18. LUCIE

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Nous allons essayer avec Smith. Nous allons essayer d'être quelque chose de beaucoup plus intime l'un pour l'autre. Même si c'était déjà un peu le cas avant, maintenant c'est officiel entre nous. J'en suis encore toute tremblante. Il est amoureux de moi, alors que je cherche encore mes marques, même si je sais que mes sentiments pour lui et leurs forces qui grandit de jour en jour, sont loin d'être anodins.

Hier, il m'a fait l'amour plusieurs fois, dans son lit, avec différentes étincelles dans les yeux. J'ai bien vu qu'il s'empêchait de me dire à quel point il était tombé amoureux de moi. Il a tenu sa promesse. Notre union, corps à corps, était lente et précise. Le moindre de ses coups de reins, raclait chaque passerelle de mon âme qui tentait désespéramment de se cacher sous ma peau. Il m'a embrassé partout, il m'a fait attendre pour que le plaisir soit plus explosif. Encore une fois, je n'avais jamais ressenti un rapport aussi vivant, aussi riche en émotions. C'était un véritable hymne à l'amour.

Même si l'idée d'être avec lui, me fait peur, je ne peux pas m'empêcher de me dire que je le connais, et qu'il m'a toujours prouvé le fait qu'il voulait me protéger. Et je dois dire que plus il me touche, plus je me sens mieux, prête à affronter le monde et les autres.

Hier, j'étais presque sur un petit nuage, mais ma bonne humeur redescend aussi vite ce matin. J'ai dormi en pensant à Smith, qui après m'avoir retenu prisonnière de son lit et de son corps, m'a amené pour faire une balade dans le coin. On a pris une glace à la fin, comme toujours. Je crois que cela va devenir une habitude. Moi, une boule de citron et lui, une boule de framboise. Maintenant, je ne pense plus qu'à ces mauvais souvenirs d'Alban avec tout cet argent et cette drogue, puis il y a aussi Victor et ses deux amis, qui profitent de moi. En repensant à ses vilaines mains pleines de sang sur moi, me caressant de haut en bas, je me précipite vers les toilettes pour vider le peu de nourriture que j'ai ingurgité hier soir. A vrai dire, je n'avais pas vraiment envie de manger quand mon père m'a appris qu'il risquait de passer beaucoup de nuit à l'hôpital aux côtés de ma mère. En plus, il m'a défendu de venir les voir, en disant simplement qu'elle était en mauvais point, et qu'elle commençait un début de chimiothérapie, même si les médecins ne sont pas très optimistes.

Je vais les laisser tranquille pendant quelques jours, parce qu'ils en ont bien besoin, mais après je rendrai visite à ma mère que mon père le veuille ou non. Moi aussi, je veux l'aider, et je veux être là pour elle. Je veux continuer à être sa fille.

En revenant dans ma chambre, je prends mon téléphone dans mes mains, encore anxieuse. En l'espace de quelques jours, j'ai reçu beaucoup de message d'Alban que je n'ai pas la force de lire et des messages vocaux de sa part aussi. Victor n'a plus donné de signe de vie depuis ma chute dans les escaliers du centre commercial. Ce silence me fout les jetons et je commence à croire que je ne suis en sécurité nul part.

Je respire un bon coup, l'air qui s'échappe de ma fenêtre en oscillo-battant, avant de lire un de ses SMS au hasard. Je me dis que ce matin, j'en suis capable et que toute façon, il n'est pas là. C'est vrai, il connaît la maison de mon père, la rue, la ville, et il n'est jamais venu depuis. C'est une preuve de son intelligence, même si sa douleur, à l'heure qui l'est, doit le consumer. Je clique avec mon index sur son nom et je lis, à voix haute.

- Bonjour, c'est au moins le centième message que je te laisse, je commence à lire.

En comptant celui-ci en plus des autres, je comptabilise cent-cinquante messages en tout.

- Tu m'avais dit que tu m'aimais Lucie, tu m'avais dit que tu resterais et qu'on serait heureux. Je voulais qu'on se marie ensemble, qu'on ait des enfants. Parce que tu le sais aussi bien que moi, que je suis celui qu'il te faut. Maintenant, j'ai compris tu sais. Presque un mois a passé et j'ai compris l'erreur que j'ai fait. Tu me connais, je suis impulsif et je ne me maîtrise pas. Alors, je suis allé voir l'hôpital que tu avais contacté, je me suis présenté en ton nom, et j'ai mon premier rendez-vous cet après-midi. Je t'ai appelé pour pouvoir te le dire de vive voix, j'aurai aimé entendre ta douce voix. N'oublie pas que mon anniversaire est dans quelques jours à peine. C'est le dix juin, si tu l'as oublié. Salut.

FIGHT FOR US 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant