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Le restaurant est effectivement plein de monde, et même beaucoup plus qu'à son habitude, j'entre avec précipitation en direction du comptoir, j'enlève ma veste et enfile à la va vite un tablier autour de ma taille.

- Daphnéééé ! Mon petit cœur adoré ! S'exclame ma mère en me prenant dans ses bras, merci d'être venue.

Je lui souris.

- Je t'en prie maman.

Je m'éclipse pour sortir de la cuisine. En posant mon regard sur la grande salle, je m'arrête un instant pour prendre une grande inspiration avant de m'engager dans la bataille. Il y a un monde fou, et tant mieux, maman avait besoin d'argent.

Le soir venu, je dois faire la fermeture du restaurant, maman sort souvent avec mon beau père (à l'instar de ce soir) ou avec ses copines, contrairement à moi qui favorise les soirées calmes en compagnie d'un livre/film et d'un bon chocolat chaud ou d'une personne qu'on aime.

J'entre dans la cuisine, lance une dernière inspection, le décor de la cuisine est métallique, tout est en métal : allant des ustensiles aux murs. Je me souviens avoir harcelé ma mère pendant des jours afin de la dissuader d'entièrement métalliser la cuisine du resto, mais l'opération dissuasion fut un échec total, elle est bornée, tout le contraire de moi, qui a tendance à être plutôt compréhensive.

Je sors de la cuisine et me dirige vers l'interrupteur, je me suis toujours demandé comment une mère et une fille pouvaient être aussi différentes, et pas seulement mentalement, physiquement aussi. Ma mère est un peu petite, elle mesure 1m60 à tout casser, quant à moi, je suis un peu plus grande, je mesure 1m67 pour 65kg, nous partageons la même couleur de yeux, bruns, mais pas la forme, les siens sont grands et perçants, les miens sont légèrement en amande et rieurs. Quant aux cheveux, elle fait tellement de teintures que je ne sais plus trop quelle est sa véritable couleur de cheveux, je crois que c'est brun chocolat, moi j'ai les cheveux châtains, mi-longs– un peu plus haut que les seins – J'ai le visage rond et joufflu qu'on qualifierait de cute. Si je devais citer la chose qu'on complimente le plus en moi, ça serait mon sourire.

J'éteins l'interrupteur, sors mes clés de ma poche arrière et franchit la double porte vitrée, dehors, l'air de janvier est glacial, je resserre mon gilet autour de ma taille puis verrouille la porte. Dans une petite ville comme la mienne, il y a moins de monde dehors à partir de 22h, je lance un coup de œil à l'heure en sortant mon téléphone, tout juste 23h. J'avance à pas rapides, j'ai une distance d'environ 600m à parcourir avant d'arriver chez moi. L'ambiance ce soir est beaucoup plus lugubre que coutume, il fait nuit noir, la rue est faiblement éclairée par des lampadaires positionnés par-ci et là, et pour couronner le tout, il n'y pas âme qui vive !

Je ne peux pas m'empêcher de regarder de gauche à droite, angoissée, je fais souvent la fermeture du resto c'est vrai, mais d'habitude les rues ne sont pas aussi désertes... Arrête d'angoisser, il ne reste que 500m.

Je continue à marcher, me remémorant le déroulement de la journée, plutôt banale, si l'on omet Monsieur L. le sexy prof de probabilités que je vais avoir la chance (ou la malchance) de revoir 3 fois plus que Jess. Faut croire qu'il y a au moins un côté positif au cours de rattrapage haha.

Un klaxon me fait sursauter, je me retourne brusquement et découvre à mon grand malheur la voiture rouge et flamboyante de Matt, il ralenti pour suivre ma cadence, je m'arrête et lui fais face, il s'arrête également.

- Salut ma belle !

Je me retiens de lever les yeux au ciel.

- Salut Matt.

Devilish attractionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant