Chapitre 6 - Kiki

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« Les gars, quelqu'un approche !! Alerte Hikari en s'écartant de la fenêtre derrière laquelle elle faisait le guet.
-OK, tout le monde se tait. Personne ne sort. Hikari, tu as pu voir son visage ? Demande Prechan d'un air inquiet.
-Brièvement, pas assez pour être sûre, mais je crois que c'est un des assassins.
-Il est tout seul ?
-Oui... C'est bizarre, ils se déplacent toujours en groupe...
-Bon, Kiki, tu te places derrière la porte, de sorte que tu restes caché même quand il l'ouvrira. S'il entre, tu lui colles le canon de ton flingue sur la tempe.
Je hoche la tête et m'exécute.
-Il va sûrement checker les fenêtres avant d'entrer ; Hikari, Red, Nostar et Whyso, mettez-vous contre le mur, il faut conserver l'effet de surprise.
Chacun se place, puis nous faisons silence. J'entends les pas de notre visiteur s'approcher de notre cabane, faire le tour de celle-ci, et aperçois son ombre projetée au sol lorsqu'il se présente enfin à la fenêtre : Prechan a vu juste. Ça va être mon tour, je n'ai pas le droit à l'erreur. Raaah, ça me fout la pression, j'en tremble. Allez, entre, qu'on en finisse. Voilà, tourne la poignée... MERDE ! Pourquoi il tire dans la porte, ce con ?! La balle est pas passée loin, j'ai eu tellement chaud... Ça y est, il entre. Les autres pointent leurs armes sur lui.

« POSE TON ARME TOUT DE SUITE ! Lui ordonne Prechan.
-D... Du calme, je suis pas dangereux ! Répond-il, le pistolet toujours en main.
-PROUVE-LE, POSE TON ARME TOUT DE SUITE !
Il ignore l'ordre, ça ne servira à rien que je le menace à mon tour. Je sors de ma cachette, me jette sur lui et le plaque contre le mur à sa gauche. Heureusement, il n'appuie pas sur la gâchette, et laisse tomber son pistolet dans le feu de l'action ; je repère l'arme du coin de l'œil, et l'envoie à mes camarades d'un coup de pied. Je me relève, m'écarte de l'homme et vais me placer devant la porte pour l'empêcher de fuir. Nostar fait de même devant la fenêtre, et Prechan s'avance, prêt pour l'interrogatoire.

« Tu préfères mourir comment, bonhomme ? Lui lance-t-il d'une voix grave.
-NON, NON ! Je faisais que vérifier s'il y avait pas de bouffe dans cette baraque ! Je vous le jure ! Pitié, me tuez pas !
-On va pas pouvoir te tirer une balle, du coup tu as le choix entre le couteau et les Blobs.
­-Mais vous êtes malades !! Vous allez pas tuer un homme qui cherche juste de quoi se nourrir !! S'il vous plait ! Je suis plus utile vivant ! Je pourrais vous rejoindre !
-A moins que tu préfères une mort plus lente ?
-NON ! NON, S'IL VOUS PLAIT ! Pitié, pitié, pitié... Je veux pas mourir putain, pitié, croyez-moi...
L'homme fond en larmes. Prechan nous jette un regard, puis hoche la tête.
-Bon, il n'a pas l'air méchant. Conclue-t-il ensuite.
-On l'attache ? Suggère Whyso.
-On n'a rien pour l'attacher. Quelqu'un a une idée pour l'immobiliser ? »

Je m'approche de notre nouveau prisonnier, et sors mon poignard : il n'y a pas trente-six solutions. Ça me désole de devoir en arriver là, mais l'adrénaline parcourt encore mon corps et inhibe toute hésitation. Et puis merde, j'en n'ai plus rien à foutre maintenant, je suis prêt à faire n'importe quoi pour rester vivant. Je lui ordonne de se retourner, et tranche net le tendon de sa cheville gauche. Il hurle de douleur et commence à se débattre, mais après une brève hésitation, Nostar lui plaque la tête contre le sol, me permettant de m'occuper du pied droit. Hikari, bien que choquée par ce spectacle, court chercher des bandages dans son sac, qu'elle enroule bientôt autour des plaies pour arrêter l'effusion de sang. Je ne suis pas fier de mes actes, mais peux enfin me dire que nous ne craignons plus rien. Il faudra garder ce type à l'œil, je ne suis pas certain d'avoir correctement visé. D'ailleurs, il faudra peut-être lui péter les genoux ; après tout, il peut toujours s'enfuir à quatre pattes. Le tout est de l'en dissuader dès aujourd'hui.

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