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Au petit matin, enfin plutôt vers midi, je me réveille avec un sacré mal de tête. Je me lève du lit, doucement, et passe par la cuisine pour prendre une aspirine. J'ai l'impression d'avoir la gueule de bois alors que je n'ai rien bu. J'imagine pas mes trois acolytes... D'ailleurs ils doivent être tous encore en train de dormir.

En ce début d'après-midi, je décide de prendre mes écouteurs, de mettre mon jogging et de partir courir.

Il fait frais et la neige commence à tomber, j'adore cette époque de l'année.

Une légère couche de blancheur, pareille au sucre dont on saupoudre les gâteaux, s'étend sur le sol. Mes pas crissent sous ce manteaux neigeux. Sur la plage, les maisons que l'on pouvait distinguer par leur différentes couleurs, sont toutes devenues blanches. Le sable devient invisible et les baigneurs ont fait place aux enfants qui jouent et essaient de se lancer des petites boules de neige. On entend les rires et nos pas sont absorbés par les millions de flocons qui continuent de tomber. La mer est calme et transparente.

Au loin, je repère la maison de Logan. Le toit est parsemé d'un joli duvet blanchâtre et la cheminée est en train de fumer.

Je continue de courir le long de la mer, doucement, car mes pas sont lourds au fur et à mesure que la neige tombe, et je me rapproche de sa maison.

Le rideau du salon est levé et j'arrive à distinguer une personne dans un fauteuil roulant.

Interloquée, je m'arrête et observe. Tout-à-coup, les rideaux retombent et je repars en direction de mon appartement.

Qui peut bien être cette personne ? De toute façon, sa vie n'a pas à m'intéresser. Je devrais l'oublier comme lui a su le faire pendant ces six derniers mois.

En arrivant chez moi, j'appelle Bethany et lui dis que je passe d'ici une heure après avoir pris une douche. Je m'habille chaudement aujourd'hui et enfile mes grosses bottes marron à crampons. Il me faut bien ça si je ne veux pas me retrouver les quatre fers en l'air.

Une fois maquillée, je prend mon sac à main, sors de l'appartement et ferme à clé. Quand je me retourne, mon regard tombe sur les yeux ténébreux de Logan.

- Bonjour Judith. Me dit-il doucement.

- Bonjour.

- Je venais pour m'excuser... Me permettrais-tu de t'offrir un café, pour que l'on puisse discuter s'il te plaît ?

- Je suis désolée mais je dois retrouver une amie.

- Ah ! Est-ce que je peux repasser un peu plus tard ?

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée Logan. Tu es parti... Tu m'as laissée sans nouvelles et surtout sans aucune explication.

- Excuse-moi. C'est pour cela que je souhaiterais te parler. Écoute, je passerai plus tard dans la soirée.

Il ne me laisse pas le temps de répondre et part en courant jusqu'à sa berline.

J'ai envie de parler avec lui, j'ai besoin de comprendre mais en même temps j'ai peur, peur de ne pas résister à son charme. J'ai toute l'après-midi pour y penser.

Finalement, je n'ai pas pu considérer l'éventualité de sa venue ce soir puisque j'ai passé tout mon temps à rigoler avec Bethany et Jeffrey. Ils ont passé la nuit ensemble et semblent être en osmose tous les deux. J'aime beaucoup voir mon amie aussi joyeuse et heureuse.

Sur le chemin du retour, le manteau neigeux s'est fait beaucoup plus épais et à chaque coin de rue, un joli bonhomme de neige est installé. Je m'arrête devant celui qui est en face de l'appartement, je le contemple et me dis qu'il manque quelque chose pour qu'il soit le plus beau. Une idée me traverse l'esprit et je grimpe en deux enjambées jusque dans ma cuisine et y récupère une carotte, des olives et une vieille écharpe dans mon dressing.

Mil's Coffee Où les histoires vivent. Découvrez maintenant