Somewhere over the rainbows !

Chapitre 28 : Les grands échalas

-Ania... Pourquoi es-tu si froide avec moi ? Demande le jeune homme en refermant la lourde porte du hangar, il affiche un sourire mécontent et interrogateur.

Sa question ne me fait ni chaud ni froid, je m'enfonce dans le bâtiment sans me soucier de lui, cependant je sens son regard me transpercer, il en a assez. Aussi, devrai-je cesser mon petit jeu et profiter de sa présence tant qu'il en est encore temps ? Est-ce-que je souffrirai plus après ? Peut-être pas... Ma cervelle m'harcèle ! J'en ai marre d'analyser tous mes faits et gestes, lance toi pour une fois ma belle, Yanis va disparaître de ta vie ! Une fois de plus mon esprit raisonnable n'a pas tort.

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Dès que la pluie avait cessé nous étions sorti de l'abri pour continuer notre chemin, il n'y avait pas de temps à perdre. Un kilomètre plus loin (à pieds d'humains) toute l'équipe était complète ; entre la traversée du champ de l'oncle de Yanis, la maison des Kitaya, le parc de l'autre fois, les voitures et les tracteurs qui circulaient vite, encore plus vite que la normale. Il faut dire que depuis notre taille tous nous semblait gigantesque et monstrueux. Pour éviter les mouvements continus des chaussures sur le goudron que nous utilisions, nous avions décidé d'avancer en file indienne sur le côté gauche : les jardins. Mise à part les gros et les petits chiens (même les caniches) qui gardaient ou se détendaient devant la porte de leurs maisons, personne n'avait remarqué notre présence. Heureusement pour nous, les animaux n'ont pas don de parole. Cette escapade n'avait pas été de tout repos mais le plus dangereux et encore à venir.

Et oui, nous sommes maintenant arrivés dans mon jardin, Esteban dit qu'une porte secrète y est cachée. Elle amène directement et surtout plus rapidement à "La salle Sourde", notre objectif final. Pourtant quelque chose me tracasse, quelque chose ne tourne pas rond, des individus aux carrures plus ou moins fines mais de plus en plus géantes déambulent dans mon salon. Il y a beaucoup trop de monde à l'intérieur pour que ce soit mes parents ou même mon frère. A travers les fenêtres je vois une des silhouettes qui nous observe, malgré nos tailles elle nous a repérés.

Mais qui est dans ma maison ? Je ne peux pas m'en aller ! Qui sont t'ils ? J'aimerai tant rentrer à l'intérieur pour savoir ! Je sens l'anxiété monter en moi, que faire ? Mes parents et mon frère sont à l'intérieur, qui sait, ceux sont peut-être des voleurs !

-Ania, dit le magicien calmement, Yanis et toi enlevez vos bracelets. Enlevez-les ! Insiste-t-il plus strictement.

-Mais... Pourquoi ?

-Vous grandirez, répondit-t-il simplement aussi déçu qu'un chien errant seul dans la rue.

-Esteban ? Que se passe-t-il exactement si je retire mon bracelet ? Demandé-je plus ou moins sûre de la réponse qu'il va me donner.

-Tu dois sauver ta famille avant tout ! C'est le principal ! Imagine qu'elle soit en danger en ce moment, ces individus n'ont vraiment pas l'air banal. Nous on se débrouillera tout seul, Vas-y il le faut...

-Attendez... Yanis s'exprime : Si je comprends bien si nous retirons les bracelets l'aventure se termine ici, nous ne pourrons plus jamais entrer dans les mondes ?

-Oui exactement, confirme doucement le Leprechaun.

-Je vois... Souffle Yanis. Ania tu restes ici sous ta taille de Leprechaun, je vais m'occuper de ta famille, tu peux me faire confiance ?

Face au but je suis partante pour dire "oui" mais pour répondre à une question de confiance je suis perplexe. Je suis censée être fâchée et en colère contre lui, alors même si je suis sur le chemin de la réconciliation, je ne peux pas me résoudre à faire "ennemi-ennemi", il est dur de répondre positivement à un garçon qui me laisse tomber au bout de si peu de temps à cause de sa mère. Même si ce n'est en rien sa faute, je ne peux pas vraiment faire confiance à quelqu'un qui me laisse seule dans mon village irlandais.