Bonjour, moi c'est Andréa, Andréa Gonzalez. Et je vais te raconter l'histoire de ma vie, enfin de ma survie plutôt. Je n'habite pas dans la jungle ou je ne sais quoi. Ce serait peut-être plus simple d'ailleurs. Nan, c'est simplement que je considère que la vie est censée être agréable pleine de bonheur, de moments de rire, de plaisir et on doit aimer ça. Mais ce n'est pas mon cas. Alors je vais raconter l'histoire de ma survie. Je vis pour dire de vivre, pas pour aimer ça, c'est ce que je définirais actuellement de survie.
Je pourrais dédier le début de ce texte à toi Tony Campana qui a voulu profiter de mon corps
sans mon accord alors qu'on n'avait même pas 8 ans, ou à toi, enfin à vous, qui m'avez harcelée pendant toute cette fichue primaire simplement parce que mon ami ne vous plaisait pas et que j'avais soit disant un peu trop de joues. En effet, je pourrais. Je pourrais expliquer que maintenant ça m'a amené à de la boulimie, que je hais chaque jour un peu plus mon corps, qu'en essayant des habits devant le miroir je pleure, je me dis que vous aviez raison... j'entends vos voix et vos et rires. Je pourrais aussi aussi vous
apprendre que maintenant j'ai une peur incompréhensible de l'abandon, peur que les personnes avec qui je suis maintenant amie se rende compte des mêmes choses que vous, de me retrouver seule contre tous comme avant. Mais je sais pas si je dois gaspiller l'encre de mes larmes pour vous. Et puis en plus depuis je suis passée outre maintenant. S'il n'y avait que cela je n'écrirai pas. Ça commence à dater. Et puis ce n'est pas ça qui me torture l'esprit chaque nuit avant de m'endormir, qui accélère mon cœur et mon souffle près
de cette fameuse rue. Non ce n'est pas ça. C'est toi maman.Aller viens, lis ou écoute ou fais comme tu le peux, prends une chaise et écoutes ma survie,
écoutes à quel point je la hais.
Il faut reprendre l'histoire il y a à peu près trois ans. Tu étais avec un gars depuis à peu près huit ans. Je l'adorais. Cet homme c'est celui qui a ruiné ton mariage avec mon père parce que tu le trompais, mais je ne l'ai appris que bien plus tard ce détail. Je pouvais pas m'imaginer qu'un jour ça se finirait. Et pourtant
tu l'as foutu dehors, comme de la merde, alors que tu le trompais ! Ça en devient une habitude hein ?... On est restées un an environ que toutes les deux à la maison. C'était pas conflictuel, nan, ce mot est bien trop faible. Je hurlais à tout le mode que je te détestais et on passait notre temps à se cracher des insultes. Il y en a qui appelleraient ça l'adolescence tu me diras. De nombreux week-end tu me demandais si je pouvais rester chez mon père. J'étais heureuse ça m'arrangeait, mais en vérité c'était toi que ça arrangeait. Tu les passais avec des mecs ces week-ends. La semaine j'en voyais aussi défiler mais bon c'est pas très important. Et puis un jour tu me l'a présenté... c'est pas exactement là que les problèmes ont commencés, et non on est pas dans un film. La survie c'est moins cool qu'un stupide film, et surtout plus réelle.Cédric Desessard. Dis bonjour à ta partie. Et oui cet homme qu'elle a rencontré c'est toi. Au
début tout est toujours bien c'est logique sinon on ne commencerait pas de base. Donc elle me présente à toi. Tu es plus jeune qu'elle. C'est bien parce que ça nous crée une certaine proximité car on se comprend
mieux. Tu es farceur, tu aimes rire, tu es tactile, ta fille est jolie et gentille. Elle semble beaucoup
m'apprécier, sûrement pour cela qu'elle demande à ce qu'on dorme tous ensemble cette nuit là. Tu es au milieu, ta fille dort, je crois entendre tes ronflements qui prouveraient que tu dors mais je n'en suis pas sûre. Je sens tes mains sur moi... d'abord sur mon dos, ensuite sur mes fesses, tu essaies de descendre vers
les cuisses pour atteindre l'endroit qui t'intéresse... STOP. C'est fini je me suis levée. C'est décidé je vais au toilettes j'attends un moment pour voir si tu dors et je me couche dans ma chambre à moi, seule. Le lendemain, tu n'avais pas l'impression de te rappeler de ce moment alors je suis passée à autre chose. Ai-je bien fait ?Nous pouvons repasser à toi maman tu ne crois pas ? Tu n'étais certes pas au courant de cette nuit je suis d'accord, mais les jours qui ont suivis ? Toutes ces fois où il me proposait de sortir mais pas à toi ? Ces fois où il te rabaissait en me faisant toujours plus de louanges ? Pourquoi tu n'as pas tout arrêté ? Il en était encore temps... Mais nan. Il paraît que l'amour rend aveugle. Ça a donc empiré tu te souviens ? Tu te souviens, maman, quand t'es venue me voir pour m'annoncer qu'il
voulait partir de la maison parce qu'il était amoureux de moi ? Et tu te souviens des jours suivants où il allait partir mais que tu lui disais de ne pas le faire ? Parce que tu pensais qu'à toi et à ton bonheur ? Et tu te souviens qu'en voyant ça, que tu étais mal, maman, que c'était pas très grave et qu'il pouvait rester s'il le voulait ? Hein maman ?Et toi Cédric, tu te souviens quand tu commençais à toujours vouloir plus de proximité avec moi ? Tu te souviens, tu me demandais de regarder la télévision dans le même fauteuil que toi, tu m'envoyais des messages juste après les cours parce que je ne rentrais pas assez vite, pour passer plus de temps avec toi ou de peur que je ne sois avec un garçon je ne sais pas. Mais ensuite ce n'était plus assez
tout cela. C'était bien oui, mais il te fallait plus. Alors tu m'as raconté ton passé. J'ai appris que t'étais un ancien agent de la DGSE. Je te croyais pas de trop alors tu m'as ramené deux trois "gadgets" d'espion. C'était assez convaincant. Ce 9 millimètres caché dans la table basse était convaincant. Dès que le contrôle de la situation t'échappait, tu la sortais. Un jour que mon téléphone ne marchait plus j'avais pris le tien et m'étais connectée sur un compte de réseau social. J'en ai profité pour parler à la rare personne qui savait tout et qui comptait plus que tout pour moi, comme c'est toujours le cas d'ailleurs, Allan. Et puis j'ai fais un détour aux toilettes et tu as fouillé le téléphone. Tu ne l'aimais pas mon meilleur ami. Il te
faisait de l'ombre. Je l'aimais plus que je ne t'aimais toi. Alors maintenant quand quelque chose n'allait plus tu sortais toujours ton arme mais maintenant tu le menaçais lui. C'était malin... jamais je ne l'aurais mis en danger.Et maman tu voyais tout ça. Tu vivais tout ça. Mais tu le laissais faire.
Ce ne sont que les grandes lignes d'une année et demie d'enfer chez toi, maman, et tu le sais. Tu le sais car tu y es encore. Après les menaces écrites j'ai trouvé le courage d'en parler à papa. La police n'a pas pu porter plainte pour tout mais au moins pour menace et elle est au courant. Depuis on ne sait pas revues. Enfin si, une fois. Cette fois où je t'ai demandé de choisir entre moi ta fille de 15 ans, et lui, celui qui faisait vivre un cauchemar éveillé à cette même fille. Et tu l'as choisi lui. À part une deux fois où tu tournais la tête en pleine rue pour ne pas me voir mais où je venais quand même et que tu ne me faisais qu'une
minable bise, nan on ne sait jamais revues. Ça va faire six mois maintenant. Et tu as l'air de bien t'en moquer.Et encore aujourd'hui je me retrouve à écrire des textes pour livrer ma peine. D'aspect je ne suis pas différentes des autres filles de mon âge. C'est vrai, je rigole, je passe du temps avec mes amies... En vérité il n'y a plus que la nuit que c'est dur, seule dans le noir, avec ces fichus cauchemars. La fête des
mères est assez cruelle également mais je m'occupe tant bien que mal. Et il y aussi les fois où je dois passer près de la maison, même si jusqu'à présent j'arrive à faire en sorte de les contourner.Andréa G.
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Journal d'une ado déprimée
Poetryun journal comme les autres d'une ado comme les autres mais en beaucoup plus sombre 😁 # 81 dans la catégorie Poésie le 30/09