Devilish attraction

17.

Ai-je le cœur brisé ?

Dites-moi, vous qui me lisez, avez-vous déjà eu le cœur brisé ?

Cette impression que rien d'autre n'existe mise-à-part cette constante douleur qui ressemble à de la pressure au fond de la poitrine, et ce goût amère qu'on a dans la bouche... Est-ce ça, avoir le cœur brisé ?

Je me sens brisée de l'intérieur, je me sens furieuse, j'ai été utilisé, je me déteste, je le déteste. Je n'ai qu'une envie, ouvrir la planète en deux et me blottir dans la chaleur de son noyau brulant. Je veux que toute cette douleur s'arrête, je veux m'arracher le cœur et mettre fin à tout ça.

Une brise fraiche me caresse la peau alors que j'observe le ciel bleu qui s'étend à l'infini au-dessus de moi, des nuages flottent au gré du vent, mon cœur est lourd et mes larmes impossibles à stopper. Elles glissent sur mon visage.

J'ai été dupé par ses beaux yeux bicolores, par son beau sourire aux dents parfaites, par son attitude qui surement été complétement fausse.

J'ai été manipulé.

Que j'ai été stupide...

- Je suis désolé pour ce qui tu as vu toute à l'heure, dit Nyx en regardant le ciel.

Je fronce les sourcils en suivant des yeux un nuage en forme de marteau.

- Comment as-tu su ?

Il ricane.

- J'ai des yeux partout.

Je réfléchis un instant.

- Ce ne serait pas Maïri ton espionne ?

- Peut-être que oui, peut-être que non.

Je souris imperceptiblement, je n'ai pas la force de sourire plus que cela.

Il me lance un regard inquiet.

- Je lui ai demandé de m'informer, si jamais il t'arrivait quelque chose ou que tu allais mal.

Je me tourne vers lui, ses yeux gris brillent au soleil, ils sont magnifiques. Il a les bras pliés derrière la tête et le regard rivé vers le ciel.

- Peux-tu arrêter de fixer mon profil ? Murmure-t-il en me lançant un regard en coin adorable.

Je souris.

- Ça te dérange ?

- Un peu.

- Très bien, je te dois bien ça après tout.

Nous sommes allongés sur l'herbe verte de la prairie à côté de la maison où Belle vivait, une deuxième brise douce comme une plume souffle sous un ciel bleu, elle caresse nos visages et fais danser l'herbe et les feuilles dans les arbres. C'est si calme, si paisible... Je ne veux pas quitter cet endroit.

On est en été à Carden, alors que sur terre, nous ne sommes qu'en janvier. Mais comme le temps passe beaucoup plus vite ici que là-bas, j'estime cela normal que nous nous ne soyons pas dans la même période de l'année.

- Merci... Soufflais-je.

Il se tourne vers moi, je sens ses yeux sur mon visage.

- Merci pour tout ce que tu fais pour moi Nyx...

Une larme coule le long de ma tempe et s'écrase sur l'herbe fraiche. Il s'approche brusquement de moi et soudain, je sens une langue glisser sur ma tempe.

- Mais qu'est-ce que tu fais ! M'exclamais-je en me redressant en position assise.

- Je goutte une de tes larmes. Dit-il très sérieux.