J'ai raté un battement ( REÉCRITURE)

Chapitre 29 (REECRIT)

ERAM

J'observe Benz tout en grimpant dans l'avion. Elle est très agitée et semble très impressionnée. Je gravis déja plusieurs marches quand je sens que Benz n'est plus derrière moi , je me retourne et je souris en la voyant aussi craintive ! Elle s'est stoppée sur la première marche et elle hésite d'atteindre la deuxième.

- C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? lui demandé-je.

Elle pivote sa tête vers moi , la grimace que forme son visage m'arrache un discret sourire.

- Euh ... on ne peut pas y aller en bus ou en train ? retorque-t-elle.

Je roule des yeux et je la rejoins au point de départ. Je lui prends par la main et nous montons rapidement. J'accélère le pas sans la lâcher pour ne pas qu'elle puisse regarder en bas et avoir le vertige. On arrive enfin dans l'engin et elle retire brusquement sa main.

- Ne me touches plus jamais , grince-t-elle.

Je lève les mains en signe d'innocence. Nous nous installons côte à côte sur des sièges , l'avion ne va pas tarder à décoller. J'attache ma ceinture en jettant un coup d'oeil à Benz si elle aurait eu le reflèxe de le faire mais elle ne le fait , elle reste immobile , les mains scotchées sur les manches. Encore une fois , je dois l'apprendre à faire les choses correctement.

Je me penche vers elle et nos visages se rapprochent. Elle sursaute quand nos regards se croisent et m'aggripe le t-shirt pour ne pas basculer en arrière. Elle me fixe sans même battre des cils ! Ses magnifiques yeux de biche me scie les pupilles , je ne les avais encore jamais vus d'aussi prêt avant ! J'effectue un mouvement en attrapant le boucle de la ceinture de securité pour enfin l'attacher. Elle me regarde toujours de la même manière et aggripe toujours mon t-shirt. Je pose ma main sur la sienne et elle ne tarde pas à me lâcher.

J'émets un rire roc.

- Qui pourrait croire qu'une dur-à-cuire dans ton genre pourrait autant avoir peur d'un avion , la provoqué-je.

Elle ne dit rien mais me menace par son regard noir. Je prends un journal qui est posé sur le côté et je me met à le lire , quelques minutes plus tard , l'hotesse s'avance vers nous et nous propose à boire. Je commande un verre de whisky et je suis surpris d'entendre la commande de Benz.

- Un verre d'eau suffira , répondit-elle.

Je quitte mon journal des yeux et je les pose sur elle avec insistance.

- De l'eau , sérieusement ? Deux verres de whisky.

Benz se contracte.

- Évite de boire comme un trou en ma présence , s'il te plait. Un verre ça te suffit pleinement ! dit-elle , les yeux fermés.

Je souris.

- L'autre verre est pour toi , petite délinquante ! lâché-je.

Elle ouvre grandement ses yeux en tournant la tête vers moi.

- Non mais ça ne va pas ! Tu n'as pas le droit de décider de quoi que ce soit à ma place , Eram.

Elle ne sait pas à quel point j'aime la façon dont elle prononce mon prénom et je suis obligé de l'énerver pour qu'elle le fasse. Elle me toise et confirme sa commande à l'hotesse. Je fais discrètement un signe à la jeune femme , un signe qu'elle comprend immédiatement. Benz reste calme toujours les yeux fermés , son visage s'étant adouci. Je ne peux pas nier que c'est une très belle femme qui a juste traversé des mauvaises passes dans sa vie ! J'ai essayé de la détester de toute mes forces ; peut être j'y suis arrivé à un certain niveau de colère mais je n'avouerai jamais pouvoir la détester.

L'hotesse revient avec ma commande et dépose les verres sur la petite table entre Benz et moi. Quand l'hotesse lui annonce que sa boisson est arrivée , elle prend le verre dans sa main sans même ouvrir les yeux ensuite elle l'approche de ses lèvres. Je regarde la scène , les yeux grands ouverts. J'attends juste le bon moment !

Benz ouvre ses yeux et balance brutalement le verre sur le sol , ses mains tremblent et ses yeux sont écarquillés. Son état commence à m'inquiéter quand elle se met à respirer rapidement ; on dirait qu'elle allait faire une crise cardiaque.

- Benz , ça va ? lui demandé-je , inquiet. Ce n'est qu'un peu d'alcool , pourquoi réagis-tu de cette façon ?

Elle respire profondement tout en reprenant un rythme normal puis elle expire tout l'air de son corps. Je pose une main sur son front pour m'assurer qu'elle n'a pas de fièvre , elle la rejette agressivement.

- C'est ... c'est toi qui ... qui a osé faire ça , Eram ? articule-t-elle difficilement. Tu ... tu ... pourquoi tu as fait ça ?

Je ne comprends pas ce qu'elle me dit , j'ai juste voulu la provoquer un peu et non lui causer un arrêt cardiaque.

- Ce n'était que pour plaisanter , avoué-je. Je ne savais pas que ...

- Va te faire foutre , putain de merde ! s'écrie-t-elle. À cause de toi j'étais à deux doigts d'y replonger ! À quoi tu pensais en faisant ça ? Tu sais parfaitement bien que j'ai été une alcoolique dans le passé. J'arrive pas à y croire , je n'aurais jamais du venir avec toi à cette foutu réunion.

Je passe une main dans mes cheveux. Il fallait que je gache tout comme d'habitude ! Pourtant je m'amusais bien au début du voyage.

- Je ... je suis désolé , m'excusé-je.

- Ouais c'est ça , depuis que tu as appris à t'excuser c'est devenu une accoutumance , tiens ! Garde tes excuses à la con , je n'en ai pas besoin , crache Benz.

Je peux vraiment être un gros con des fois !

Quelques heures plus tard ...

- Deux chambres s'il vous plait , dis-je à la réceptionniste.

Elle vérifie sur son ordinateur et ensuite elle me regarde avec un grand sourire.

- Vous avez de la chance , il ne reste qu'une seule chambre et s'est reservée entièrement pour des couples comme vous , déclare-t-elle.

Je réfléchis quelques secondes en imaginant Benz et moi dans la même chambre , partageant la même salle bain ! Ce n'est pas une mauvaise nouvelle après tout.

- On la prend !

- Quoi ? replique Benz. Je ne veux pas être avec toi dans la même chambre ! Je commettrai un meurtre , sinon. Débrouilles-toi pour m'en trouver une autre.

La réceptionniste nous observe étrangement.

- Permettez-moi de vous interrompre , dit la jeune femme. Selon la météo , il risque de pleuvoir abondamment cette nuit. Les disputes de couples peuvent se résoudre même dans une même pièce !

- On n'est pas en couple , cocote ! dit Benz.

J'attrape Benz par le bras et je l'emmène dans un coin du hall. Elle résiste mais je ne la lâche pas.

- Si tu vas dormir sous la pluie ça c'est ton problème , moi je vais aller dans cette chambre et je vais dormir tranquillement en oubliant que tu existes alors tu as deux choix qui s'imposent à toi ; soit tu me supportes , soit tu supportes la pluie.

Elle reste un moment impassible puis elle m'arrache la clé des mains.

- Je te laisse le lit , je prendrai le canapé.

Elle me laisse en plan et elle s'en va vers l'ascenseur. Je souris et je la suis à mon tour. J'arrive dans la pièce. Benz s'est déja endormie sur le canapé ! Elle avait l'air vraiment fatigué et je sais qu'elle m'en veut encore pour ce qui s'est passé dans l'avion. Je dépose les baggages dans un coin de la pièce et après je vais prendre une douche.

Quelques minutes plus tard , je sors de la douche. Je tombe nez à nez avec Benz qui se dirigeait aussi vers celle-ci. Elle percute mon torse et lève automatiquement la tête vers moi. Ses joues se mettent à rosir légèrement et je comprend que mon corps lui fait des effets.

- Je ... je ... tu m'énèrves ! jure-t-elle avant de me dévier et d'entrer vite dans la salle de bain.