Chapitre 41 (REECRIT)

52 4 0
                                    

ERAM

Je me suis levé tôt et de bonne humeur ce matin. Hier , quand Yohann m'a embrassé , c'était simplement magique et cela m'a aidé à bien dormir. Je vais ensuite prendre une douche rapide parce que je suis déja en retard au boulot. Même si c'est moi le patron et que j'ai le droit de m'absenter à tout bout de champs , je suis assez rigoureux envers moi-même. Je n'aime pas être en retard !

Je prends mon café noir vite fait puis je file au bureau. Dans la voiture , je soupire un peu déçu et regrettant d'avoir accordé une journée de congé à Yohann ; je n'aurai pas droit à ma fabuleuse distraction de tous les jours !

— Où en étions-nous à propos du développement de ce fameux site ? Je suppose que vous constatez par vous-même l'absence de mon coéquipier. Il a commis une grave erreur et a été licencié.

La nouvelle a pour effet d'éléver quelques petites voix dans la salle.

—  Une grave erreur ? répète Layen, un des membres.

— Oui ! Je ne fais pas les choses à moitié ... bien qu'il fut nettement un des piliers de l'entreprise, on ne se joue pas de moi aussi facilement.

Layen déglutit. C'est le membre le plus jeune , il est blond aux yeux bleus, il n'a que vingt trois ans et c'est un expert en technologie. Nous l'avons recruté de justesse et il a fini par nous prouver qu'il peut, lui aussi, jouer dans la cour des grands.

— Bien sûr... bien sûr, murmure-t-il.

Je réajuste ma cravate avant d'entrer dans le vif du sujet. Quand je me mets au travail , je suis entièrement concentré et j'ai l'impression que plus rien n'existe autour de moi mais aujourd'hui , je n'y arrive pas malgré mes efforts ! Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment ! Quelque chose ne va pas ... j'en suis certain.

— Merde , juré-je.

Je dépose bruyamment le stylo sur la table ce qui attire l'attention des membres. Je m'excuse auprès d'eux avant d'aller m'enfermer dans mon bureau. J'ignore totalement ce qui m'arrive en ce moment ! J'essaye de me persuader que ce n'est qu'un simple malaise mais c'est pire que ça ! Va falloir que j'aille rendre une petite visite à Felipe , le plus tôt possible.

Ne me sentant pas toujours bien , je décide de rentrer à la maison en demandant aux membres de continuer à travailler sans moi. Au moment où j'ouvre la porte , ma bonne humeur tombe à l'eau.

— Coucou mon amour , roucoule une voix qui me glace le sang.

Que fait-elle ici ?

— Pâris ? m'étonné-je. Qu'est ce que tu fous ici ?

Elle s'avance vers moi lentement avec son sourire anodin scotché sur ses lèvres trop fines. Je la fixe avec incompréhension. Je lui ai pourtant dit de ne plus revenir sauf si j'ai réellement besoin d'elle.

— Je n'ai plus le droit de venir te voir ? demande-t-elle, les bras s'enroulant autour de mon cou.

Je la repousse doucement. Je n'ai pas envie de me disputer ou de parler ou encore de rester dans la même pièce qu'elle. En vérité , je ne la supporte plus depuis un sacré bout de temps.

— Dégages ! grondé-je. Tu n'as pas compris le message la dernière fois ? Je ne veux plus te voir, est-ce clair ?

Elle affiche une expression triste et revient à la charge. Je la repousse une seconde fois. Elle me dégoûte ! S'étant apercu que je ne veux pas d'elle , elle reste cette fois , debout les bras croisés à me scanner d'une façon étrange.

— C'est à cause de cette pauvre pétasse, hein ? Je savais que tu allais finir par tomber dans son piège , espèce d'idiot !

Je vois rouge.

— Pardon ?

— Oui , crétin. C'est de sa faute à elle ! Elle fait tout juste pour t'avoir dans son lit ! C'est une putain de connasse voleuse de mec !

Je l'attrape le cou et lui colle au mur. Elle est allée trop loin en insultant Yohann de la sorte. Je la relève la tête pour qu'elle puisse me regarder dans les yeux et y voir toute la rage dedans.

— La petite pute ici , c'est toi. Tu te fais sauter pas n'importe qui et n'importe quoi !

— E-Eram ... tu ... je ...

— Écoutes-moi bien, sale garce ! Que ce soit la dernière fois que tu dises ce genre de connerie devant moi. Tu as de la chance ... on est amis d'enfance. Si je faisais face à un inconnu , je n'hésiterai pas à le broyer le larynx.

Je la lâche brusquement et elle tombe au sol par manque de souffle. Je n'accepterai jamais que Yohann se fasse descendre de cette manière ! C'est la femme que j'aime , pas n'importe qui ...

— Va-t-en de chez moi et n'y mets plus jamais les pieds, dis-je en me retournant.

— Tu ... tu peux me tourner le dos mais pas à ton fils, déclare-t-elle.

Un éclair a du sûrement me foudroyer pour que je sois aussi paralysé ! Non. Je ne peux avoir ... un fils ? Elle ne peut pas être enceinte ! C'est un cauchemare !

— C'est la vérité , Eram. Je l'ai su il y a deux semaines environ ! Je suis enceinte de toi.

Mon cerveau a du mal à enregistrer cette information. C'est un cauchemar ! Je dois absolument me réveiller ! Je me pince plusieurs fois la bras mais je n'ai ressenti que de la douleur. Donc, c'est vraiment réel ?

— Impossible ... Impossible ... Impossible ! Merde !

— Bébé calmes-toi , dit Pâris.

Je donne un coup de poing violent contre le mur. J'ai la rage. C'est confirmé !

— Comment tu veux que je me calme quand tu me dis que t'attends un enfant de moi ? Comment , putain ?

— Quoi ?

Mon sang ne fait qu'un tour en entendant la voix de Yohann. Je me crispe sur place, mes yeux jonglant entre elle et Pâris. Je suis vraiment dans la merde jusqu'au cou !

Je m'approche de Yohann mais elle me rejette férocement. Ses yeux se remplissent peu à peu d'un liquide salée et ses joues deviennent rose. Elle me regarde avec dégoût, haine, cruauté avant de claquer la porte et de s'en aller sans rien dire. Je veux la rattraper mais une main m'agrippe l'épaule. J'ai encore une fois , tout foutu en l'air ! Et il fallait que ça tombe aujourd'hui !

— Elle n'en vaut pas la peine. Maintenant, c'est moi ta femme et personne d'autre n'oserait m'arracher mon titre.

Je retire sa main , enragé par cet évènement. Yohann ne me pardonnera pas, elle ne me fera plus jamais confiance ! Je comprends maintenant pourquoi j'ai eu ce mauvais pressentiment au bureau tout à l'heure.

— Demain je pourrai enfin m'installer ici ! jubile-t-elle. J'ai toujours rêvé de ce moment.

— Tu ne vivras pas sous mon toît tant que je serai encore en vie , Pâris.

Elle lâche un rire presque diabolique qui me fait frissonner. C'est une sorcière , cette bonne femme !

— Alors à présent , considères-toi comme mort et enterré.

Sur ces mots tranchants, elle quitte la demeure non sans oublier de me prévenir qu'elle viendra vivre avec moi avec ou sans mon accord.

Fait chier ...

J'entre dans ma chambre et j'allume une cigarette. Une ... Deux ... Cinq ... je les enchaîne à une vitesse phénoménale ! J'ai juste envie d'oublier, même pour un petit instant, cette journée maudite.








J'ai raté un battement ( REÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant