La plateforme se stabilise. Je me retrouve sous un soleil de plomb qui m'éblouit tout d'abord. Mes yeux s'habituent progressivement à la lumière. Je vois les autres tributs disposés en arc-de-cercle autour des 2 bouches de la corne d'abondance. Le compte à rebours des 60 secondes a déjà commencé, il reste 50 secondes. Je vois l'arc, placé en hauteur dans la corne d'abondance, je dois aller m'en saisir, il est là pour moi comme celui de la 74ème édition était là pour Katniss. Et je ne peux pas partir dans la forêt sans affaires de toute façon. Si quelqu'un descend de la plateforme avant la fin du compte à rebours, il explose. Mais je vais attendre patiemment la fin du compte à rebours et me précipiter vers la corne d'abondance pour récupérer le nécessaire pour survivre dans la forêt et éliminer quelques-uns de mes concurrents par la même occasion.
La corne de brume sonne. Je cours vers la corne d'abondance. Je sais que ma grand-mère l'avait évité, car elle avait peur des tributs qui s'entraînaient, mais cette fois-ci, c'est moi qui suis entraînée et qu'il faut craindre. J'arrive la première.
La première chose que j'attrape est un couteau, je m'en saisis et le lance en plein cœur du garçon qui arrivait juste après moi sans regarder son visage et par conséquent réfléchir. C'est Harr (district 6). Il était rapide mais il est arrivé au mauvais moment. Je pense à nos discussions, je l'appréciais, mais c'est les jeux et il ne faut pas montrer de pitié. Je prends d'autres couteaux pour me défendre puis j'escalade la pile d'objets pour prendre l'arc. 2 autres tributs arrivent, la fille du 10 et celle du 3, je n'ai aucune idée de leur prénom. Je leur lance des couteaux en plein cœur sans réfléchir. Leurs familles peuvent me détester, c'est déjà mon cas.
J'arrive enfin sur la pile où se trouve l'arc, je m'en saisi et décide d'abattre mes ennemis qui ne sont pas très rapide mais se rapprochent de la corne d'abondance. Je décide de laisser tranquilles, ou plutôt je n'ai pas le temps d'abattre, ceux qui partent directement s'aventurer dans la forêt sans passer par la case provisions. Je tire 3 flèches sur 3 personnes : la fille du 5 : Cassy, qui s'était moquée de moi quand j'avais feint de ne pas savoir utiliser un arc. Elle voit la flèche lui arriver en plein cœur en comprenant que j'ai bluffé. J'avoue qu'une joie malsaine me prends lorsque je prends ma revanche sur elle, j'imagine que c'est ce que les jeux font : faire de nous des monstres qui aiment le meurtre. Katniss savait que les jeux rendaient comme ça, elle était devenue une meurtrière, et pas par hasard, tout comme son ami Finnick, et certainement tous les vainqueurs, sauf Peeta qui a gagné grâce à Katniss. Les 2 autres personnes que je tue sont le garçon du 8 et la fille du 11, je n'ai pas retenu leurs prénoms mais je me souvenais de leur visage avec le nombre inscrit sur leur combinaison à l'entraînement ou encore leur ordre de passage pour le défilé et l'interview.
Je sens une présence derrière moi mais c'est trop tard, je sens un poignard s'enfoncer dans mon bras gauche, celui qui tient l'arc, je ne le lâche pas mais je ne peux plus l'utiliser. Je me tourne et plante un des couteaux dans mon agresseur. Le garçon du 3, pas très malin, il n'aurait pas dû viser le bras mais plutôt le dos ou la tête pour me tuer, à moins qu'il n'ait pas le courage de me tuer, et dans ce cas, sa défaite est normale, c'est ce que je me dis pour déculpabiliser.
Je crois que certains tributs se sont servis dans la corne d'abondance et sont partis sans que je les voie. Puis il n'y a plus personne de vivant sur le terrain à part moi. Je prends un sac à dos bleu assez gros, qui doit contenir de quoi réussir à camper dehors dans le froid. Je prends ensuite un carquois qui contient 17 flèches, 20 à l'origine moins les 3 que j'ai tiré et l'arc que je tiens toujours. Je ne dois pas trop me charger si je veux pouvoir avancer et vite mais je prends quand même 5 couteaux car c'est mieux pour se battre au corps à corps et une hache si je veux couper du bois pour me faire un feu et éventuellement me battre.
Je prends aussi un petit sac de provisions supplémentaire et une trousse de premier secours car je ne dois pas oublier de me soigner et je pourrais toujours en avoir besoin avec les piqûres d'insectes que les bois doivent contenir et les coups de soleil que le soleil de plomb me promet. Je récupère les 3 flèches que j'ai décochées puis je quitte le terrain à découvert de la corne d'abondance.
Les coups de canons résonnent. Je les compte. 8, il y a donc 8 morts, 7 enfants que j'ai assassinés et un autre qui est mort je ne sais comment. A l'orée de la forêt, je décide de grimper dans un arbre car s'il m'arrivait de croiser 2 tributs de mon âge, je n'aurais aucune chance, surtout avec ma blessure et que je n'ai pas le temps de chercher une grotte, je dois me dépêcher de me soigner.
Je monte environ 3 mètres et m'installe sur une branche épaisse. Je ne peux pas monter plus haut car je sens l'adrénaline redescendre et mon bras ne peut plus suivre. J'enlève ma veste et regarde mon bras, il est en sang. Le garçon du 3 m'a entaillé sur 10 centimètres de long et 2 cm de profondeur, il aurait pu faire pire mais c'est tout de même douloureux et une certaine quantité de sang a coulé.
J'ouvre la trousse de pharmacie. Il y a tout ce qu'il me faut, je commence par nettoyer la plaie au désinfectant, je sors du fil et une aiguille et je commence à me faire des points de suture en mordant ma veste pour ne pas crier, et c'est là que je suis heureuse qu'il s'en soit pris à mon bras gauche et non mon bras droit car j'aurais été incapable de coudre avec ma main gauche. Si l'on peut dire heureuse de m'être fait poignarder. Je finis de suturer ma plaie, je fais un nœud avec le fil et je soupir de soulagement. Je desserre la mâchoire. J'enroule mon bras dans un bandage épais et m'administre un antidouleur.
Je range ce qu'il y a dans la trousse après avoir fait l'inventaire. Il y a les bandages, des antidouleurs, mais en toute petite quantité et je m'en veux déjà d'en avoir gaspillé mais je ne supportais plus la douleur. Le désinfectant, les compresses, le fil et des aiguilles. Il y a aussi de la crème solaire, de la crème après-solaire, un répulsif à insectes et un crème pour apaiser les démangeaisons des piqûres d'insectes. Je sais donc à quoi m'attendre.
J'ouvre le sac de provisions qui continent du pain frais, des fruits séchés, du fromage frais et de la viande séchée. Puis j'ouvre le plus grand sac qui contient ce que je considère de plus important. Il y a un sac de couchage dans la même matière que ma veste, une tente, une gourde de 2 litres, une corde de plusieurs mètres, quelques provisions, des lunettes pour voir la nuit, des comprimés pour purifier l'eau et des fils pour poser des pièges. Je pense que je suis bien en haut de mon arbre mais je réalise que je n'ai pas d'eau, et que je vais devoir en trouver si je ne veux pas me déshydrater et je ressens déjà la soif : cela fait déjà plusieurs heures que les jeux ont commencé.
Je me dis qu'il ne sert à rien de chercher de l'eau pendant des heures alors je monte plus haut dans l'arbre pour essayer de repérer un pont d'eau. Je vois un lac, où 2 tributs sont accroupis, ils sont alliés. Il est impensable que je les rejoigne. Je remarque un point d'eau non loin et je m'y rends. Je remplis ma gourde la bois entièrement une fois l'eau purifiée puis je la rempli à nouveau et reprend mon chemin. Je vois quelques baies comestibles alors je les ramasse et les grignote. En longeant le ruisseau, je trouve une grotte bien dissimulée. Je décide de m'y installer pour la nuit car je ne suis pas capable de regrimper à un arbre. Je n'ai pas besoin de chasser car j'ai récupéré assez de provisions de la corne d'abondance et que je pourrais chasser plus tard, quand mon bras sera dans un meilleur état. J'installe la tente dans la grotte mais j'hésite à la fermer car même si cela me protégera du froid, je pourrai ne pas entendre d'autres tributs qui passeraient par-là, surtout si eux aussi sont à la recherche d'un abri pour dormir. Je mange un repas froid : les baies que j'ai cueillies, un peu de viande séchée et du pain avec un peu de fromage.
La nuit tombe, je me demande si je peux vraiment dormir, car il est possible que certains tributs chassent les autres la nuit pour ne pas se faire repérer, mais ça c'était la technique des carrières ! Pourquoi est-ce que je m'inquiète ? En plus ils n'ont pas les lunettes qui permettent de voir la nuit ! Je glisse tout de même la tête dehors pour voir la luminosité. On voit comme en plein jour avec une lune géante dans le ciel qui éclaire toute la forêt. Je retourne vite à l'intérieur de la tente. J'hésite, il fait tellement froid dehors, je ne peux pas passer la nuit sans et d'un autre côté je ne veux pas me retrouver piégée si quelque chose ou quelqu'un arrive. J'entends un coup de canon. Ce qui ne m'aide pas, ce tribut peut être mort de froid comme tué par un autre tribut. Je me dis que si je suis frigorifiée, je ne pourrais pas m'échapper non plus alors que je décide de fermer la tente et rester au chaud. Je ferme bien mon blouson, enfile le sac de couchage et m'installe pour dormir.
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Les 76èmes Hunger Games
ФанфикQuelques années après la mort de Katniss, une dictature s'instaure de nouveau. Les districts sont de nouveau à la merci du Capitole. Tout fait penser que le nouveau Président veut que le régime redevienne ce qu'il fut auparavant. D'autres Hunger Gam...