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''On est v'nus retourner vos soirées mondaines''~ Saturne

22:15/ Vendredi 24 février 2017

C'est malsain. Vraiment malsain.

Il est 22:00 passé, il me tire par la main, nos doigts entrelacés, dans une soirée de bourgeois. Je ne sais pas ce qu'on fait ici, et je ne veux pas savoir. Il renverse son verre sur un homme d'à peu près son âge en me souriant et me pousse à faire la même chose. On trouve une salle d'eau, et instinctivement, on ouvre tout les robinets. On explose de rire, en se regardant. Ses yeux sont magnifiques, plus que d'habitude.. Je pourrais passer des heures à regarder son visage, essayer de décrypter ses yeux, et même son cur. Parce qu'après tout, les yeux sont les reflets du cur, non ?

J'aimerais passer tout mon temps à le contempler, mais une personne nous trouve. Il essaye de nous coincer, dans cette salle de bain, plus grande que mon appartement. C'est le gars d'il y a 2 minutes. N'étant qu'au rez-de-chaussée, on a sauté par la fenêtre. Je rigole. On court comme des dingues, et j'suis heureuse.. Tellement..

J'arrive pas à le cerner. En tout cas, pas aussi vite que je ne l'aurais voulue. Il a des yeux, noisettes, dans lesquels on pourrait se noyer. Ses cheveux sont aussi doux que de la soie. Son âme est aussi renfermée qu'un coffre fort. Et je n'aime pas ça..

On monte échelles après échelles et on arrive sur ces fameux toits parisiens. Il fait nuit, et si ces lumières éphémères n'étaient pas là, je ne verrais pas son visage, comme maintenant. Je ne verrais pas tout Paris. Je ne verrais pas le reste, non plus. Il approcha sa main de ma joue je l'observe, intimidée. Ses yeux, ses magnifiques yeux détaillent mon visage avant de s'arrêter sur mes lèvres. Il n'y a qu'à ce moment là que je recule, et baisse la tête.

Joshua bordel..

Je détale vers le bas de l'immeuble sans lui adresser un mot et cours dans les rues sombres, où seul le bruit de mes talons s'entendent. Quand la porte de mon immeuble apparaît, je ralentie. J'ai oubliée mon sac, là haut.

Joshua aussi, je l'ai oublié.

Je rentre doucement. J'entends la télé qui fonctionne, le salon plongé dans le noir. Joshua est assis, les bras croisés, et me fixe. Je me rends compte que j'ai aussi oubliée mon portable.

"Joshua- Tu m'explique Rachel ? Tu finissais à 19 heures aujourd'hui. Il est presque 23 heure. C'est quoi ton problème ?! Tu vois quelqu'un d'autre, tu fais quoi ?!"

Je le regarde, calmement et reprend mes esprits. Oui je vois quelqu'un d'autre.. Oui je ne l'aime presque plus.. J'aurais aimé m'absenter, 2 minutes de plus. Seulement une poignée de secondes pour que cet inconnu, mon inconnu, ait déposé ses lèvres au creux des miennes, dans ces circonstances, congrues à un baiser. Peu de temps.. Si peu de temps.

Mais les cris de mon copain me ramenèrent à la triste réalité.

"Joshua- Je pensais que t'avais compris avec nos engueulades, que tu penserais sérieusement au futur.. Depuis le début je suis là, Rachel, moi.. J'suis désolé mais pas tant que ça..
Ra- Non, Joshua !.."

Trop tard. La porte claque, lui dehors. Je ferme les yeux et m'effondre sur le sol. Pourquoi ? Je croise les bras sur le canapé et pleure. Demain, c'est samedi, je travaille pas le samedi. Peut-être qu'il reviendra, ce samedi..

En attendant je n'arrive pas à trouver le sommeil.

Paris la nuit..
Joshua..
Ken..
Joshua..
Ken..
Mohamed..
Ken...
Ken. Ken. Ken.

Je m'engouffre dans la baignoire. Une insomnie..

Encore.

Je détend mes muscles et pleure.. J'ai besoin de pleurer. Encore. Beaucoup. Mes yeux sont gonflés, rouges, mais je sors quand même. J'enfile un tee-shirt, un short et croise les jambes sur mon lit. Je pleure par surcroît.
J'écoute Jeune et con de Saez. À fond. J'entendrais encore les voisins crier mais après tout, qu'est-ce que j'en ai à faire ?
Est-ce qu'ils auront mal aux tympans comme moi j'ai mal au coeur ?
Est-ce que leurs oreilles saigneront autant que mon cur saigne ?

Non.

Je m'allonge et me met à pleurer plus fort encore.

Mon whatsapp sonne. Je me jette dessus. C'est un numéro inconnu.

"?- Allô ?
Moi- Oui ?
?- C'est.. Hum.. Ken.."

Oh.Mon.Dieu. Je renifle et essuie une larme.

"Moi- Oui ?
Ken- J'ai ton sac. Donc ton arrêt de 'tro habituel demain à 10 heures..
Moi- Okay.. À demain.."

Je raccroche et renifle. Les larmes coulent encore et ouais.. J'ai encore envie de plus pleurer.. J'ai plus l'envie.. Vraiment plus..

C'est de ma faute.
Encore.
J'ai peur.
Encore.
Je renifle.
Encore..

Le lit est étroit. Je respire mal. Je pleure tellement.. Qu'est-ce que je vais faire maintenant ?

Je me retourne, en large, en long, en travers, rien n'y fait, je n'arrive pas à dormir.
Mais à qui je peux vraiment en vouloir ?
Joshua ? Non, il est réellement là depuis le début, il ne ment pas.
Mes parents ? Peut-être, sûrement..
Moi ? Évidemment..

Le sommeil ne me vient que vers 5:30.. Après m'être tourmentée depuis tout ce temps..

Les fleurs du mal

Baudelaire
(CXXIV La fin d'une journée)


Mon esprit comme mes vertèbres,

Invoquent ardemment le repos;

Le cur plein de songes funèbres


≠ ¡ Holà ! Comò estas las fajitas ? Je suis siiii désolée de ne pas avoir posté cette semaine (p'tet même plus nan ?) mais siiii heureuse de vous sortir çaaa ! Il me manquait quelques détails pour le poster.. Mais le voilà ! ❤ sur vous et bisous sur vos p'tits culs !≠

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