J'étais très en colère. Cette colère était comme une flamme grandissante au fond de mon estomac. Et chaque minute qui passait augmentait drastiquement cette colère. Je ne supportais pas de suivre ce Mathis partout comme un petit chien obéissant. J'en avais assez de subir sur moi ces regards inconvenants, j'en avais assez d'ignorer où se trouvait Cole et ma culpabilité grandissante était engloutie par ma colère. Colère, colère, colère, colère, colère.
Celle-ci redoublait encore tandis que les servantes du palais des lions s'affairaient à me faire enfiler une robe que je détestais. Celle-ci était rouge écarlate bordée d'or. Le haut était une sorte de bandeau rouge avec de courtes manches. Le bas, une jupe longue ouverte qui dévoilait mes jambes. Mes cheveux avaient été coiffés en un chignon négligé dont une mèche me retombait sur le nez. Mes cheveux étaient passés du roux au presque rouge. Comme la robe. J'étais traitée comme une princesse depuis que j'étais arrivée la veille mais je me sentais prisonnière. Comme les suivantes zélées, le prince me suivait comme son ombre et me couvrait d'incessantes cajoleries. Je devais faire semblant de m'en accommoder en attendant de savoir ce que je pourrai faire.
-Laissez-nous lança Mathis en entrant dans la salle ou je me faisais apprêter.
Il se chargea de terminer le travail entamé en faisant semblant de réajuster le tissus.
-Tu vas rencontrer mes parents tout à l'heure, Lily.
-Et en quel honneur ?
Je le voyais dans le miroir et sa proximité me donnait de mauvais frissons. Il lança un regard qui me glaça le sang. Soudain je compris.
-NON ! Enfin, je veux dire, n'avez-vous pas une fiancée ?
A cela il répondit par un sourire malicieux. Je détestais ce sourire. Il couvrait son manque flagrant de conversation. Une journée passée avec cet homme m'avait permis de saisir chacun de ses défauts. Et ils étaient forts nombreux. Le principal était sans doute qu'il présentait toutes les caractéristiques du parfait psychopathe. Mais heureusement grandir avec mon père m'avait appris à gérer les gens de cet acabit. Il portait une simple chemise blanche sur un pantalon noir et un pardessus d'or. Je l'avais jadis trouvé beau et rayonnant mais désormais que j'étais était plus près, je remarquais la sensation étrange de son aura. Elle était agressive. Comme si elle forçait l'admiration.
Je me retournais vers lui pour poser une main sur la joue. Qu'il était bon être une femme parfois...
-Où est le temple le plus proche ? S'il te plait...
Ma voix était la plus enjôleuse possible de sorte à ce qu'il remarque mon stratagème. Il haussa un sourcil.
-Tu es pieuse toi maintenant ?
-Plutôt curieuse.
-Il y a un temple de Leone à côté du château. Laisse moi t'y accompagner.
Quelle ironie cette proposition. J'aurais pu lui dire non, il l'aurait fait de force. Nous nous engouffrâmes dans le couloir et commençâmes à marcher à vive allure. Je sentais son regard sur moi qui n'avait rien d'innocent. Je sentais tout son désir, non pas charnel mais matériel. Je le sentais me vouloir comme on voulait qu'une personne nous appartienne. Comme un objet. Quel horrible personnage. J'essayais de marcher suffisamment vite mais si je marchais trop vite il allait remarquer quelque chose de suspect. Soudain, sa main glissa le long de ma hanche pour m'enserrer. Un mauvais frisson parcouru mon épine dorsale. Son odeur était près de moi, agressive, capiteuse et me donnait des haut-le cœur.
Les corridors du château étaient tapissés de rouge et de tableaux de toile de maître représentant des scènes de bataille. En discutant avec les servantes de la maisonnée j'avais appris que les lions étaient des gens dont il fallait se méfier. Trop avides de pouvoir ils en négligeaient trop souvent les êtres humains. Et Mathis... Il y avait des chances pour qu'il ne soit pas un Lion mais quelque chose de bien pire. Il fallait en effet que je me méfie.
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A new world is coming
ParanormalDemain, tu te réveilleras dans un monde que tu ne connais pas et c'est ainsi que tu comprendras le monde dont tu viens. Et tu te comprendras toi-même. Lorsque cela sera fait, alors tu sauras la vérité. Mais si toi tu la comprends, est-ce que ceux qu...