Chapitre 5: Impardonnables

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Tout homme fait des erreurs, cela ne veut pas dire que tous sont mauvais. On peut cependant rendre un homme mauvais en lui refusant le pardon, car un homme que l'on rend coupable d'un crime sans jugement ne peut que se révolter contre la justice.


-Il faut que tu m'explique maintenant.

J'étais encore un peu en proie à des vertiges qui me clouaient au sol. Arthur était penché au dessus de moi avec son sempiternel regard inquiet. L'heure était à présent aux confidences, on ne pouvait le nier.

Il posa sa tête sur ma poitrine, une très étrange habitude qu'il prenait, et lâcha un soupir.

-Mon véritable nom est Cole. Je suis le dernier descendant d'un clan très prestigieux et haut placé dans la société. J'étais promis à un avenir radieux, mais... Un incident, sur lequel je ne suis pas encore prêt à revenir, m'a prit tout ce que j'avais et plus particulièrement mon grand frère. Cela a causé en moi une grande déchirure. J'avais besoin de combler un manque... C'est pour ça que j'ai tout quitté pour devenir un combattant et je suis entré dans l'armée. Quelques temps plus tard, j'ai fui à nouveau par question de nécessité. J'avais de nouveau ce feu qui me brûlait la poitrine. Mais étrangement, depuis que j'ai sauté pour te sauver, j'ai la sensation que ça s'est calmé. Etrange, non ?

Il se releva pour me regarder dans les yeux. Les siens étaient aussi clairs que l'eau du plus beau des lagons.

-Et toi, qui es-tu ? me demanda-t-il en laissant glisser sa main dans mes cheveux.

J'étais déconcertée. Personne ne s'intéressait à moi d'ordinaire et je n'avais pas pour habitude de me confier au premier venu. Cependant, Arthur, nouvellement Cole me paraissant un homme de confiance, ou, tout du moins, la seule personne sur laquelle je pouvais me reposer pour l'instant.

-Mon père est un homme tout sauf respectable. Ma mère encore moins. J'étais sensée emporter avec moi leurs secrets du haut de la falaise. Mais, ils sont encrés en moi, sur mon corps.

J'avais tant d'amertume en moi que l'atmosphère de la pièce se faisait plus pesante. Cole me regardait maintenant avec une certaine crainte. J'en profitais pour ajouter :

-Et si tu pouvais me ramener quelque chose de plus sobre à porter, comme... du noir ! Je me sens très mal à l'aise dans cette tenue.

Si je devais retenir quelque chose de cette discussion, ce serait cela : Cole et moi partagions ce point commun : ni lui, ni moi n'étions supposés vivre dans ce monde.

Lorsque Cole revint, il me tendit un ensemble de vêtements noirs qui me semblaient plus appropriés.

Lentement, je parvenais à retrouver l'usage de mon corps et ce dernier me brûlait vivement. Il se proposa de m'aider mais maintenant que j'avais accepté mon sort, je me sentais moins en détresse.

-Cole, tu sais, il est plus que probable que je ne sois pas la femme que tu crois, dis-je en me relevant péniblement pour me changer.

-Lily, tu sais, il est plus que probable que je sois tout sauf l'homme que tu crois. Me répondit-il sur le même ton que moi tout en me tournant le dos.

Je défis mon kimono avec un certain soulagement qui fut bientôt remplacé par la douleur de voir à nouveau les cicatrices qui constellaient mon corps. Elles étaient d'une inexplicable laideur et semblaient résonner dans mon corps sourdement.

Tandis que je m'habillais, Cole continuait à me parler.

-Cette tenue est faite sur mesure pour l'élite des assassins de ce pays. Je l'ai utilisé pendant un temps. La tenue est noire, en tissus de supplex amélioré pour qu'il soit souple, respirant et solide. Celui là a peu servi donc il arrête encore les impactes de lame bénins et les attaques de deuxième ordre. Fais attention tout de même. Les articulations : épaules, coudes sont découvertes pour éviter les frottements et permettre des mouvements plus fluides. Le bas est doublé d'un tissu jean de qualité, extensible et suffisamment lisse pour éviter de contrer le vent durant une course. La ceinture c'est pour le style. Et les chaussures sont en skaï noir pour une raison que tu découvriras bien vite.

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