Time to Play : Ne pas céder (Édité Amazon)

Interlude

Aly

Ses lèvres sur ma nuque, son souffle saccadé et ses doigts en moi me font gémir, un râle d'excitation gronde dans sa gorge. La douleur délicieuse dans mon ventre se répand en moi tel un brasier.

_ Putain Isa.

Il caresse mon sexe de sa main et c'est un pur régal, il y va lentement, laissant le plaisir grandir en moi. Quand il retire ses doigts, je me sens vide, je pose mon regard sur lui et quand il met ses doigts en bouche pour me goûter une explosion de milliers de papillons s'envole au creux de mon ventre. Je rejette ma tête sur l'oreiller, prête à l'accueillir en moi, il pose sa tête sur mon ventre, sans bouger ni rien dire.

_ Qu'est-ce qui se passe ?

_ Je suis désolé Aly... Mais... Tu as raison, je suis un amoureux.

Ces paroles sont comme un seau d'eau glacée jeté dans ma tronche. Le brasier dans mes veines se dissipe, les papillons se font la belle. Mais là frustration n'est rien comparé à la douleur qui se lit dans son regard.

Il se lève d'un bond et sort de la chambre, je reste allongée un moment, tentant de calmer mon cœur. Je suis partagée entre la frustration et la tristesse, je ferme un instant les yeux, inspire un bon coup.

Je me lève et me dirige à ma chambre, en passant devant sa salle de bain, j'entends l'eau couler, une douche me ferait du bien. J'entre dans ma chambre et saisit mon téléphone.

Jo est avec Archie pour le weekend. Je pianote un SMS.

Faut qu'on se parle à propos de ton frère.

Il me répond immédiatement.

Un problème ?

Ça dépend... Je crois que ton frère n'est pas bien.

Pas bien comment ?

Je ne sais pas, il s'est passé un truc et je ne sais pas, c'était dans ses yeux.

On va rentrer. Ne le laisse pas sortir.

OK.

Je prends mon téléphone et file à la salle de bain. Je me remémore son regard, je l'avais déjà vu triste, perdu dans ces pensées, quand il parlait de Mia, mais je n'avais jamais une telle intensité.

Jo m'avait raconté comment Isa avait tenté de se défaire de son mal-être à la suite à sa rupture. Ce n'était pas joli à voir. Son frère avait, peu à peu, sombré dans la drogue, il avait fait une première cure de désintox, mais sans succès. Avec sa notoriété, tous ces faits et gestes étaient scrutés à la loupe, ce qui n'avait rien arrangé.

Mis au pied du mur par sa famille, il avait fait une deuxième cure, il avait pris son temps, et il en était ressorti nouveau.

À notre rencontre, il venait de terminer son premier film depuis la fin de sa cure.

Je laisse le jet d'eau couler le long de ma colonne, j'espère que je me trompe, j'espère que le sentiment que je ressens est trompeur.

J'enfile un long t-shirt et décide de mettre un legging avec. Je passe dans le salon, mais il n'y est pas, alors je vais vérifier sa chambre. Les lumières sont éteintes, le lit toujours défait, je m'aventure à pas lent dans la pièce, va savoir pourquoi. Je remarque un mouvement sur la gauche, près de la fenêtre, Isa se tient assis sur une chaise, les lampadaires l'éclairent un peu, je remarque à peine qu'il est torse nu et ne porte qu'une serviette enroulée à sa taille.

_ Isaac ?

_ Je suis désolé Aly, vraiment.

Il se met à pleurer, se cachant le visage des mains, je m'approche vite et le serre contre moi, debout, devant lui, il agrippe ma taille et pleure de plus belle sur mon ventre. Ma gorge se serre.

_ Ça va aller Isa.

_ Je n'aurai pas dû...

_ N'en parlons plus, on a trop bu... ce n'est rien.

_ Elle me manque tellement.

Un sanglot s'échappe de lui en un cri de désespoir et mon cœur se brise face à la tristesse qui en ressort. Perdre un être cher, une moitié est la chose la plus dure que j'ai vécu. Rien n'est comparable à cela. Je comprends son chagrin, je ne peux qu'être présente pour l'aider à surmonter.

_Isa, viens te mettre au lit.

Il se redresse, renifle et pose un baiser sur mon front.

_ Merci, Aly, mais je vais sortir un peu.

Le SMS de Jo clignote dans ma tête.

_ Tu ne devrais pas sortir, restes plutôt avec moi s'il te plaît.

_ Il faut que je sorte Aly, je reviens vite.

_ Non, Isa.

_ Je fais encore ce que je veux !

Il commence à hausser le ton, il me domine par sa grandeur. Putain, s'il croit que j'ai peur ou une connerie dans le genre, il est mal barré le con.

_ Après ce que tu viens de faire, je suis quand même dans mon droit d'exiger ça de toi, non ?!

J'avais haussé le ton aussi, je sais que c'est vache de balancer ça, mais y a un bien un truc que tous les hommes ont en commun c'est leur ego face au sexe.

Il passe une main dans ces cheveux, vas poser son joli cul sur son lit.

_ Tu as raison, mais tu veux bien rester avec moi.

_ Bien sûr.

On s'allonge, on ne dit rien, on attend que le temps passe.