Song : Yves V - Stay (feat. Betsy Blue)

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En sortant de cours, j'interpelle Luce. Le sac à son dos, il se tourne quand je le tire par l'épaule.

- Mais attends moi !

Il se moque de moi et rigole. Il ne cesse néanmoins pas de marcher. Je vais le taper celui-là.

- Luce !

Le blond accélère sa démarche, quel idiot.

- J'ai quelque chose à te dire ! C'est important !

J'essaye de trouver des raisons de m'attendre. Et pour lui parler de Natalie, comme je lui ai dis. Je vois que mes paroles font effet quand ses yeux s'attardent sur moi. Je finis alors par le rattraper et une fois à ses côtés, je commence :

- Il y a une fille du cours de littérature qui a flashé sur un beau jeune homme qui s'appelle comme toi. Comme par hasard, Luce.

Je ris, c'est pas drôle. Il semble frustré, je ne lui ai pas dis de qui il s'agissait. Va t-il me le demander ?

- Qui est-ce ?

- Pourquoi je te le dirais ? Répondis je.

Luce me montre qu'il boude, et qu'il continuera s'il n'obtient pas de réponse. C'est marrant de le faire attendre. Je déteste qu'on me fasse ça mais j'aime bien le faire aux autres, ce n'est pas du tout équitable.

- Elle s'appelle Natalie.

Il réfléchit, si ce nom lui dit quelque chose. Il lève les sourcils et m'assure qu'il ne sait pas du tout qui c'est. Je sors mon téléphone et la cherche sur les réseaux sociaux pour trouver une photo. Je trouve du premier coup, ce n'était pas compliqué. Je lui tends mon appareil. Luce se penche pour bien voir.

- Ce n'est pas celle qui était assise à côté de toi ?

J'hoche la tête.

- Elle est jolie, vraiment très mignonne.

Je tape des mains comme une enfant. Il la trouve belle ! Fantastique. Maintenant, il faudrait qu'ils puissent se parler pour faire connaissance. Il se marre face à mon comportement enfantin.

- Calme toi, je ne la connais pas. Je ne sais pas qui c'est.

- Justement, ça te fait faire une nouvelle rencontre, même s'il ne se passe rien après.

Il reconnaît que je n'ai pas tord. Je lui fais un clin d'il. Il me le rend, c'est charmant. Luce est un bel homme, il faut bien l'admettre. C'est une très chouette rencontre, et grâce à lui j'ai rencontré Ezequiel. Je le regrette un peu, c'est le seul point négatif. Je ne sais pas pourquoi j'en reviens toujours à penser à lui. Il surgit dans mes pensées et en prend possession, c'est angoissant. Je ne sais pas comment y remédier, bon il ne faut plus que je le croise, que je lui parle, que je le vois. Mais nous sommes dans la même Université donc, techniquement c'est impossible de ne pas se croiser au moins un jour sur deux. Je serais de nouveau confrontée à lui. A son regard chamboulant. Son parfum qui enivre mes sens. Sa belle chevelure. Sa posture. Son visage.

- Alyssa ? Houhou ! Luce me ramène sur terre et claque ses doigts devant mes yeux.

- Désolée, que disais-tu ?

- Je te demandais simplement ce que tu avais comme cours maintenant. A quoi songeais tu ?

Je réfléchis, mais je l'ignore totalement. Je sors de mon sac mon emploi du temps et constate que j'ai histoire de l'art. Superbe. Je lui montre ce que j'ai sur ma feuille. Sans répondre à la deuxième question qu'il m'a posée (je pensais à ton demi-frère, ça fait quelques jours que ça m'arrive et je ne comprends pas pourquoi, ça m'énerve). Non bien sûr que non. D'ailleurs, du coin de l'oeil je le vois me frôler avec une fille à ses côtés. Il ne m'a même pas vue. C'est qui ? Pourquoi est-il avec elle ? Il a couché avec ? Je le regarde s'en aller, la boule au ventre.

- Putain !

Je me prends la tête entre les mains. Pourquoi je me bombarde de questions à son sujet ? Ceci me rend folle. Je m'en contrefiche de ce qu'il fait et avec qui. Il n'est personne pour moi, ce n'est pas mon ami. Je le déteste.

- Qu'est ce qu'il t'arrive ?

Je ne sors aucun mot de ma bouche. Luce me prend dans ses bras. Je le remercie intérieurement. Il me sert contre lui et je me sens réconfortée. Il ne me pose pas d'autre question. C'est silencieux et je lui en suis reconnaissante. Je reprends mes esprits. Lentement. Je finis par éternuer lamentablement.

- Tiens, prends ça.

J'accepte le mouchoir que me tend mon ami. Je lui souris en guise de remerciement. Luce approche sa main de mon visage et me regarde soucieux.

- Pourquoi est-ce-que tu pleures ?

- Quoi ?

Je touche ma joue. En effet, elle est humide. Quelle catastrophe. Qu'est ce que j'ai ? Mon poul s'emballe. Je ne suis plus capable de me contrôler, j'en tremble. Je perds totalement le contrôle de moi-même sans savoir à quoi c'est dû. Je vais péter un câble.

- Tu veux t'asseoir ? Me propose Luce.

Je décline sa proposition en agitant la tête. Je me mets sur la pointe des pieds et l'embrasse sur la joue avant de m'aventurer seule dans les couloirs. J'avance mal en point, peu déterminée et approche de mon cours qui m'attend. Les élèves viennent à peine de rentrer, tant mieux. Les murs sont à peine gris, les places sont toutes à plusieurs, je prend alors la seule table qui n'a qu'une chaise au fond. Et évidemment, quand je sors mes affaires et que je relève ma tête minable, j'aperçois Ezequiel, magnifique. Je me crispe et mon ventre se resserre. Cette sensation est atroce. C'est carrément terrible. Je détourne mes yeux humides de sa carrure et je prends note des paroles du professeur devant le tableau. Je ne préoccupe plus de lui, il s'assoit à côté d'une fille. Différente que celle que j'ai vue avec lui dix minutes plus tôt. Mais c'est quoi cet enfer. Qu'est ce qu'il me prend punaise. Je n'arrive plus à respirer, je sens mes yeux se remplir d'eau. Mon dieu. J'attrape mes affaires dans la volée et me lève. Je vois vraiment très peu la sortie. Je ne vois rien. Je sens une main saisir mon poignet.

- Où vas-tu ?

Sa voix. Je craque. Je me débats violemment. Encore lui. Je vais entrer dans une colère noire. Je suis à bout. Je ne sais pas ce que j'ai soudainement mais c'est horrible et je ne le supporte pas. Je me retourne. Je vois entièrement flou. Ils vont tous me prendre pour une folle.

- Lâche-moi immédiatement !

Je hurle. Je grimpe, je ne sais pas où mon esprit est entrain de partir. Je réussis à me dégager que je cours vers la sortie. Je ne sais pas où est ce que je cours mais je veux juste partir loin d'ici. Je deviens tarée, c'est une horreur.

Blinded By LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant