Les jours sont passés vite entre les visites fréquentes de mon père et celles de Smith. Chaque jour, ils paraissaient tout les deux plus rassurés que le suivant. Moi aussi, je dois dire. Même si mes cauchemars étaient toujours aussi présents et le visage d'Alban aussi, je commençais petit à petit à reprendre confiance en Smith. C'est d'ailleurs la seule personne avec mon père, qui pouvait me toucher. Mais modérément bien sûr. Ce qui me faisait plaisir, c'est qu'il l'acceptait sans broncher.
Mais cette nuit, il s'est montré particulièrement têtu, et m'a pratiquement supplié pour qu'il vienne s'installer dans mon lit pour dormir avec moi. Il m'a dit que c'était pour nous familiariser un peu plus, que la première phase de ma remise en forme était enclenchée. Il voulait que j'ai une totale confiance en lui, même si elle était déjà là. Allons savoir pourquoi, cela ne lui suffisait pas. Il voulait me toucher et il voulait que je ne ressente plus la peur pendant qu'il me caressait doucement les bras. Sauf que les choses avançaient un peu trop vite, et il l'a bien compris. Donc, il m'a juste touché le visage et les mains comme à son habitude.
La semaine se termine ce soir, et je dois normalement sortir de l'hôpital, après presque deux semaines d'examen complet. Amanda m'a fait savoir que tout était en ordre et que je ne devais pas m'inquiéter. Elle m'a aussi avoué en toute franchise qu'il se pourrait que j'ai encore des moments de coupure. Où ma respiration se ferait difficile à manipuler. J'ai seulement secoué la tête, légèrement paniquée à l'idée de rentrer chez moi.
Pendant cette semaine de soins intensifs, mes coupures avaient vite cicatrisé à part celle qui marquait ma hanche. Mais je savais désormais quels soins y apporter, et seule. Mes cotes me faisaient toujours un peu mal, mais elles s'étaient remises d'après la radio que Amanda m'avait montré.
Assise sur une chaise à côté de Smith, je regarde mon père signer la décharge pour me faire sortir d'ici. Il a l'air heureux que je revienne enfin chez nous. Même si je suis encore très tourmentée par mes souvenirs, je suis contente à l'idée de quitter ces lieux que je n'ai jamais aimé.
Mon père revient avec quelques papiers en main, avant de me soutenir un bras autour de mon épaule. Smith s'affaire à appeler l'ascenseur, tandis que je dépose un léger baiser sur la joue de mon père. Il sait autant que moi, que ce combat sera loin d'être facile et gagné, mais par contre il y croit bien plus que moi, comme Smith. Je me dis que j'ai de la chance dans un sens.
— Aller viens, on rentre à la maison, me murmure mon père.
— On rentre à la maison, je chuchote à mon tour.
Je passe un bras douloureux autour de sa taille, tout en lui posant un léger baiser sur la joue, une seconde fois. Il me sourit, avant de passer un bras à son tour, autour de mes épaules. Il me maintient contre lui, juste avant qu'on arrive devant la voiture de Smith, qui est restée garé à cette même place pendant ces deux semaines.
Smith s'installe à la place du conducteur, et après un échange mouvementé, j'oblige mon père a monté devant. Il me fait la grimace avant de céder. Je monte derrière lui, à l'arrière, tout en veillant à trouver une bonne position. J'ai encore mal aux cotes, même si ça va un peu mieux.
Smith a insisté pour qu'on prenne l'avion et que ça soit lui, qui nous paye les billets. Mon père a accepté mais pas pour les billets, c'était hors de question pour lui, et il avait tout à fait raison. Smith, lui, rentrerait en voiture avec ses amis, qui étaient restés tout ce temps à ses côtés. Je les admirai, même si je les avais à peine croisé. Apparemment, ils préféraient me rencontrer en personne, et tout cela tombait à pic pour Smith, parce que le Bal des Pompiers avaient lieu dans quatre jours.
VOUS LISEZ
FIGHT FOR US 3
RomanceÀ COEUR OUVERT Smith a réussi à sauver Lucie des griffes d'Alban, son persécuteur. L'état physique et moral de la jeune femme l'effraie. Le traumatisme s'ouvre à nouveau, mais Smith est là tout près d'elle, et cette fois-ci, il compte la garder aupr...