Chapitre 2 : Ce qui m'entoure

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Je suis enfin arrivée devant chez moi, la pluie tombe à grosses gouttes. Je remercie Monsieur Bérenger de m'avoir reconduite et m'élance vers la maison en couvrant ma tête de mes seuls bras. Notre maison est assez isolée des autres, le quartier possède peu de terrain habitable et pour ainsi dire on se sent vraiment bien par ici. La pluie tombe de plus en plus intensément et Lucifia, ma chatte noire est couchée sur le paillasson, elle miaule. Je la prends dans mes bras et ouvre la porte fermement.

Mon logement, comment vous dire, il est grand et beau, on pourrait le confondre avec une villa de luxe appartenant à une riche famille. En effet, notre maison est tapissée de crépi blanc granuleux, son aspect moderne et écologique attire l'oeil. Devant il y a le petit jardin avec un chemin de cailloux qui se tortille, menant à la porte d'entrée et enfin on peut distinguer deux statuettes qui ornent le tout. De nombreuses plantes et fleurs prêtes à éclore prochainement sont enracinées dans les platebandes. Cependant, l'habit ne fait pas le moine, ma famille souhaitait investir dans une très moderne maison plutôt que d'utiliser ses épargnes pour acheter des choses futiles. Derrière l'habitation, mon père a profité du grand terrain pour s'attabler à sa passion, le jardinage. Nombreux sont les jours où je l'ai vu planter des graines, retourner la terre, nettoyer l'équipement. Et j'en passe. Quand j'étais âgée 6 ans, je me souviens d'avoir aidé au jardin. C'était devenu une habitude pour mon père de m'amener avec lui ramasser ou cueillir les fruits lorsque la saison arrivait. Mais ce jour-là fut différent, il n'y avait aucun fruit à récolter. L'enfant que j'étais avait été si triste que pour me réconforter, mon papa avait décidé de me raconter une histoire. Aujourd'hui, elle est devenue l'un de mes plus grands rêves.

« Il était une fois, un jeune garçon nommé Gabin, statuant comme fils du boulanger du village, il allait partir chercher de quoi satisfaire son père à la cuisine. Après avoir acheté la farine au moulin, il marchait sur le sentier bordé par des rangées de pommiers.

-Des vergers, des fruits, qu'est-ce que j'aimerai pouvoir en posséder moi aussi, murmure-t-il.

Gabin était fier et épaté par le travail que son père effectuait tous les jours avec courage, mais il n'aimait pas pétrir la pâte, enfourner les longs boudins farineux et commercer toute la journée. Non, lui ce qu'il voulait c'était travailler de ses mains certes, mais à l'extérieur. Sentir la nature tout autour de lui. Rencontrer les petits insectes de la terre et récolter les aliments. Guérir les arbres, rendre propre les abords des terrains en balayant les feuilles de l'automne. Cependant ce plaisir qu'il voudrait combler, il ne pourra pas le satisfaire, son métier c'est boulanger, a dit son père. Alors pour se réconforter, Gabin voulait faire corps avec la nature juste une fois. Malgré quelques gouttes de pluie, le garçon entrait dans le verger et observait l'arc-en-ciel qui se formait sous le contact humide et chaud du soleil et de la pluie assemblés. Accroupis, c'est là qu'on le vit rayonner de bonheur, il n'en croyait pas ses yeux. Trois petits êtres au chapeau vert venaient de chiper de grosses pommes rouges. A trois ils l'aient faisaient rouler. Gabin restait caché, de manière à ne pas les énerver, il savait que ces drôles de bonhommes n'étaient pas commodes lorsqu'on les surprenait.

Ce soir-là, un miracle se produisit, le père de Gabin acceptait d'acheter un petit terrain pour son fils. Un vœu venait de se réaliser, on ne savait pas pourquoi le père avait changé d'avis mais le petit garçon n'en restait pas moins convaincu, les êtres rencontrés plus tôt lui devaient un vœu pour la discrétion dont il avait fait preuve. »

A l'intérieur de la maison, je délasse mes baskets et range ma veste. Directement, je monte à la salle de bain, ma mère doit être en train de cuisiner en musique. Elle ne m'a sûrement pas entendue, je lui signalerai ma présence plus tard. Une fois arrivée à l'étage, mon petit frère me dit que papa occupe déjà la douche. Je lui fais un signe de la tête et avance dans le couloir lentement. Vous avez donc rencontré Alban, mon affreux petit frère de 14 ans. Son vrai surnom c'est « chaton » du fait de ses grands yeux verts mais je ne vous le fait pas dire, ce surnom n'existe que dans ses rêves les plus fous. Étant donné les manigances qu'il me fait subir quotidiennement, son surnom se révèle plutôt être petit c... Du reste, comme tous les garçons de son âge, il sent bon l'adolescent qui parfume ses aisselles de déodorant ; le but est d'éviter le plus possible le savon, les petits boutons d'acnés et le gel à outrance sont les bienvenus. Au naturel, il a des cheveux blonds en fouillis qui lui donnent un air mignon et sympathique, je suis sûre qu'il pourrait faire craquer toutes les filles.

J'arrive devant les trois portes menant aux chambres, la mienne se trouve au milieu. C'est une des pièces les plus petites mais je m'en moque car c'est la seule qui m'appartient et où je peux mettre tout ce que je veux. Mon jardin secret quoi ! Bien que je ne sois pas extrêmement soigneuse ou maniaque du rangement, ma chambre reste propre et en un bon état. Je saute sur mon lit puis m'allonge en levant les yeux vers le plafond. L'eau de la douche a cessé de couler. Je prends une serviette propre dans ma commode et me hâte vers la salle de bain avant que mon frère ne me pique la place. Mon père sort seulement vêtu d'une longue serviette jaune à pois blanc avec la chevelure à peine sèche.

-Je peux y aller maintenant, c'est libre ? Dis-je.

-Oui, mais dépêche-toi, ta mère vient d'appeler pour manger.

-Oui, je fais vite !

Alban arrive en courant, encombré de ses affaires de bain.

-Mais ! Je devais y aller avant toi !

-Le premier arrivé le premier servi, dis-je amusée, en verrouillant la porte de manière à rester dans mon intimité.

Mon père regarde Alban en haussant les épaules.

-Allez viens, tu iras après le repas !

Une fois seule, je commence à me déshabiller, je portais un t-shirt bleu marine avec inscrit en blanc «Wake me up» sur le devant et un simple leggings noir. En début d'après-midi il faisait grand soleil, je ne m'attendais pas à une tempête. J'étais simplement partie me dégourdir un peu les jambes !

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Rendez-vous à la prochaine partie !

Tournez la page ! ^^

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Somewhere over the rainbows !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant