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–... il ne dit rien – Quoi ? Tu m'fais pas de remarque obscène ? je demande en levant les yeux au ciel
« On se fait un restau' ce soir. »
Telle fut la (non) proposition d'Alek il y'a de ça quelques heures. Sans mentir, j'ai bien mit quatre plombes à m'apprêter... mes faux-cils et mon contouring de goddess #melaninpoppin' allaient pas se floquer sur ma gueule comme par magie, ah ouais. Laissez moi vous dire que sortir le dernier des make-up et en prime, faire peter les fausses tâches de rousseurs, c'est avoir la foi. Sans compter la robe moulante façon Destiny's Child, que j'ai eu l'énergie d'enfiler et qui empêche clairement mon ventre de vivre pleinement sa vie... Mais, si ça peut me permettre d'être un tantinet soit peu comparable à queen Kelendria Trene Rowland, croyez-moi, c'est pas mon problème.
Mon problème c'est plutôt ce grand connard incroyablement sexy au cheveux un peu trop longs, vêtu d'un t-shirt blanc assez fin et transparent pour que la vue me plaise, d'un chino noir dont les outlets ne servent strictement à rien et d'une paire de Converse x Comme Des Garçons, qui me fixe de manière archi gênante, sans rien dire...
– Merde. il lâche finalement
Ce mot sort et résonne comme un soupir et j'aimerais garder l'équilibre et ne pas m'écrouler à terre mais il semblerait que the floor is Alek. Sans trop savoir comment je lâche un rire et lui emboîte le pas jusqu'à la porte. Il passe son bras par dessus mon épaule et je ne riposte pas. Il a dosé le parfum et j'ai comme l'impression que tous les éléments sont réunis pour que je succombe. Mais je reste mentalement distante malgré cette insoutenable attirance.
– Bon, je dis après avoir commandé, tu vas enfin me parler d'toi ou pas ? – Tu sais déjà tout. il dit en souriant, mais il sait que je sais que c'est faux – je roule des yeux, Alek... je dis doucement – Dis-le encore.
Ok. Avec ce genre de phrase, comment rester "mentalement distante malgré cette insoutenable attirance" ? Bitch, HOW ?
– J'te vois rougir. il dit de marbre – C'est techniquement impossible. – Putain cette robe, London...
Je cache mon sourire en buvant de l'eau. J'ai super chaud et j'me demande comment il maîtrise cet art. Celui de changer de sujet aussi rapidement en déblatérant les choses les moins anodines du monde, comme si elles l'étaient.
– Elle a une fermeture ? il demande sérieusement
Je lui répond non de la tête en fronçant les sourcils, qu'est ce qu'il raconte ?
– Comment j'l'enlève ?
Je manque de recracher mon eau et il affiche un sourire satisfait. Pourquoi j'suis aussi faible comme meuf ? J'peux pas lui dire de tels trucs moi, il bougera pas d'un pouce.
– Comment on est passé de s'faire des kebabs en bas de chez moi à graille du saumon à 2000 mètres d'altitude ? je dis sarcastiquement – *rires* C'était pas une vie ça, gros kebab à 3h du mat'... – J'suis une meuf simple tu sais. Un kebab, des pâtes. Tout m'va. – Bah à partir de maintenant j't'entretient. Flemme de t'voir daba tout et n'imp'. La graisse ça va deux secondes 'bé. – *rires* Ah ricra c'est mon surnom ça ? je demande le sourcil arqué – Bah ouais. J't'appèlerai pas "Donny" comme l'autre trou du cul là. C'est mort. – *rires* Qui, Miguel ? – Son prénom d'homme de ménage là. – *rires* T'es un d'ces enfants.
J'ai extrêmement froid à la sortie du restau' et Dieu merci l'appartement qu'on loue ne s'trouve qu'à cinq minutes. On se bouge de rentrer et j'me rend vite compte en tentant d'allumer la lumière...
– Putain, j'crois qu'il y'a plus d'électricité.
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chapitre nul et sans saveur introducteur de celui qui fera sans plus attendre enclencher les vraies choses. 😈 bonne vie. 🖖🏾
