Blinded By Love

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Song : Trial - To The Sea

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Les cheveux en pagaille. Mes affaires éparpillées. C'est compliqué le réveil ce matin. Je suis en retard. Je ne sais pas quoi faire en premier ni où donner de la tête. Alors j'ouvre ma fenêtre et enfile une tenue rapide qui selon moi sera une combi grise en dentelle au niveau du bustier, ni trop longue ni trop courte. Pour aujourd'hui, cela fera l'affaire. Je mets tout dans mon sac pour ne rien oublier. J'ai cinq minutes de retard. Je n'ai pas le temps de ranger. Je quitte ma chambre et cours dans le couloir tout en attrapant mes cheveux pour les attacher sur ma tête. Je prends un chewing-gum. Je me mets en grande vitesse du parfum. La porte de la salle est encore ouverte. Je m'y précipite.

- Bonjour, mademoiselle. Dit le professeur.

- Bonjour, désolée du retard.

Je regarde là où il reste des places et évidemment il n'en reste qu'une et elle se trouve à côté d'Ezequiel. Génial dès le matin. Cette journée démarre merveilleusement.

- Bonjour. Ricane t'il.

- Oui, bonjour.

Ouais super. Je sors mes affaires et me mets directement en position pour travailler. Je reprends ma respiration doucement. J'ai pas envie de parler. Je suis exténuée. Je n'ai pas envie d'être ici. Je ne ressemble à rien. Je dois avoir l'air ridicule.

- Tu t'es mal réveillée ce matin ? demande mon voisin de table.

- En effet, oui.

Je ne sais pas quoi répondre d'autre. Je souffle et tente de me concentrer.

- Là, ça veut dire que c'est égal à son contraire, donc son miroir. Me montre t-il du doigt.

- Ah oui, c'est ça. Tu es plus doué que je ne le pensais, je dois le reconnaître. Avouais je.

- Je t'avais dis que tu me sous estimais. Acquiesce t-il.

Je me tourne dans sa direction. C'est vrai. Je l'ai jugé trop vite.

- Tu as raison, oui.

Il sourit et hoche la tête.

- Tu es ailleurs. A quoi penses tu ? Me questionne t'il.

Je reste perplexe face à sa question. Il lance une discussion. Sans méchanceté, sans prises de tête apparentes. Il est vrai que je n'ai jamais été gentille avec lui non plus. Mais pourquoi il me parle, me pose des questions ? C'est un homme tellement beau qui doit avoir du succès avec les femmes, ça je n'en doute pas une seule seconde. Il y a tellement plus belle que moi. Je me fais des films.

- Je me disais que je n'avais jamais été gentille avec toi. Et que là, tu me parles, et que je ne t'ai pas encore remballé.

- Pourquoi le ferais-tu ?

- C'est ce que je me demandais. Si on est partis sur une mauvaise base c'est parce que tu avais percuté Luce et que je l'ai défendu. Suite à ça, je t'ai trouvé arrogant.

- Je me défends quand on m'attaque. Sourit-il.

Il n'a pas tord. C'est moi qui l'ai attaqué en premier. Et punaise, qu'est ce qu'il est divin son sourire. Il faut que je me reprenne, je suis entrain de perdre mes moyens et ce n'est pas du tout dans mes habitudes.

- Mais même à première vue, t'as l'air arrogant, sûr de toi. Tu n'as peur de personne, t'as peur de rien et tu fais ce que tu veux quand ça te chante.

- Et ça peut faire de moi une personne méchante tu crois ?

D'un signe de tête je réponds négativement. Il répond juste à tout. Cela m'impressionne. Sa façon de s'exprimer, de répondre calmement et avec des bons mots.

- Je sais comment il faut se comporter avec les autres grâce à ma propre expérience.

- Tu parles de ton passé ?

- Qu'est ce qui te fait croire ça ?

Je croise les bras sur la table et balaye la salle de cours des yeux. Le professeur est sur son bureau, attendant qu'on fasse le travail demandé. Y'en a qui le font. Je l'aurais fait plus sérieusement si je ne bavardais pas avec Ezequiel. Mais ce n'est pas déplaisant, au contraire.

- Et bien ton passé est forcément ton expérience. Non ?

- Certes.

Il ne va pas plus loin alors je ne dis rien d'autre. J'ai laissé place à un malaise. Décidemment, je ne suis pas douée. Vite, un autre sujet pour que ce soit moins embarrassant.

- C'est ta première année ici ? Le questionnais-je.

Ses cheveux tombent en cascade devant son visage. Ils sont courts, mais longs en même temps, j'aime bien. Je ne distingue donc pas ses yeux. Je remarque juste sa main qui fait bouger son stylo. Il a de belles mains. Suis je vraiment entrain de l'admirer ? Il tourne sa tête, me regarde et ouvre la bouche :

- Oui, c'est ma première année dans cette université et j'imagine qu'il en est de même pour toi.

J'hoche la tête et détourne le regard.

- Tu es donc amie avec Luce ?

- Et bien oui, j'apprécie beaucoup ton demi frère.

- Ce n'est pas mon demi-frère. Aucun sang ne nous relie. Sa mère est juste avec mon père. Explique-t-il.

Une question me ronge. Mais je ne sais pas si je devrais la lui poser, au risque de créer de nouveau un blanc à cette table.

- Et ta mère, Ezequiel ?

Ses yeux s'écarquillent mais il se reprend vite. S'appuie sur la table et croise ses mains qu'il ramène près de son visage. Je l'ai pris au dépourvu. Je suis peut être trop directe et curieuse.

- Ne réponds pas à cette question. Dis je en la repoussant avec ma main dans l'air. N'y réponds pas, je suis juste trop curieuse et je n'ai pas à m'immiscer dans ta vie comme ça. Désolée.

Je pose ma main sur son épaule.

- Ce n'est rien, Alyssa. Ne t'excuse pas, sourit-il. Elle est partie y'a bien longtemps de ma vie et je ne m'en porte pas plus mal.

Ezequiel ne dévoile aucune émotion mais c'est certain que ça le touche. Je réussis à le percevoir.

- Je sais que nous ne sommes pas proche ni rien, mais si tu veux en parler un jour, tu peux.

- Je ne suis proche de personne. Déclare t-il.

J'ai l'impression de prendre un coup dans le coeur pour je ne sais quelle raison. Il n'est proche de personne, il ne le sera donc pas de moi. Je ne sais même pas si nous sommes des amis. Je l'aime bien Ezequiel. Il est intelligent même s'il ne le montre pas forcément. Il n'est pas spécialement vulgaire, il est beau. Il a un physique épatant. Ezequiel est cette personne comme dans les films, le plus beau garçon de l'école. Et, il me déstabilise. J'aime bien nos conversations et voir la manière dont il s'exprime. On se parle oui, mais j'ignore tout de lui en réalité. Comme lui ignore tout de moi mais veut il savoir quelque chose de moi ?