Il pleut aujourd'hui.
Il pleut des cordes et le jour est bien choisi. Tous le monde pleure, maintenant. Je pleure encore, étendue dans mon lit, de tout mon long. Après le beau couché de soleil, mon père a tout de suite pris la route, et nous sommes rentrés vers cinq heure du matin. Je n'ai pas dormi, et en voyant ma tête devant le miroir de la salle de bain, je constate que je ne pourrai pas faire disparaître les traces de mon chagrin et de mon angoisse. Mon épaule me tire, mais une fois que j'ai bien remis mon attelle en place, c'est mieux. Mes yeux sont gonflés et rouges. Ma lèvre inférieure me lance, si bien que j'applique une crème dessus. J'ai un vilain bleu sur la joue, sur le côté de ma cicatrice. Je ne pense pas réussir à le cacher celui-ci.
Je m'applique à mettre du fond de teint, pour le faire disparaître le temps d'un instant. J'appelle plusieurs fois mon père, mais il ne vient pas. Contrainte à le faire toute seule, je me débrouille comme je peux, en mettant ma robe noire. L'enterrement de Pénélope a lieu aujourd'hui et Smith ne m'a pas recontacté depuis. Seulement pour me dire qu'il me pardonnait mes mots et aussi pour prendre de mes nouvelles. Je lui ai répondu, il y a quelques minutes, lorsque j'étais fin prête. J'espère que le "tout va bien" fera l'affaire. Pour l'instant, je peux juste me contenter de cela.
Il y a quand même un petit quelque chose qui m'empêche de ne pas étouffer. J'ai reçu très tôt ce matin, un message de l'hôpital, de Rose-May mon infirmière qui s'était occupée de moi après ma chute. Elle m'a dit que mon bilan sanguin n'apportait rien de très inquiétant et que les chiffres étaient tous corrects. Bien sûr les tests pour déterminer si je suis porteuse de la maladie d'Alzheimer se sont glissés dans la conversation, mais j'ai de suite dévié. Je n'ai pas encore la force. Je sais que lorsque le moment sera venu, je le sentirais. Je serais prête.
Une fois, la fermeture bouclée — un miracle sans aucun doute — je m'attache les cheveux en un chignon et enfile mes converses blanches. C'est tout ce que j'ai et j'avoue que j'en ai honte dans de telles circonstances. Je m'excuserai auprès de la famille pour ce petit détail.
En détaillant mon reflet, je me mords nerveusement la lèvre. Je suis affreuses et mes cernes en parlent pour moi. Malgré mon maquillage, ma fatigue se voit à des kilomètres à la ronde et je ne peux pas y faire grand chose. Non, je ne peux rien faire et après tout, je ne connais personne à part Smith et ses amis, si bien sûr, ils viennent.
Je referme ma porte derrière moi, et fais attention en descendant les escaliers. L'infirmière a beau ne pas avoir trouvé quelque chose au niveau de mon bassin, moi je ressens un pincement au niveau de ma hanche qui a fait les frais de la créativité morbide d'Alban.
— Papa ! je crie.
Je déboule dans le salon, personne. Je vais voir dans la cuisine, toujours personne. En soufflant un bon coup, j'ouvre la baie vitrée. Lorsque la pluie s'abat brutalement sur moi, je me traite d'idiote. Pourquoi il serait dehors alors qu'il pleut des cordes ? Merde, on est en été !
— Papa !
Je reviens sur mes pas, pour trouver un post-it sur la télévision. Mon père m'a écrit qu'il allait rendre visite à ma mère et qu'il dormirait à l'hôpital cette nuit. Il ajoute que Smith viendra me chercher vers neuf heure, puisque l'enterrement commence à et demie. Mes yeux pivotent aussitôt sur la pendule et j'arrive à lire qu'il est neuf heure moins cinq. Panique.
Je remonte en haut pour me passer du rouge à lèvre, rapidement. Au moins, j'arrive à camoufler le fait qu'elle soit fendue. Après cela, je fais un effort pour sourire et j'attrape mon sac où je glisse mon portable à l'intérieur. On frappe à la porte à ce moment là. Mon coeur commence à cogner si fort dans ma poitrine que je n'entends plus que cela. En passant sur un coup de vent dans l'entrée, je débarre la porte et lui intime tout fort de rentrer. C'est ce que fait Smith à priori, parce que j'entends la porte claquer dans les secondes qui suivent.
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FIGHT FOR US 3
RomanceÀ COEUR OUVERT Smith a réussi à sauver Lucie des griffes d'Alban, son persécuteur. L'état physique et moral de la jeune femme l'effraie. Le traumatisme s'ouvre à nouveau, mais Smith est là tout près d'elle, et cette fois-ci, il compte la garder aupr...