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5. Denitsa

Jade me souriait, elle m'apaisait. En fait cette petite dame remplaçait la présence si essentielle à mon bon fonctionnement qui s'avérait manquante. J'aurais clairement pu continuer à être désespérée mais j'avais pris la noble décision de me reprendre en main et surtout de commencer à prendre soin de moi : j'avais ce petit à faire grandir, il n'avait rien demandé, il était là et ça s'avérait impossible à faire autrement. Je n'allais quand même pas le tuer.
Alors après quelque jours de remise en questions et de squatte sur le canapé de Jade je finissais par rentrer chez moi, bien décider à reprendre ma vie en main. Même si ce n'était pas exactement ce dont je rêvais en premier abord je devais me plier à ce que la nature me soumettait. Et puis devenir mère c'était quand même le meilleur cadeau du ciel. Un travail serte a plein temps et à vie mais merveilleux et plein d'amour.
J'avais hâte de voir à quoi allait ressembler un petit être qui mélangeait Rayane et moi. Une petite fille ou un garçon ça m'était égal temps qu'il était en bonne santé. Je crevais de trouille fallait clairement dire la vérité. Mais j'allais tout faire pour ne pas rater cela non plus.
'' - Alors ça y est ? Tu te décides à manger un peu.
- Ouais.. je vais essayer de faire les choses bien pour une fois.
- Pour une fois. Non mais tu t'entends parler ? Tout ce qu'il s'est passé n'est en rien ta faute.
- Tu crois ?
- J'en suis sure. '' je ne remerciais pas assez cette femme de supporter mes sauts d'humeur. Je n'avais plus qu'elle, alors je me raccrochais à elle comme je le pouvais. Elle allait peut être m'aider à remonter à la surface. J'avais besoin d'un appui pour me remonter, sinon j'allais couler. Et cette grossesse inattendue c'était carrément une bouffée d'énergie.
J'allais être maman quand même, c'était pas rien !

Je recopiais les pas que les autres profs de danses me faisaient faire. Je devais donc apprendre cette nouvelle chorégraphie à un groupe de fille d'environs dix huit ans.
Je n'avais dit à personne à part Jade que j'étais enceinte. Et quand bien même elles auraient pu comprendre, elles savaient vaguement que j'avais eu une dispute avec un homme et qu'on s'était séparé. Mais la réalité était bien plus complexe. À la base tôt aurait été parfait s'il n'avait pas tout gâcher. On serait fiancés en attente d'une merveilleuse nouvelle.
Mais non il a fallu qu'il aille en baiser une autre le lendemain. Ça aurait pu être parfait. Mais la vie me rappelait une nouvelle fois que rien n'était donné, qu'il fallait se battre pour obtenir ne c'était qu'un fragment de ce qu'on désirait. C'est cette vie qu'il m'a été donnée qui m'a permis de me faire cette volonté aujourd'hui.
Non affronter les problèmes n'était pas spécialement ce que je préférais. Je n'aimais pas les conflits c'était comme ça. Mais quand on ne peut pas y échapper alors il faut y aller.
'' - Ça va Déni t'as l'air ailleurs ? '' je sortais de mes pensées et regardais mes trois amies autour de moi. Je pensais à ma vie, qu'elle n'allait pas être facile à concevoir, mais que j'allais apprendre à l'aimer.
'' - Non non tout va bien.
- Tu viens manger alors ?
- Ouais bien sûr. '' je n'avais pas particulièrement faim mais je me répétais que je mangeais pas pour moi mais pour lui.

Des crampes d'estomac étaient difficiles à supporter alors que je bougeais mon corps au rythme de la musique pour oublier les événements des derniers jours. Quand j'pense que Rayane a un cœur plus dur que la pierre je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu succomber aussi vite. C'était de la faute de ses beaux yeux, de son foutu rire et.. c'était lui tout simplement. Il m'avait eu, pourtant moi j'pensais pas qu'après Etienne j'allais retomber amoureuse.
D'ailleurs l'avais je vraiment été ?
Être amoureux ça n'arriverait pas qu'une seule fois dans sa vie ? On changera d'amour comme de chemise ça se saurait. Personne de censée ne pouvait oublier une personne qu'il a sincèrement aimé du jour au lendemain.
Alors comment Rayane avait il réussi ?
Le fait est qu'il n'avait jamais du avoir une once de sentiment à mon égard que tout c'qu'il me racontait c'était rien que du vent.
Tout est éphémère.