Chapitre 36 (REECRIT)

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YOHANN

— Non , pas celui-là ! Je préfère le costume tout noir. Il fait ressortir le vert de tes yeux et il va de paire avec ta chevelure.

Eram oche simplement la tête en retournant dans la cabine d'essayage avec le nouveau costume que je lui ai donné. Je n'aurais jamais cru que ce serait aussi amusant de faire les boutiques ! Je pensais que j'allais m'ennuyer à mourir en compagnie d'Eram mais au final , tout se passe pour le mieux ... en tout cas , pour l'instant.

Je roule des yeux en jettant un coup d'oeil à ma montre. Ça fait pratiquement trois heures que l'on scillone toutes les boutiques de la ville et Eram ne semble pas assez satisfait et parfois il semble indécis. Je me demande bien pourquoi il a besoin d'avoir mon avis ? Je ne me connais pas tellement en matière de vêtements.

— T'en as encore pour des lustres ou ...

Mon bouche reste ouverte quand il sort de la cabine vêtu du costume. Wow , je suis entrain de baver inconsciemment face à cet inhumain ! Oui. Eram , c'est l'homme le plus beau que je n'ai jamais vu. C'est presque ... irréel ?

— Alors ? demande-t-il , en plaçant ses mains dans ses poches.

J'inspecte une nouvelle fois son corps parfait avant de lever les yeux vers lui.

— Euh ... pas mal ! Je dirais même , très beau. Tu devrais le prendre.

Il se positionne devant un miroir et s'admire en levant les sourcils. J'observe ses faits et gestes comme une adolescente en chaleur ! Mes yeux refusent de le quitter. C'est comme si je détourne le regard , je perds tout un temps précieux avec lui. Jamais quelqu'un ne m'avait interessé de cette façon ! Eram fait ressortir en même temps le pire et le meilleur de moi-même. Il allume cette flamme qui s'est longtemps éteinte dans mon coeur. Il a réussi à me le voler sans le savoir et je risque un très grand danger si jamais il parvient à le brouiller comme une simple poignée de poussière.

Eram est non seulement ma redemption mais aussi ma perdition.

— Pourquoi on fait tout ça ? Tu as des tonnes de vêtements que tu ne portes pas. Je ne vois pas l'utilité de t'en acheter d'autres !

Il se tourne vers moi et plisse des yeux. Une boule chaude se forme dans mon bas ventre quand il me regarde de cette façon là. Si il savait à quel point il me tue de l'intérieur !

Un fin sourire étire ses lèvres puis il hausse des épaules toujours les mains dans ses poches.

— En plus ça coûte super cher , ici. Je ne m'imaginais même pas entrer un jour dans ce genre de boutique sophistiqué. C'est cool d'être blindé de fric !

Eram rit doucement.

— Tant qu'on y est , dit l'homme au costume. Le président organise un ball dans quelques jours pour célébrer leur cinquante ans de mariage avec la première dame. Tu vas choisir une robe. N'importe laquelle ! Peu importe le prix , c'est moi qui te l'offre.

J'ouvre grand les yeux. Moi ? En robe ? Dans la maison blanche ? Pincez-moi , je pense que je nage en plein rêve !

— Mademoiselle , allez chercher les plus belles robes que vous avez ! De préference couleur noire. Uniquement de noire.

J'arque un sourcil , étonnée par la couleur qu'Eram a choisi pour les robes. J'aurais aimé une robe rouge mais bon essayons le noir , si sa peut lui faire plaisir.

— Je n'ai pas envie que tu puisses te souvenir de la nuit où cet enfoiré t'a agressé. Voilà pourquoi j'ai choisi cette couleur ... même si j'avoue que le rouge te va à merveille.

Il chuchote les derniers mots qui n'ont pas échappés à mes oreilles de lapin. Je souris en baissant la tête. Il retourne dans sa cabine pour retirer le costume et sors quelques minutes plus tard en l'ayant dans les mains. Au même moment la demoiselle apporte les robes entièrement noires et me les tends. Il y en a au moins une vingtaine et on en a encore pour des heures ! Pitié.

Devant ma mine de chien battu , Eram ne cesse pas de se moquer de moi. Je soupire puis j'entre dans la cabine qui me parait soudainement trop petite. J'enlève mes habits que je place sur une table puis j'enfile la première robe.

Je fronce des sourcils en remarquant le decolleté qui laisse paraître la moitié de ma poitrine. Comment ces femmes font pour porter ce genre de truc ? Je trouve ça vulgaire et je ressemble à une putain de chienne.

Je prends mon courage à deux mains et je sors pour montrer à Eram. Il risque encore de se foutre de ma gueule en se tapant des barres.

— Je ne peux pas porter ... ça ! dis-je en levant les yeux vers lui.

Pendant une seconde j'ai eu l'impression qu'Eram ne bougeait plus. Ses iris verts rivés sur moi et descendant le long de mon corps. Je roule des yeux en attirant son attention.

— Eram ? l'interpellé-je dans sa rêverie.

Il sursaute légèrement en secouant la tête.

— Tu risques encore de te faire agresser avec cette tuerie , ironise-t-il.

— Je ne suis pas à l'aise dans cette tenue de toute façon. Je vais me changer.

Je retourne dans la cabine avant qu'Eram n'ajoute quoi que ce soit , je commençais déja à rougir face à son regard insistant. J'enfile une autre robe qui est du moins plus confortable que la précédente. Je sors et cette fois Eram réagit.

— Tu es magnifique , dit-il. Mais j'aimerais voir toutes les robes avant de porter mon jugement final.

J'oche la tête puis y retourne.

Après avoir essayé dix autres robes , je tombe enfin sur celle qui me plaît le plus. Je m'expose devant Eram qui est concentré sur son téléphone.

— Elle est parfaite celle-ci , m'exclamé-je.

Il décroche son regard de son téléphone et le pose sur moi. J'ai presque cru voir ses yeux briller de mille feux ! C'est signe qu'il l'apprécie aussi.

— Hormis les cicatrices et les tatouages , qui ne se font pas trop remarquer malheureusement , ton corps harmonise parfaitement avec cette robe ainsi que toutes les autres , dit-il sincèrement.

Je lâche un rire.

— Malheureusement ? Donc tu préfères qu'ils soient exposés aux yeux de tout le monde ? Ils n'auront pas une bonne image de moi et je peux attirer trop l'attention , chose que je n'aime pas.

— Pourtant c'est ce que tu ne cesses pas de faire , retorque-t-il du tic au tac.

Je passe une main dans ma touffe de cheveux , les éparpillant au passage.

— Sans déconné ! Pourquoi je ferais ça ?

— Peut être que tu ne le remarques pas mais tu attires trop mon attention en tout cas , surtout dans cette robe sublime. D'ailleurs tu devrais peut être mettre ton éternel pull dessus , je n'accepterai pas qu'un autre homme puisse poser les yeux sur toi.

Je suis figée par ses paroles. Elles résonnent tout au fond de mon être et me font rougir. Je sens mon coeur se serrer et cette douche chaleur revenir se loger dans mon bas ventre.

— Changes-toi , on va aller dîner. Et puis , prends toutes les robes , ça serait du gaspillage de ne pas te voir dedans. Tu n'as pas intérêt à refuser , c'est mon offre. Je vais prendre cet appel !

Il sort de la boutique et moi , dans mon coin , je suis un peu perdue ! Il veut que je prenne toutes les robes ? C'est de la folie ! Ça va lui coûter très cher.

Je secoue la tête et je vais me changer. Les robes dans les mains , je me dirige vers la caisse. Eram a pris soin de me glisser sa carte dans la poche de mon jeans. Je paie et ensuite je le rejoins dans la voiture.





J'ai raté un battement ( REÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant