Cela faisait plus de quinze heures que nous marchions, l'épuisement pesant lourdement sur nos épaules. Le paysage autour de nous s'était peu à peu assombri, comme si la nature elle-même s'était inclinée devant une force mystérieuse. Nous étions arrivés devant une forêt qui semblait sortir d'un cauchemar.
Les arbres, décharnés, tordus, n'avaient plus aucune vie en eux. Leurs branches étaient aussi mortes que le sol sur lequel elles reposaient. L'air était lourd, empli d'une oppression que je pouvais presque toucher. Chaque respiration paraissait emprisonnée dans ma poitrine, chaque pas résonnait comme un écho de l'inconnu. J'avais des frissons, non pas à cause du froid, mais parce que quelque chose de sombre et d'inquiétant rôdait autour de nous. C'était comme si la forêt elle-même nous observait.
Sans un mot, nous avançons. En franchissant la limite invisible qui marquait l'entrée de la forêt, un phénomène étrange se produisit. Le pendentif de Grace, suspendu à son cou, ainsi que le mien, s'illuminèrent simultanément. La lumière qui émanait de ces bijoux était intense, quasiment aveuglante, mais en même temps, elle semblait réconfortante, comme une promesse.
Je n'avais pas le temps de comprendre. Dès que la lueur de nos pendentifs toucha les arbres morts, un miracle se produisit : des racines, des branches, des feuilles, tout se mit à frémir, puis à renaître. Les troncs se redressèrent, la sève commença à circuler à nouveau. En un instant, la forêt moribonde devint un lieu vivant, vibrant d'une énergie nouvelle. Les arbres paraissaient presque nous saluer, nous reconnaître, comme si notre présence était attendue. Ce n'était qu'avec nos pendentifs que l'accès à la source pouvait nous être permis.
30 minutes plus tard...
Nous avions marché longtemps, traversant des sentiers tortueux. Le sol sous nos pieds semblait respirer, et les ombres dansaient autour de nous. Finalement, le chemin s'élargit, nous offrant une vue imprenable sur un ruisseau scintillant. Des roseaux immenses, bientôt aussi hauts que des hommes, se dressaient de chaque côté. Leurs tiges frémissaient sous le vent léger, comme si elles murmuraient des secrets à ceux qui étaient prêts à les entendre.
"Comment cela peut-il être possible ?" murmurai-je, à voix basse, presque pour moi-même.
Mais la réalité autour de nous était bien là, indéniable. Nous continuons à avancer le long du ruisseau, mais ce fut un panneau, gravé dans une pierre ancienne, qui attira mon regard. Il portait des inscriptions énigmatiques :
"Si vous êtes ici, c'est que vous êtes soit l'Élue, soit que le sang royal des Liddell coule dans vos veines. Seule une personne pure peut rencontrer la source de l'ancienne Élue de ce monde. Lisez à haute voix, Cum his verbis quod fons de elected reveals."
Je ne comprenais pas tout, mais une étrange sensation monta en moi. Mon cœur, tout à coup, se mit à battre plus fort, avec des pulsations irrégulières, comme un tambour battant le rythme d'un destin que je n'avais pas choisi. Des fourmillements envahirent mon corps, mes membres, comme une onde électrique.
Puis je sentis les yeux de Prosper sur moi. Il me regardait intensément, observant chaque réaction de mon corps. "Alice, tes yeux... Ils sont... Ils sont verts !" me dit-il, d'une voix troublée.
Je portai instinctivement une main à mon visage. Mes yeux, normalement d'un gris terne, étaient devenus un vert profond, vibrant d'une énergie nouvelle. Et alors que je tournais mon regard vers lui, je sentis mes cheveux, courts et coupés, se rallonger à une vitesse vertigineuse. Mon carré s'était transformé en une chevelure longue et épaisse, tombant en vagues autour de mon visage.
Je n'avais pas le temps de m'étonner. Mon corps se raidit, mes jambes me lâchèrent et je tombai à genoux, presque sans force. Et là, quelque chose d'étrange se produisit. Des papillons, d'une blancheur éclatante, émergèrent de mes mains, leurs ailes légères battant l'air autour de moi. Ils dansaient, gracieux, mais leur mouvement n'était pas désordonné. Ils se dirigèrent vers Grace.
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Alice et le Pays des Mensonges.
FantasyInspiré du jeu vidéo " Alice Retour au Pays de la Folie" À 21 ans, Alice Liddell reçoit un cadeau inattendu : un vieux coffret scellé, datant de son enfance. Ce coffret appartenait à son père, et il devait lui être remis à sa majorité, mais un drame...