Segment 1; Chapitre 5

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Je sens un coup violent dans mes côtes comme un poignard qui aurait plonge dans mes entrailles. Je rouvre les yeux et sursaute en me retrouvant à quatre pattes sur le sol.

Aimeric est face à moi, et il a la face colorée de rouge par la colère, il me hurle qu'il ne m'a pas permis de dormir et que je vais cette fois avoir droit à une punition qui me ferait regretter mes agissements.

Je me souviens encore très nettement de cette scène, elle se découpe des autres. Je peux ressentir un frémissement de terreur qui passe entre mes épaules quand j'y repense, c'est comme si les bandes de cuir continuaient à frapper dans mon esprit.

Aimeric, mon tortionnaire, auparavant, j'ai fini par croire que j'avais de la chance, que s'il n'avait pas était là, je serais déjà morte. Aujourd'hui, je me demande parfois si la mort n'aurait pas était plus agréable.

Un coup, deux coups, trois, quatorze, une pluie qui s'abat sur mes épaules. Des larmes coulant le long de mes joues, je crie, je pleure, mais rien n'y fait. Il continue de torturer mon petit corps jusqu'à ce que mon dos ne soit plus que douleur et souffrance. J'ai envie de tout laisser tomber, de ne plus répondre présent sous les coups et de mourir. Mais le visage de Richard me revient celui de ma mère et de mon père aussi. Je veux résister. Pour eux.

Il me jette le martinet au visage toujours face à moi et se penche en tendant l'oreille comme s'il attendait quelque chose de moi. Je murmure d'une voix tremblante et entre coupée de sanglot, que suis désolée et que je ne désobéirai plus. Il a souri et à embrassé une des plaies de mon dos, je hurle de douleur, je sentis à ce moment ses lèvres s'étirer contre ma peau et il m'a lâché sur le sol, sur le ventre, et s'est relevé du fauteuil.

Il semble enfin satisfait et m'ordonne de nettoyer l'objet de mes malheurs puis de dormir. J'ai pris le martinet entre mes doigts un frisson parcourant mon dos dû à la terreur que je ressentais contre celui-ci, puis j'ai rempli une bassine d'eau chaude pour le laver. Chaque pas, chaque geste, chaque pensée, intensifiait la douleur que je sentais sur ma peau. Je fis sécher l'objet avec une serviette des larmes continuant de rouler sur mes joues.

Une fois cette tâche accomplie, je voulus m'asseoir sur le fauteuil, mais la douleur était trop intense.

Je me remis à pleurer plus fort, pris une serviette l'humidifia avant de la poser sur le sol et de m'allonger sur celle-ci. Elle prit rapidement une couleur rosée, mais la fraîcheur du tissu contre ma peau me faisait le plus grand bien.

Une fois allongée, je me suis mis à regarder par la fenêtre. La lune illuminée, le crépuscule se reflétait dans mes yeux. Je me mis à réfléchir, dire qu'il y a une journée à peine, j'étais dans mon lit à observer le ruban que Richard m'avait offert. Ma main se posa instinctivement sur celui-ci, il était toujours attaché dans mes cheveux grâce à la natte que j'avais faite le matin même.

Richard, il devait être dans le train. Si je n'avais pas eu trop peur de rouste que je risquais de me prendre, je serais allée le voir, lui, ma mère et mon père.

Mano se blottie contre moi et s'endort, et grâce à cette douce chaleur familière, je fais de même et me laisse sombrer dans un profond sommeil.

Ce fut la première nuit, la première nuit que je passais sans savoir ce que j'allais faire le lendemain. Sans ce petit train-train que j'avais mis si longtemps à organiser.

Et derrière cette inquiétude de me réveiller sans savoir quoi faire, j'avais peur, une peur qui vous dévore, comme l'aurait fait un petit animal, lentement d'abord puis avec de plus en plus de faim et de vigueur.

J'avais irrémédiablement peur d'être seule.
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