pas, je ne sais plus.

-Tu es le seul survivant ?

Survivant ? Je ne réponds pas.

-On va te ramener chez toi.

Je le laisse me faire entrer dans une des voitures, je ne cesse de repenser aux images dans ma tête.

Ivick, une hache plantée dans son crâne.

Zoé, étouffée par des araignées.

Julia, noyé dans du sang.

Et Fanny, tuée par balle.

Si on avait su, si on avait arrêté.

Tout aurait été différent, maintenant, tout le sera mais uniquement pour moi.

Je repasserais sans cesse ces images dans ma tête, sans oublier les moments passés entre eux.

Ivick, malgré nos différents tu étais un bon ami, Zoé était toujours rayonnante, Julia toujours aussi belle, si tu avais survécu avec moi nous aurions pu peut être vivre ensemble, et Fanny... Je n'ai pas su te respecter comme tu le méritais.

Ma gorge se serre, entendant dans ma voix le mot "était" signifiant qu'ils sont vraiment morts, morts sous mes yeux.

Arrivé chez moi ma mère court et me prend dans ses bras, je n'entends que la moitié des phrases de ce que l'ont me dit, apparemment un bûcheron aurait entendu des cris et un coup de feu, il aurait appeler la police.

Je m'assois, dans mon canapé, ne relevant pas la tête, j'entends ma mère et une personne parler, je comprends juste qu'elles parlent de moi mais rien de plus, je me sens vide, incapable de ressentir quoi que ce soit d'autre.

Je me lève et part dans ma chambre, les photos de mes amis encore accroché au mur, mon ordinateur où Julia se désabillait devant moi, tant de souvenirs, trop de souvenirs.

Je détache tout, je met les photos dans un cartons avec tout ce qui me rappellent mes amis, je jette la boite par la fenêtre et m'allonge dans mon lit.

Je veux oublier.

Je veux tout effacer.

Les cris, les pleurs, les rires.

Je veux tout oublier jusqu'au dernier détail.

Je ferme les yeux, et m'endors.

Que le sang coule à flots Où les histoires vivent. Découvrez maintenant