6. SMITH

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Je jette un coup d'œil vers Léna et Lucie qui rigolent, là-bas, dans un petit coin de la salle de réunion normalement. Elle m'a l'air heureuse, et je suis content de la voir comme cela. Son sourire est sincère, et je connais assez Léna pour savoir qu'elle a su la mettre à l'aise.

Lucas se tient à mes côtés, une bière à la main comme moi, et il a les yeux vers elles, comme moi encore. Mais quelque chose me dit, que celle qu'il observe depuis au moins vingt bonnes minutes, n'est pas celle que j'observe, moi. Je les vois, de temps en temps, ils se jettent des regards. Tantôt froids comme la glace, tantôt chauds comme la braise. Je me demande si elle a suivit mon conseil, et s'ils ont eu une vraie conversation entre adultes. Mais quelque chose me dit que oui, même s'ils s'affrontent toujours.

— Alors avec Léna ? je demande, tranquillement.

Il finit sa bière et jette la canette dans une des poubelles disposées à chaque coin de la grande salle. Je dois dire qu'ils ont bien aménagé cela pour ce petit petit Bal. Mais j'attends toujours le moment, où l'éclairage se fera plus sombre et que je pourrai enfin danser avec Lucie, comme je l'avais laissé supposer.

— Alors avec Lucie ?

Je le regarde, en arquant un sourcil, avant qu'il se mette à rire comme une furie. Il me pointe du doigt, l'air de dire qu'il m'a bien eu avec sa blague pourrie. Je fais semblant de rire, moi aussi, et en même temps j'arrive à prendre en flagrant délit Lucie, qui me regardait du coin de l'œil. Je lui en toucherai un mot tout à l'heure, elle n'y échappera pas. Enfin, elle pourra dire la même chose de moi, même pire.

— Je blague, mec. En fait, on a parlé, mais elle est toujours restée évasif, et elle m'a clairement dit, qu'être amis, c'était mieux pour nous deux. Elle est si complexe, que je n'ai même pas envie d'abandonner. Tu te rends compte, à quel point je suis tordu ?

Je ris pour de vrai cette fois.

— Ouais, un vrai tordu. Fais gaffe, tu risques de me faire fuir.

Il lève les yeux au ciel, avant de soupirer un bon coup. Son regard clair dérive encore sur Léna, qui en pleine conversation avec Lucie, en faisant de grands gestes. Elle rit sans plus arrêter, je dirais qu'elle ne peut pas finir ses phrases, tellement elle semble hilare. Je le vois discrètement esquisser un sourire.

— Tu es mordu ou quoi ? Parce que si c'est le cas, hum, je crois bien que je vais vraiment te prendre pour un mec tordu, je déclare.

Il hausse les épaules avant de se défendre comme il peut, mais moi, je sais très bien que ces deux là, c'est que du positif et du concret.

— Non. Elle m'a suffisamment attiré dans ses filets pour que je m'intéresse à elle. Et assez pour que je ressente cette alchimie qui nous renferme tout les deux. Mais comme elle veut que nous restions amis, moi, je ne m'attarde plus sur les détails.

— Faux.

Enfin une vraie conversation de mec, sur les filles qui font en quelque sorte, battre nos cœurs, respectivement. Je pensais ne jamais l'avoir. Mais finalement, elle a lieu, tout de suite en plus.

— Bon OK, son sourire me fait craquer et puis quand elle est nerveuse, je fonds littéralement. Mais ça s'arrête là, il me souffle.

Encore faux. Mais je choisis de ne plus rien à dire à leur sujet, sinon, il va me rendre l'appareil et d'une manière plus coriace que moi. Je finis ma bière et je jette à mon tour ma canette. Dany se joint à nous, et nous bassine avec une femme de vingt-deux ans, très belle, rousse. Le pauvre, à la fin de sa tirade qui apparaît comme une déclaration d'amour pour cette fille, nous avoue qu'elle est déjà mariée. Mais il ne baisse pas les bras et repart à la pêche d'une bonne compagnie féminine pour la soirée. Je ris, sa bonne humeur est contagieuse.

FIGHT FOR US 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant