Je n'avais aucune excuse et ce n'était pas pour déconner que je disais ça. Je suis juste le dernier des cons et j'en suis bien conscient. La réalité elle était bien là : j'avais tout perdu, une fois de plus.
Apparemment ça ne m'avait pas suffit de la perdre deux fois, une troisième était requise : jamais deux sans trois c'est ce qu'on dit n'est ce pas ? J'aurais jamais cru qu'un foutu proverbe pouvait avoir quelque chose de près ou de loin avec ma foutue vie à la con.
J'aurais dû réfléchir avant de faire quoi que ce soit. Non, en fait je n'aurais rien du faire du tout. C'était quoi mon foutu problème ?
Une seconde j'étais sur de ce que je ressentais, je savais que putain je pouvais pas vivre sans elle et la seconde d'après j'étais dans une autre.
Le fait est que je savais parfaitement pourquoi et quitte à aimer à s'en détruire autant le faire au préalable. Je ne savais pas combien de temps mes sentiments allaient durer. Parce que ces foutus sentiments personne ne les contrôlent. C'est eux qui ont une main mise sur nous et il est parfaitement hors de question que je m'étende dans une relation posée et sérieuse. J'avais vu ce que ça avait fait avec mes parents. Et depuis que je suis gosse j'me suis promis que je referais jamais les mêmes erreurs qu'eux.
Non preuve que je pouvais faire encore mieux. Cette fille je ne la connaissais même pas et en plus j'la reverrais jamais. Non en fait j'avais fait la même chose que je faisais avant de rencontrer Denitsa.
On voit la vie autrement quand on rencontre ce genre de personne et puis y a moi qui refuse de voir la vérité en face alors qu'elle est pourtant si évidente. Je l'aimais Denitsa. Je l'avais dans la peau. Mais c'était incapable que de me soumettre à quelqu'un. Ni moi ni mon foutu système nerveux.
Je ne pouvais pas promettre de l'aimer.
Il y a tout juste six mois je ne me croyais même pas capable d'aimer tout court. Alors quoi ? Oui je m'imaginais que si je ne m'attachais pas, ce serait pareil de son côté. De n'importe quel côté. S'il y a pas de sentiments il n'y en aura jamais ?
Alors quand elle a dit Oui j'ai compris qu'il y en avait toujours des sentiments. Qu'ils avaient toujours été là. Et que peut être un jour ils n'existeront même plus.
Je pouvais pas lui faire ça. Je suis qu'un putain d'égoïste. Mais le pire dans tout ça, c'est que j'en suis conscient.Je prenais mes valises et quittais la capitale sans l'ombre d'un regard derrière moi. Il était temps de rentrer chez moi. J'avais finis ma mission au studio des D'pendance. J'avais même réussi à économiser un peu. Je prenais la route en sens inverse, je rentrais chez moi. Si au moins j'avais un temps soit peu un chez moi.
Le fait est que ça faisait six mois que je n'étais plus à ma place nul part. Et faire la route en sens inverse sans elle, sachant parfaitement que plus jamais je la reverrais bah ça faisait exactement ce que je refusais à tout prix : je ressentais quelque chose. Je n'étais pas fait uniquement de glace apparemment.
Elle avait fait ce qu'elle voulait de moi. Elle est ce qui me fait plier. Elle est ma faille.
Et je venais juste de le comprendre.Je me garais face à mon immeuble. Il faisait beau à Lyon, malgré les températures faibles. Ça faisait déjà quelques temps que j'étais parti et une odeur de renfermer me sauta au nez en franchissant la porte. J'avais fait l'effort surhumain avant de partir de ranger tout ce qui était susceptible de traîner. Une petite voix dans ma tête me disait que j'avais encore fait une connerie. Que cette fois ci il m'allait être difficile de m'expliquer.
La douleur qui me transperçait n'avait jamais été aussi douloureuse. Putain c'était même horrible de penser ça mais perdre tous les piliers de sa vie en moins d'un an ça faisait mal. Putain même très mal.
Ma mère avait dégagé une nouvelle fois et cette fois ci sans donner de nouvelles. Très bien de toute façon c'est ce qu'elle a toujours fait, d'aussi loin que j'me souvienne. Comment j'étais censé penser qu'une femme à part entière n'était pas comme elle ? Et même si Denitsa m'avait montré le contraire j'étais incapable de changer.
J'aimerais putain. Mais je pouvais pas, tout ça à cause de cette merde qui me rongeait de l'intérieur. J'ai mal rien qu'en y pensant. Vivre ma vie sans celle qui me donne une raison de vivre allait être difficile. Mais j'ai bien vécu vingt trois années de ma vie sans elle, j'allais bien arriver à la terminer sans elle ?
Fallait espérer.
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Cerca
FanfictionSi j'ai toujours pris la fuite dés que ma vie ne s'adaptait plus à moi, je n'ai jamais pensé qu'elle virerait de cette façon là. Tu es bien la seule chose à laquelle je suis attachée. Parce que rien ne peut me retenir. Me faire prendre pour une co...