Chapitre 16 (REECRIT)

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ERAM

Je faisais les cent pas dans la pièce. Je virais fou carrément ! Comment Sonia avait pu nous mentir de la sorte ? Pourtant , j'avais tellement insisté pour qu'elle puisse s'installer chez nous définitivement mais elle refusait à chaque fois à cause de cette sans-éducation !

— Tout ça c'est de ta faute , Benz ! grinçé-je avec une colère noire.

Elle levait son regard ténébreux vers moi.

— Eram , n'aggrave pas la situation ! intervient Kenzo. Yohann est la plus affectée de nous tous.

— La plus affectée ? m'écrié-je. Je te rappelle que Sonia devrait toujours être là pour nous ! C'est nous qu'elle a correctement elevé pas cette fille de rue. 

Yohann se levait brusquement et vint me faire face , la tête bien haute. La rage qui se lisait sur son visage pouvait déchainer les enfers. Elle devait savoir la vérité ! Peut importait le fait qu'elle soit blessée , j'en avais strictement rien à foutre.

— La fille de rue dont tu parles , s'exclama-t-elle. Cette fille n'avait plus de parents et Sonia était tout ce qu'elle avait ...

— Yohann , tu n'es pas obligée de te justifier ! l'interrompit Will.

— Non , laisse-moi finir parce que j'en ai par dessus les ovaires ! dit-elle. Peut être que vous avez raison en fin de compte , Sonia aurait mieux fait d'abondonner une pauvre fille sans éducation comme moi , car elle passait le trois quart de son temps à prendre soin de vous alors que moi , sa propre nièce , je restais seule et je pleurais et j'ai toujours pris sur moi ! Vous , vous n'avez jamais connu la solitude , passer une journée horrible chez des voisins qui se disputent toutes les deux minutes. Combien de mes anniversaires a-t-elle raté juste parce qu'elle s'occupait de vous ? Je n'ai jamais eu de parents pour prendre soin de moi. Vous m'avez pris Sonia , le seul membre de famille qu'il me reste et vous osez me prendre pour responsable ?

Un poids énorme s'était installé dans mon coeur après le discours de Benz. C'est vrai , que je m'étais vraiment emporté et je n'aurais jamais dû dire ça ! Quand je suis en colère je ne me contrôle et je sors des absurdités. Ce qu'elle a vécu est la chose la plus horrible qu'un enfant puisse vivre. Quel con !

Elle se dirigea vers sa chambre mais Will l'interrompit une nouvelle fois.

— Yohann , je ...

Elle s'arrêta en plein milieu de la pièce et se retourna. La mer de larmes qui coulaient de ses yeux me faisait de la peine. Qu'est ce qui m'a pris , bon sang !

Tout à coup , elle retira son énorme pull noir et je reculais d'un pas en voyant les tonnes de griffures et morsures sur ses bras et ses épaules. Je restais la bouche ouverte devant ce que moi j'avais commis. Mes frères avaient la même réaction que moi. Seul , Iris , eut le courage de lui demander ce qui s'était passé.

— Mais ... comment ? Yohann ! Qui t'a fait ça ? s'écria Iris.

Elle me fixa quelques secondes avant de reporter son pull , toujours son regard triste et haineux sur moi.

— Je démissione , dit-elle en allant vers sa chambre. Je me casse de cette baraque où je n'aurais jamais dû mettre mes pieds ! Pardonnes-moi , Sonia ...

Elle s'en alla vers sa chambre. Will et Iris voulurent la suivre mais je les retins fermement.

— Laisse-les faire , Eram ! intervint Kenzo. On sait tous qui a bien pu faire subir cette atrocité à Yohann. Toi aussi , on dirait ...

Je restais immobile pendant un instant , tête baissée , poings serrées. Une colère démentielle rechauffa mes veines. Si je ne me contrôle pas , je risque de commettre l'irréparable et je n'accepterai jamais de montrer ma faiblesse devant mes frères et mon fils.

— Tout ça c'est de ta faute à toi , Eram ! renchérit-il. Au départ , on s'était convenu avec Sonia de prendre soin d'elle. Elle te l'a demandé particulièrement. Et toi ? Tu as abusé de sa confiance en maltraitant la fille d'un de nos meilleurs opérateurs qui en plus , était un ami très proche de papa. Et dire qu'après tout ce que tu lui as fait , Yohann avait l'espoir que tu changerais un jour. Elle au moins ... avait continué de croire en toi. Tu n'est qu'un monstre !

Lui aussi partit rejoindre les autres dans la chambre de Benz. J'accourais presque dans mon bureau fermant la porte à clé ! Je pris la bouteille de whisky sur ma table et je la bus d'une traite. Le liquide me calcinait l'estomac mais j'en avais rien à foutre. Ce que je venais de faire était atroce et mes frères et mon fils vont me detester encore plus !

Je vidais la bouteille et j'allais m'installer sur mon siège. Mes yeux avaient rougis et je transpirais. Alors c'est l'effet que ça fait de se sentir coupable ? Ou d'avoir seulement ... peur ? Comment avais-je pu aller à l'encontre de ce que Sonia m'avait dit et repété ? Je suis un vrai con.

Pourtant je me souviens que j'étais sur le point de virer son père ! Si elle l'apprenait , elle ne nous pardonnera jamais et ça la fera encore plus souffrir. Je commençais à résonner et à faire un effort de me souvenir d'une bonne chose pour me détendre les nerfs. Je prenais alors dans mes mains une photo de ma défunte femme , Maena. Je l'aimais tellement et elle est partie trop tôt ! Quand elle était encore parmi nous , certes ce n'était la belle vie mais au moins elle était là. Maena était la femme parfaite que j'ai négligé à cause de mon égoïsme et elle a fini par mourir par ma faute. C'était une femme très positive et joviale , elle débordait d'énergie et était aimée de tous ! Mais moi , comme un sale con , j'avais toujours cette petite idée en tête qu'elle n'était là que pour mon argent , qu'elle profitait de moi pour le plaisir et l'interêt et non par amour. Voila la raison pour laquelle je ne cesserai jamais de culpabiliser ! Je prenais toujours pour excuse le travail pour passer mon temps avec d'autres. Et quand je pris conscience de son amour inconditionnel pour moi , une triste tragédie s'était produite.

Pardonnes-moi Maena ... j'ai encore déconné !

Je sors de mes pensées quand mon téléphone sonna , je lisais avec difficulté le correspondant. Quand ma vue s'éclaircit , le nom du docteur parut plus claire. Je décrochais aussi tôt !

— A-Allo docteur ... que se passe-t-il ? repondé-je.

Il prit quelques secondes avant de me répondre.

— Je suis navré de vous dérangez à une heure aussi tardive mais il y a une chose dont j'aimerai vous parlez. Pouvez-vous passer dans mon cabinet demain matin , s'il vous plait ?

Je me redressais automatiquement.

— Docteur ne me dites pas que Sonia est ...

— Non , ne vous en faites pas ! Sonia va un peu mieux , nous la traitons encore. C'est à propos d'autre chose.

— Ok , raccroché-je.

De quoi veut-il me parler ? Parce qu'à part l'état  de Sonia rien ne m'importais.














    

   

J'ai raté un battement ( REÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant