Segment 1; Chapitre 11

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Ce chapitre à était écrit sur une chanson de Bigflo et Oli, malheureusement je ne peux pas vous la mettre. Alors si vous avez Spotify vous pouvez la retrouvez avec ce lien :) https://open.spotify.com/track/7sDshqjhKiysLt5gcXYoLo

Bonne lecture :)~

Plusieurs mois étaient passés depuis la mort de mes parents. Je suis devenue une coquille vide sans sentiments aucun.

Après notre discussion avec Ethan, Reinhard est rentré, il a congédié celui-ci qui est parti sans dire un mot. Je sentis un pincement au cœur pour mon ami. Je n'aimais pas comment il avait était traité.
Les mois qui se sont écoulés après cette journée pouvaient se compter sur deux doigts.

Pourtant, moi, j'avais l'impression qu'ils avaient duré des années. Mes journées ont même fini par retrouver un train-train quotidien. Pourtant, j'aurais échangé celui-ci contre n'importe quoi.

Le matin, je me réveillais, je pliais la couette en lin, allais dans le salon, et l'horreur arrivait. Moi qui avais pensé que Reinhard serait plus conciliant avec moi. Je me trompais plus que jamais.

Nettoyer, préparer le repas, cirer les chaussures, recoudre les vestes, coudre des croix sur des vestons, raccommoder des chemises. Et je ne parle pas du reste. Je n'en pouvais plus à la fin. Ma vie se résumait à servir le diable.

Lorsque je nettoyais les pièces, il m'arrivait de penser à Ethan, à me demander s'il était encore en vie. Puis mon esprit se reportait à mes parents, mais également à Richard. Je me rappelais quand celui-ci m'offrait mes rubans.

Ce jour-là, je me remis à chanter depuis plus de deux mois. Ma voix était un peu enrouée, mais je pouvais produire des notes claires et agréables. Pourtant, ma voix n'était pas aussi limpide que quand je chantais pour Richard. J'entamais l'air de '' À la claire fontaine". Je continuais de balayer la pièce, des larmes coulant sur mes joues, le chant que j'entamais me calmant.

Je me souvenais de ma grand-mère à ce moment. Marie-Hermine Delbeau¹, elle était canadienne. Elle chantée mieux que personne, sa voix était suave, et des plus agréables à entendre. Quand elle était jeune, elle faisait frémir toute une assemblée, elle a chanté pour de grands opéras à Québec.

Quand j'étais petite fille, elle venait nous rendre visite une fois tous les 5 ans si nous avions de la chance. Mais lorsqu'elle venait, elle m'apportait toujours un petit quelques choses, et quand nous nous retrouvions face à face elle entraînait ma voix. L'on pouvait chanter des heures et des heures ensemble. Elle trouvait que j'avais hérité de sa voix.

Ainsi, nous nous entraînions ensemble. Elle m'avait promis de m'emmener avec elle à Capitole quand j'aurais 18 ans. J'espère encore pouvoir sortir de cet endroit pour pouvoir vivre ce rêve d'enfant.

Alors, après quelques instants de silence, je me mis à chanter un air qu'appréciait plus que tout ma grand-mère, un air d'opéra de Mademoiselle Butterfly. Les notes étaient hautes, mais j'arrivais à les chanter avec un peu de concentration.

Je ne bougeais plus dans le salon à ce moment, le balai avait glissé et atterri sur le sol. Mes mains étaient jointes au niveau de la poitrine. Je chantais de tout mon cœur, de toute mon âme.

Les larmes inondaient mes joues, ma voix se diffusait dans toute la pièce. J'avais l'impression que toute ma peine disparaissait. C'est comme si, dans la tempête de ma vie, le chant était ma bouée.

À ce moment, je m'imaginais sous la lumière des projecteurs, sur la scène à recevoir les compliments et les jets de fleurs.

Mais ma voix était rouillée et une note me sortit de ma rêverie. Je me tus et me mis à fixer la pièce. Je repris le balai en silence mon cœur gros dans ma poitrine.

Les mois se déroulèrent encore plus lentement après cette journée. Je rêvais de revoir ma grand-mère et de m'enfuir à son bras. Malheureusement, un autre projet était prévu pour moi.

Un jour, alors que j'étais dans la salle de bain, je regardais mon reflet dans le miroir. J'étais décharnée, et sur mes joues ont commencé à apercevoir les os de mes pommettes. Mon corps était plus que maigre. Tous les os de mon corps essayent presque de sortir de ma chaire.

Sur tout mon corps des tâches de la couleur du ciel fleurissait comme les bleuets que je cueillais pour ma mère. Reinhard rentre bientôt et je ne veux même pas y penser quand il me prend le bras ce n'est pas pour me faire danser.

Le soir, quand je suis seule dans mon lit, j'ouvre ma boîte à trésor et caresse mélancoliquement les rubans que Richard m'a donné. C'est ce soir la qu'un déclique se fit dans ma tête.

C'est ce soir que j'ai commençais à assembler mes rubans ensembles pour former une corde. Elle était longue et de toutes les couleurs. Je touchais le tissu doux du satin ce qui était des plus agréable contre la peau.

Je m'endormis ce soir-là avec mon doudou improvisé Mano allongé contre mes jambes.

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¹. Marie-Hermine Delbeau, personnage fictif créé par Marie-Bernadette Dupuy dans son best-seller, " L'orpheline des neiges " et ses 5 autres romans.

Les rubans.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant