Chapitre 15 (REECRIT)

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YOHANN

J'inspirais. J'expirais , évitant de hurler. Ce type me faisait vivre un calvaire ! Comment pouvait-il être si cruel ?

Fils de ...

Je claquais la porte de ma chambre et j'allais de suite dans la salle de bain. En faisant face au miroir , le reflet d'une fille perdue , désorientée et abattue me rappelait à quel point ma vie partait en couille ! Hier , quand je suis allée nourrir les chiens dans leur cage , je me suis fait griffer et mordu plusieurs fois. Voilà la raison pour laquelle j'avais mis un gros pull noir que j'avais gagné à un pari dans mon ancien lycée.

Je baissais ainsi les yeux , honteuse et confuse. Le monde allait finir par me faire perdre la raison.

Le lendemain ...

— Docteur ... je vous en supplie , ne me mentez pas ! Comment va ma tante ? demandé-je , les mains tremblantes.

Le docteur Santìbanez , un homme agé dans la trentaine , était le médecin de la famille Guess. Qui a été spécialement recommandé pour s'occuper de l'état de Soni.

Il hésitait à me dire la vérité. Je savais au fond de moi que tout ce qui sortira de sa bouche , changera ma vie à tout jamais. Je devais me préparer mentalement et physiquement.

— Je suis désolé mademoiselle Benz , la santé de votre tante s'empire de jour en jour , m'annonça-t-il. Le cancer est au niveau 4 , donc il est impossible de le retirer ! Mes sincères excuses ...

Je sentais mon monde s'écrouler. Comment était-ce possible de perdre le seul membre de famille qu'il me reste ? C'était injuste et je m'en voulais tellement ... Des larmes dévalèrent mes joues et je fallis m'évanouir. Pourquoi ? Pourquoi ces choses n'arrivaient qu'à moi ? Qu'avais-je fait de mal pour mériter ça ?

J'étais seule dans cet hopital. Les Guess étaient à leur soirée grandiose chez le Président. J'avais tout de suite décliner l'invitation quand Will me l'a proposé. Était-ce un signe ?

Je n'avais plus les idées en place.

— Et ...et les six mois ? Il devait lui rester six mois , n'est ce pas ? m'écrié-je , furieuse et triste.

— Calmez-vous mademoiselle. Je vous en prie , vous risquez de faire une crise et ce n'est pas bon pour vous ...

Je respirais très rapidement.

Vous devez être forte pour votre tante , me réconforta-t-il. Ça ne sera pas facile mais c'est le destin , on ne peut rien y faire.

Le destin ? Le destin , hein ?

Je l'emmerde le destin ! Il peut aller se faire foutre !

— Est-ce que je peux la voir ?

Il soupira.

— Elle est sous anesthésie donc ...

— Rien à foutre ! Je veux la voir. Tout de suite ! Il le faut.

Le docteur prit quelques secondes en train de refléchir puis se décida ensuite de m'emmener. Une chance pour lui , j'étais à deux doigts de lui en coller une.

Mon coeur battait si fort et mes mains tremblaient intensément. Je me demandais à quoi pouvait-elle ressembler sur un lit d'hopital ! Elle qui detestait cet endroit. Je souriais presque en pensant à la façon dont elle froissait son visage quand on lui parlait d'hopital. Un bon souvenir ...

Le docteur ouvrit la porte et un courant d'air me fit frissoner. On avançait doucement et j'arrivais enfin à son chevet. Elle était tout pâle , les lèvres sèches , la peau un peu pendante et le front plein de rides. Je ne faisais que la détailler. Si elle se voyait en ce moment , elle en aurait ri aux éclats ! Ma pauvre Soni. Je donnerai tout pour être à sa place , car elle mérite de vivre.

J'ai raté un battement ( REÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant