Blinded By Love

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Song : Ruleta - Inna ft. Erick.

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Les murs sont beige jusqu'au plafond. Ils sont neufs, il n'y a aucune égratignure. L'odeur de la peinture est inexistante. Elle est remplacée par une douce odeur de rose qui flotte dans tous les couloirs que nous venons de traverser. Brooklyn est silencieuse près de moi et écoute attentivement ce que dit la blonde devant nous. Elle est très grande, porte une tenue élégante noire en bas et blanche en haut. Ses cheveux sont attachés en chignon proprement fait. Elle est vraiment soignée, j'ai aperçu tout à l'heure son badge où figurait son prénom. Il me semble bien qu'elle s'appelle Iris. La blonde continue à avancer tout en continuant de nous expliquer le développement de la fraternité.

- Ici, vous avez au moins plus de deux cents chambres. Chacune constitue une salle de bain, des toilettes, une mini cuisine et une chambre. Pour dîner, vous pouvez vous rendre en bas dans la cafétéria. Puis aussi, très important ! N'oubliez surtout pas de verrouiller les portes de vos chambres que vous soyez dedans ou non. Les vols sont fréquents ici.

Iris agite les clefs qu'elle a dans les mains et s'arrête. Elle se tourne vers nous. À sa gauche se trouve une porte et à sa droite, même chose. Elle me donne mes clés et fait de même pour mon amie. Iris nous indique laquelle est notre chambre et disparaît après nous avoir souhaité une bonne année dans cet établissement. Nous nous retrouvons à présent seules dans l'énorme couloir.

- Bon et bien, on se retrouve tout à l'heure pour notre première journée ici. Disons, en bas à la cafétéria dans une heure ?

- Oui, parfait ! A tout à l'heure !

Brooklyn rentre dans sa chambre et je fais de même de mon coté. J'insère la clef dans la serrure et m'engouffre dans la pièce, qui sera ma chambre pendant toute l'année scolaire. Mes parents n'habitent pas loin de la résidence. Ils voulaient que je sois entièrement autonome et ont décidé de me faire séjourner dans un internat même si ma maison est à entre une quinzaine voire même une vingtaine minutes de là où je vais étudier. Je dépose mes affaires près de mon lit et ce qui concerne mes affaires de toilettes, dans la salle de bain. J'explore chaque recoins que constitue ma chambre, comme je le fais lorsque je découvre un nouvel endroit. C'est totalement propre, une odeur parfumée de lavande est imprégné dans l'entièreté de la salle. J'entre dans ma salle de bain et commence par me déshabiller. Mes vêtements en boule au sol, je monte dans la cabine de douche et allume le robinet d'eau. Il faut peu de temps pour que l'eau chaude sorte du pommeau de douche. C'est en levant la tête que je remarque qu'il y a une fenêtre dans la pièce, ce qui donne plus de lumière qu'il y en a. Je me savonne en songeant. Je me demande comment la journée de demain va se dérouler. J'appréhende beaucoup et y penser me ronge alors je cesse toute pensée à ce sujet et me dépêche de me rincer. J'enveloppe mon corps humide d'une serviette blanche soyeuse. J'attrape mon sac où se trouve tous mes habits. Je décide de garder la même tenue que j'avais en venant ici. Je ne sais pas vraiment ce que nous allons faire pour ce premier jour. Je rassemble mes cheveux en chignon fait à la va vite. Je ferme la porte de la salle de bain derrière moi et saisis mes lunettes de soleil posées sur le lit pour les mettre sur ma tête afin de ne pas les oublier en sortant de la chambre après. J'ouvre l'armoire située près de mon lit double et commence à ranger mes vêtements à l'intérieur sur les étagères puis sur les cintres. Je prends mes chaussures et les place dans le placard en bois blanc, comme l'armoire. Puis, je pose ma boîte à coquillages sur une des étagères qui occupe la chambre. Je jette un coup d'oeil à la pendule à coté de la fenêtre et remarque que l'heure est bientôt écoulée. Dans un élan, j'attrape mon sac à main et me regarde une dernière fois dans le miroir pour vérifier que je n'ai rien oublié avant de m'éclipser. Lorsque je ferme la porte à clef, le couloir est plongé dans un silence alarmant qui me donne presque la chair de poule. Je me presse pour descendre et regagner l'endroit où m'attend sans doute Brooklyn. Effectivement, quand je passe les portes du mini restaurant, elle m'attend sur un banc. Elle se lève quand elle m'aperçoit.

- On peut y aller maintenant que tu es prête ?

Me demande t'elle tout sourire.

- Oui, allons-y !

Puis nous quittons l'établissement.

Assises sur une terasse à l'ombre du soleil, nous riions pour la centième fois aujourd'hui. Nous avons passé notre journée à faire quelques boutiques et à se promener dans Los Angeles. Nous sommes même passées au coiffeur. J'ai fait faire un léger balayage à mes cheveux pour changer un peu et couper juste un peu plus que les pointes. Brooklyn a juste demandé à ce qu'on lui fasse une couleur blonde, qui tire sur le blanc dans ses cheveux naturellement marron foncé mais en revanche, n'a pas touché à sa longueur et les a laissé tels quels. Je trouve que le résultat la rajeunie seulement de quelques années. Elle est si éblouissante, Dylan, son petit-ami a de la chance d'avoir un copine comme elle. Brooklyn est une femme posée, mature, un peu fofolle mais surtout intelligente. Parfois elle m'aide aux devoirs que me donne mes professeurs quand je bloque et vis versa. Nous ne pratiquons pas exactement les mêmes études mais lorsqu'elle a du temps libre, Brooklyn n'hésite pas à me filer un petit coup de pouce. Je prévois de travailler dans un maison d'édition, j'adorerais. J'aime beaucoup la littérature et le domaine des livres surtout. Mon amie penche plus sur le coté d'être une pâtissière. Elle cuisine des gâteaux de dingue ! Dylan et moi les adorons. Il me semble qu'il a quelques mois de plus que Brooklyn. Quand elle m'a raconté comment ils s'étaient rencontrés, je n'y croyais pas. C'était l'année dernière lorsque nous devions effectuer un stage dans le lieu que nous souhaitions. J'avais choisi de le faire dans une maison d'édition à une heure de Los Angeles et Brooklyn, dans une énorme pâtisserie divine. Elle m'a rapporté des friandises qu'ils cuisinaient là-bas. C'est chez "RHODES", le nom de famille de Dylan. C'est ses parents qui gèrent la boutique. Elle m'a expliqué que la première fois qu'elle l'a vu, c'était le violent coup de foudre. Apparemment c'était réciproque pour Dylan. Cela fait quelques mois qu'ils forment un couple. Au début de leur relation, j'étais assez sceptique. Ils se connaissaient à peine. Sans oublier que Dylan doit avoir un paquet d'argent grâce à ses deux parents alors quand j'ai fait sa connaissance j'ai d'abord pensé que c'était le type de gars qui sautait sur tout ce qu'il bougeait, pour diverses raisons. La première c'est parce qu'il possède une fortune, la seconde parce qu'il est assez populaire. La pâtisserie "RHODES" cartonne vraiment. La troisième parce que son physique est à tomber malgré qu'il ne soit pas vraiment mon genre. Cependant, j'ai exprimé mon opinion sur Dylan à mon amie en toute franchise, ce que je pensais exactement de son nouveau copain. Depuis que je connais Brooklyn, elle n'est pas sortie avec beaucoup de personnes, j'ai été étonnée quand j'ai appris qu'elle était en couple avec Dylan Rhodes avant que je fasse sa rencontre. Mais plus je les vois ensemble, plus je constate à quel point ces deux là sont faits l'un pour l'autre. N'importe qui pourrait le deviner en ne les connaissant même pas, qu'ils s'aiment passionnément. J'en suis parfois même jalouse, je ne me suis jamais vraiment intéressé aux garçons et à ce que ça me ferait d'être en couple. Et encore aujourd'hui, je laisse ceci de côté.
Brooklyn me fait sursauter lorsqu'elle me donne un coup de coude.

- On rentre ? Je commence à avoir froid.

J'acquiesce et nous prenons le chemin du retour, droit l'internat de l'Université. Le soleil s'évapore. Un petit vent vient le remplacer. Pendant que nous marchons, nous nous mettons à évoquer un sujet que nous n'avons pas abordé de toute la journée.

- Je stresse un peu pour demain. Me fait-elle remarquer.

À vrai dire, c'est le cas pour moi aussi. Sur ce point, nous nous ressemblons. Je stresse à chaque nouvelle occasion pour rien, je me fais des idées atroces, ce qui fait grandir la boule présente dans mon ventre. Je sais que je n'ai pas à m'en faire et que demain tout se passera bien. Je rencontrerais des nouvelles personnes, des nouveaux professeurs et avec un peu de chance je me ferais un ou une amie dès le premier jour des cours. Malheureusement Brooklyn ne sera pas dans les mêmes cours que moi puisque nous ne pratiquons pas les mêmes études.
Nos chemins se séparent au moment où nous rentrons dans nos chambres. Je m'affale sur mon lit et laisse mes pensées divaguer un peu n'importe où. Je me prépare à aller me coucher en me répétant sans cesse dans ma tête "tout va bien se passer" jusqu'à ce que je plonge dans un sommeil profond.