Phobie Sociale. [NamGi]

Journal YG. 🗣 Il m'a donné une feuille et un crayon🗣

«J'ai pas envie de me suicider, je veux juste tomber gravement malade.»

Journal, ****

Parfois, j'ai juste envie de tout effacer pour tout recommencer à zéro.
Tout abandonner, sans autre forme de procès. Seulement, je n'ai pas le cran de le faire.

Je ne suis pas suicidaire, je suis juste un aventurier qui demande l'autorisation  d'abandonner la mission, qui attend au milieu de l'autoroute du destin qu'un véhicule ne l'emmène sur un autre chemin.
Celui de la fin.

C'est vrai, après tout, on ne sait pas ce qu'il y a après la mort. On en parle tous comme si c'était mal, comme s'il ne pouvait rien y avoir de pire, mais finalement, c'est peut être une chance en soi.

C'est celui qui reste qui pleure, pas celui qui part. Celui qui part, soit il ferme les yeux, soit il change d'enveloppe. Y a quoi de mal à cela ?

Ouais, on diabolise la mort et on fait l'éloge de la vie alors qu'au bout du truc peut être que c'est l'inverse qu'il faudrait faire. Je vois pas pourquoi la vie devrait être mise en avant en dépit de la mort.

Tout est subjectif, ça en priorité, c'est comme la beauté, on la trouve tous dans divers sujets. L'un va la trouver dans la pureté la plus lissée, l'autre va au contraire trouver son bonheur dans l'immondice le plus abrupt. Ça ne se juge pas.

Oh, je sais que même sur ça on cherche à mettre des critères, je me suis pas arrêté au cp. On nous dit tout petit que tel comportement est bien, que tel autre est mauvais, on nous moule aux exigences de l'esthétisme de notre siècle. Mais je ne suis pas dupe et je ne veux pas choisir le même chemin que tout le monde, alors je me questionne sur l'inverse de ce qu'on nous vomit en permanence.

Donc, concrètement, c'est quoi le pire entre la vie et la mort ? Je ne sais pas, aucun des deux ne m'émeut. Aucun des deux ne fait battre mon coeur d'une certaine manière, ma poitrine est creuse, rongée par le sel des années.

C'est pour ça, parfois, je me dis que je souhaiterais être malade. Ne sait - on jamais, c'est peut être en se sachant avec une date de péremption qu'on prend conscience de l'importance de soi ? Et, si je ne ressens rien de plus, au pire, il ne me restera qu'une petite période à le supporter. C'est donnant donnant.

Je me demande si d'autres pensent pareil, si c'est l'adolescence qui veut ça ou si je suis juste pas rond dans ma tête mais triangulaire...

C'est drôle ça, triangulaire, parce que quand on y réfléchie, même là y a des codes. Y en a un qui est quelconque...et les autres sont compliqués…j'ai pas dit que j'aimais la géométrie…

C'est comme partout, y a des simples et des difficiles.

Je le sais, moi, où je suis, je suis difficile. Suffit de regarder mes questionnements pour le comprendre.

Je ne veux pas provoquer ma perte, mais je la convoite toujours, je veux rendre les armes pour avoir un peu de paix.

Je refuse d'admettre que je suis malade et pourtant je le sais on me l'a dit, ou plutôt je l'ai lu, vouloir mourir même de façon dérivée, c'est une sorte de dépression et la dépression est une maladie.

De plus si la dépression n'apporte pas forcément l'isolement, l'isolement apporte la dépression et l'isolement aussi est un signe de maux.

Mais ce qu'il me plaît c'est que même si la mort n'apporte pas la dépression, la dépression apporte la mort.

Calme toi Yoongi avec des «si» on ne refait pas le monde. Avec des «scies» par contre y a moyen de construire quelque chose ou d'en détruire une autre…

C'est drôle ça, y a pas de réelle barrière. On se donne des symboles, mais, une idée peut en exprimer une différente.

Ouais, j'écris dans le vide, j'écris sans sens, sans ligne, sans direction et c'est le plus juste, le plus réaliste.

Au fond, je suis perdu.
Je jongle entre humour et lassitude.
Je porte un masque dans chaque circonstance, je suis un caméléon, je change d'apparence et j'ai l'impression que c'est la seule pensée qui me tienne encore.

Je suis perdu, encore et toujours perdu.

Que quelqu'un m'apporte cette corde pour m'aider à atteindre mon but.