Chapitre 27 (REECRIT)

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ERAM

Je regarde avec insistance la tombe de Sonia tout en tirant une taffe de ma cigarette. Jusqu'à cet instant précis je n'ai pas encore realisé le fait qu'elle ne sera plus dans ma vie , elle qui a toujours été là pour moi quand j'allais mal , elle a été la mère que je n'ai jamais eu. Je l'aimerai toujours , toute ma vie ! Je regrette tellement de ne lui avoir pas dit au revoir comme elle le méritait tant.

— J'ai merdé , je sais. Tu me le répétais si souvent mais je me suis conduit comme un idiot en retour. Je te demande pardon ! Pardonnes-moi , Sonia. Maintenant que tu n'es plus là , je me sens encore plus seul qu'avant. Tu étais la seule qui adoucissait mon coeur noir , tu me comprenais , tu me connaissais tellement bien. Wow ! Pourquoi a-t-il fallu que tu partes aussi tôt ? Où trouverai-je encore une personne comme toi ? Tu es irremplacable ...

Je dépose les fleurs que je lui ai apporté sur sa tombe et je souris en repensant à un vieux souvenir. Quand nous étions enfants , mes frères et moi , on jouait très souvent à cache-cache avec Sonia. On se cachait et elle se mettait à notre recherche. Je me souviens que Will se faisait toujours attrapé en premier et moi en dernier. C'était tellement agréable ! On rigolait dans notre innocence et à présent , il ne me reste que des souvenirs.

— Je me sens coupable , maintenant. Oui , je le suis ! À cause de moi mes frères me détèstent , Benz me détèste , Iris aussi me détèste ...

— Tu te trompes papa , dit une voix dans mon dos.

Je me retourne vivement et quand je découvre le visage d'Iris , je fronce des sourcils. Je pensais que j'étais resté seul sur les lieux. Ça fait si longtemps qu'il ne m'a pas appelé ainsi. Cela veut dire qu'il a entendu ma confession. Il avance d'un pas , les yeux rouges.

— Je ne te détèste pas , renchérit-il.

Il avance encore et arrive presque à ma hauteur.

— Tu aurais du partir avec tous les autres , grincé-je. Tu n'as plus rien à faire ici !

— Pourquoi me traites-tu de cette façon ? s'écrie-t-il. Je ne t'ai rien fait pourtant ! Ce n'est pas à cause de moi si maman est morte , quand est-ce que tu en prendras conscience ?

Je serre le poing quand il mentionne Maena. Il n'a pas le droit de le faire , il sait parfaitement que c'est un sujet fragile qui me met dans tous mes états.

— Si je me comporte de cette manière avec toi , c'est parce que tu me rappeles beaucoup ta mère. Tu as hérité de son coeur pur et sa générosité ! C'est ce qui ne fait pas de toi un homme. Tu es beaucoup trop faible comme l'a éte ta mère quand elle était encore vivante. Et c'est entièrement de ta faute si elle n'est plus de ce monde. Pars , va-t-en ! Je ne veux plus te voir.

Ses yeux s'arrondissent et se remplissent de larmes. Qu'est ce qui m'a pris de lui dire tout ça ? Benz a raison , je ne suis qu'un monstre. Il recule de quelques pas , une main sur la poitrine. Il oche faiblement la tête et il s'en va.

Je ferme les yeux pendant des secondes.

— Tu sais très bien que je lui ai dit tout ça pour son bien , Sonia. Il ne mérite pas un père comme moi ! Il doit s'éloigner de moi le plus loin possible pour ne pas que je le fasse encore plus de mal.

Quelques heures plus tard ...

J'ai pris quelques verres dans un bar et je n'ai plus trop les idées en place. J'ouvre la porte principal et j'entre en faisant du bruit. Je reste immobile pendant un moment en voyant que toutes les lumières avaient été éteintes sauf un abat-jour près de la cheminée. Une silhouette se dessine dans l'ombre , assise sur le canapé juste à côté. Je tente de déceller qui ça peut bien être mais ma vue est pratiquement flou.

— Tu es enfin de retour , parle la silhouette. Je t'attendais ...

Je reconnais automatiquement la voix de Benz. Que fait-elle encore debout à une heure aussi tardive. Elle se lève et allume les lumières. Elle se positionne devant moi les bras croisés. Je passe une main sur mon visagd pour mieux voir , ma vue s'éclaircit petit à petit et mes yeux rencontrent ceux de cette fille qui me fait tourner la tête.

— Qu'est ce que tu me veux , Benz ? lui demandé-je. Dégages du passage et laisses-moi , putain !

J'avance mais elle stoppe de sa main droite. Une chaleur incroyable imprègne mon corps à cet instant. Je baisse les yeux sur celle-ci et elle la retire immédiatement.

— Tu pues l'alcool et la cigarette , fait-elle avec un air de dégoût. Je ne peux pas te parler dans cet état malgré le fait que j'ai envie de te donner une bonne leçon pour ce que tu viens de faire à Iris. Je te donne rendez-vous , demain matin. Va dormir , espèce d'ivrogne !

Elle part dans sa chambre et me laisse seul dans le salon. Je passe une main rageuse dans mes cheveux. Comment ose-t-elle me donner des ordres et m'insulter ? Sait-elle à qui elle s'adresse de cette façon ? Elle va très vite ravaler ses mots.

Le lendemain matin ...

Je me suis levé de bonne heure aujourd'hui , une longue journée m'attend. J'ai des dossiers à remplir et je dois commencer à préparer des contrats pour l'entreprise. Face à mon ordinateur , je suis pleinement concentré quand quelqu'un se met à toquer à ma porte. Je grogne de colère car je n'aime pas être dérangé quand je travaille.

— Qui est-ce ? demandé-je.

Personne ne me répond mais la personne continue de cogner de plus en plus fort. Je me lève rapidement , agacé par ce bruit ! La personne qui a osé faire ça va le regretter. Je la déverouille et je l'ouvre brutalement manquant de l'arracher. Je grince des dents face à cette fille très mal éduquée ! Son visage exprime de la colère et ses poings sont très serrés.

— On doit parler , annonce-t-elle calmement.

Parler ? Très drôle ! Depuis quand nous parlons elle et moi ? C'est vraiment ridicule !

— Je vois que tu ne te souviens plus de la soirée d'hier ? demande-t-elle. Attends une seconde , je vais te rafraîchir la mémoire.

Elle entre dans mon bureau sans ma permission.

— Hier soir ton fils est rentré avec des larmes aux yeux , le coeur brisé ! Il m'a raconté ce qui s'est passé au cimetière quand il a voulu te consoler car il pensait que tu avais peut être besoin d'un peu de réconfort. Quel genre de père es-tu ? Comment as-tu pu agir ainsi envers lui ? s'écrie-t-elle.

Elle prend par les cols de ma chemise sous l'effet de la colère. Ses yeux sont aussi noirs que la nuit , sa bouche tremble légèrement et ses mains aussi. Elle m'attire un peu plus vers elle.

— Je te jure Eram que tu payeras pour tout ce que tu viens de faire. Et je te fais la promesse que je ne répondrai plus de rien si tu lui faisais encore une fois du mal ! Je ne supporte pas voir les personnes que j'aime souffrir et je ferai tout ce qui est possible pour changer ça, crois-moi.

Elle me fixe avec une telle rage ! Je ne l'ai jamais vu aussi en colère qu'aujourd'hui. Elle aime énormément Iris et elle serait prête à tout pour le protéger. D'une part c'est une excellente initiative pour l'éloigner de moi et d'une autre , j'aime mon fils mais je préfère qu'il me détèste. C'est mieux comme ça !

Des larmes coulent de ses yeux.

— Je n'ai pas eu cette chance de bien connaître mes parents et je me sentirai coupable toute ma vie d'avoir été la cause de ce tragique accident. Iris il a de la chance de t'avoir et c'est comme ça que tu le traites ? Ressaisis-toi enfin ! Tu te comportes comme un gamin. Ça devrait être le contraire , c'est plutôt lui qui devait plonger dans l'alcool et la cigarette comme moi je l'ai fait mais il a choisi la bonne voie et maintenant c'est le garçon le plus gentil , le plus intelligent et le plus honnête que je connaisse. Espèce d'ivrogne !

Elle me lâche et je tombe brusquement sur mon siège. Elle me regarde de haut toujours avec cet air de dégoût.

— Si personne n'a réussi à te changer , moi je réussirai. C'est un défi que je te lance , Eram.

















J'ai raté un battement ( REÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant