Blinded By Love

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Song : Years & Years - King

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Ma respiration se bloque. Tout s'arrête autour de moi. Ça ne peut être que faux. Ça ne peut pas être réel. C'est impossible. Pourquoi dans cette Université ? Pourquoi tout simplement ? Je n'arrive pas à y croire. Je ne sais que dire. Je ne réponds pas et m'effondre dans le silence. Mes yeux dans le vide, je vois flou. Et soudain, un visage apparaît dans mon esprit, Brooklyn.

- Brooklyn ! Où est-elle ? Où est ma meilleure amie ?

Je ne sais pas si je parle clairement, si Sandy comprend mes paroles mais je me lève et m'apprête à quitter cet endroit. Il faut que je la retrouve, maintenant.

- Où crois-tu aller comme ça, dis-moi ? Tu restes ici.

- Pardon ?

Je reste immobile. Que vient-elle de dire ? Elle m'attrape le bras et me force à me rasseoir contre ma propre volonté. Je reste abasourdie.

- Tu ne peux pas partir d'ici. Tu es à l'hôpital, Alyssa. Tes parents vont arriver d'une minute à l'autre.

L'hôpital ? Mais et l'Université ? Elle a prit feu ? Il ne reste plus rien ! Où sont-ils tous passés ? Où sont les autres ?

- Il n'y a plus d'Université ?

Sandy est assise sur le matelas blanc de la chambre, des documents à la main. Elle remet ses lunettes en place sur son nez. Je me recroqueville sur moi-même et attends que les choses se passent.

- Mais qu'est-ce-que tu racontes ? Bien sûr que si l'université est toujours là. C'est juste qu'elle a été évacuée pour des raisons de sécurité.

Des raisons de sécurité ? Sérieusement ? Après que l'attentat ait eu lieu ? Non mais ils sont stupides, c'est pas possible. Ils sont vraiment mais alors vraiment très illogiques. Maintenant que l'attentat est passé, c'est trop tard.
Je ne réalise toujours pas ce qu'il s'est passé. C'est tellement arrivé d'un seul coup. Personne n'était prêt et encore moins moi.

- Il y a eu beaucoup de dégâts ?

Sandy arrête d'écrire, pose tous ses papiers sur le lit et se rapproche de moi.

- Non, il y a juste eu quelques blessés mais vraiment très peu, cesse de te torturer l'esprit. Repose-toi maintenant, tu en as besoin.

Elle m'adresse un sourire chaleureux et quitte la pièce en emportant ses papiers ainsi qu'en fermant la porte derrière elle. Je reste seule entre ses quatre murs. Je me laisse tomber sur le lit et plonge dans l'obsurité autant que mes yeux peuvent me le permettre.

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Je me sens vidée. Quand je réussis à ouvrir mes paupières, je mets du temps à reconnaître l'endroit où je me situe. Ces quatre murs familiers. J'essaye de me remémorer pourquoi je suis ici. Ah oui, l'attentat. Je suis encore sous le choc. Je suis désormais à la maison, en sécurité.

- Tout va bien. Rendors-toi. Me souffle une voix, tendre et bien trop familière.

Je sombre de nouveau, inconsciente. Je ne me sens pas partir, comme si on m'avait anesthésiée. C'est une sensation assez étrange. Je ne réussis pas à contrôler ni mon corps, ni mon esprit, ni mes mouvements. Je suis embarquée dans un noir pur. Je ne dors pas mais je ne suis pas réveillée. Je suis entre ces deux phases et je ne sais pas vraiment quoi faire. Je n'ai jamais été confrontée à ça. Je repense à ce qui est arrivé. C'était tellement peu probable qu'un attentat éclate dans une Université. J'espère tellement que Brooklyn se porte bien. Et qu'il ne se produira plus une chose pareille dans cette école.