Phobie Sociale. [NamGi]

Partie 14. 🗣Cactus🗣

"Il faut commencer par y croire."
Personne

Partout où tu vas, tu n'es pas indispensable.
Tu es vite remplaçable, ton souffle n'est pas nécessaire.

Sur sept milliards d'habitants, ton ombre n'est qu'une tâche.
Un point ridicule effaçable en dix millième de seconde.

Min Yoongi, tu ne vaux rien de plus.
Le monde ne se souviendra pas de toi.

Ton image partira au moment où tes pieds seront recouverts par la terre.
Comme l'enfant qui est en toi.

"Yoongi, lève-toi."

Je n'ai pas envie.
J'ai mal au bras, je ne pensais pas qu'une fracture pouvait être aussi douloureuse.

"Ah non, c'est pas le moment."

Namjoon tira la couverture dans sa direction, l'expression renfrognée, il se doutait de mon manège, d'abord la crise de ce matin, puis mon manque de réaction à l'entente de sa voix. Oui, j'étais en mode : je ne veux rien savoir, tu te fais à mon caractère de cochon et puis c'est tout.

Tu pensais réellement pouvoir me sortir aussi facilement ?
T'es pas si futé que ça pour un renard.
T'es même plutôt bête.

Ça y est, ça revient.
J'étouffe. Je transpire en pensant à l'avenir.
Je revois ces formes qui jonglent en rigolant.
Ces visages qui se déforment cruellement.
Toi, dans la masse.

"Tous les mêmes, tous les mêmes, et y'en a marre."

"Parle."

Je me sens épié, défiguré, par les préjugés.
Je veux être enfant et adulte en même temps,
je veux que l'on me redonne ce que l'on m'a dérobé.

Je suis muet, tétanisé, dégoûté.

"Yoongi, je pensais que tu m'aimais bien."

Je pensais, petit, qu'être grand, c'était bien.
En grandissant, je me suis rendu compte que non.

Mon compteur s'est arrêté, mon âge s'est stabilisé.
Le futur ne m'appartient pas.

Je suis le présent et le passé.

"Tu peux me faire confiance."

Dans la bouche des autres, les lignes changent.
Elles sont enjolivées, ou noircies.
On excuse, on chambarde.

"Yoongi, parle."

L'homme écoute mais n'entend pas.
Je le sais, qu'on est toujours seul.

L'homme a un programme inscrit dans l'inconscient.
Si tu regardes bien, on parle toujours des mêmes sujets.

C'est pour ça que je ne m'intègre pas.
Je suis libre, je veux tout ressentir et ça m'enferme.