- J'ai un campement avec plusieurs personnes, c'est comme une mini-ville dans la ville, mais elle est sécurisée. Par contre, vous faites un pas de travers, on n'hésitera pas à vous réduire en cendres, c'est pigé ? Surtout toi, papy ?
Il fusille du regard mon père, je reste tout aussi silencieuse.
- Ouais, daigne-t-il répondre.
- C'est compris, m'exprimé-je enfin.
- Parfait, dit-il avant de se mettre en route, suivi par mon père et moi... à la traîne.
Pendant notre trajet, nous rencontrons des zombies que mon père et l'inconnu tuent sans grandes difficultés.
- C'est quoi ton prénom à toi ? demande mon père.
- Daryl.
Nous sortons des bois. Devant nous se trouve une immense clôture qui semble avoir été construite très récemment. En haut, des personnes, l'arme en main, montent sûrement la garde.
Daryl n'a donc pas menti, c'est effectivement sécurisé.
La grille s'ouvre, Daryl nous laisse entrer, mais un homme avec un chapeau de cowboy pointe son arme sur nous.
- Vous êtes qui ?
- Ils sont avec moi, c'est bon. J'ai l'arme du papy, intervient Daryl en lançant l'arme au fameux homme.
- Moi, c'est Rick. Voici Carl, mon fils.
Je n'avais même pas remarqué l'adolescent à côté de son père.
Je fais un léger sourire.
Une voix encore inconnue se fait entendre derrière nous.
- Salut, moi c'est Glenn.
Je me retourne, dans mon champ de vision, je vois un Asiatique, le sourire aux lèvres malgré cette vie de merde qui s'offre à nous.
- Enchantée Glenn, moi c'est Alaya.
- Oh mon dieu, elle a une langue, elle parle, s'exclame Daryl, l'air faussement moqueur avant de déguerpir dans la mini-ville.
- Voici Maggie, ma femme.
Une jolie brune fait son apparition, tout aussi souriante que son copain.
Je lui rends son sourire.
- Que t'est-il arrivé au visage ? me demande-t-elle soudainement en me dévisageant et en perdant également son sourire.
Qu'ai-je sur le visage ? Cela doit faire une éternité que je ne me suis pas regardée dans un miroir.
- Oh, j'ai dû me cogner... mentis-je sans même savoir de quoi a l'air la blessure.
- Trêve de bavardage, laissons nos nouveaux arrivants prendre une bonne douche et de quoi se ravitailler ! lance Rick. Carl, tu leur montres leur nouvelle maison, s'il te plaît ?
Carl sourit, nous faisant signe de le suivre.
Mon père reste bizarrement très silencieux.
- Voilà votre maison, vous ne manquerez de rien, puis si jamais, faites-moi signe !
Carl ouvre la porte avant de nous adresser l'un de ses sourires réconfortants.
- Merci beaucoup, Carl.
Celui-ci s'attend peut-être à un mot de la part de mon père, mais quand il comprend qu'il n'aura rien, il s'en va.
Nous entrons.
- "Merci beaucoup, Carl", répète mon père en imitant ma voix de façon grotesque. Pas la peine de remercier ces gens-là. Ils ont pris mon flingue, et l'autre tête de con là, le cowboy, il a failli nous buter et toi ? Tu les remercies, m'agresse-t-il.
- Ils nous offrent la sécurité et peut-être l'espoir d'une vie un peu plus sereine, papa.
Le malheur de lui avoir répondu provoque en lui une pulsion soudaine, il me gifle une nouvelle fois.
Ma main rencontre ma joue, pensant soulager la douleur.
- Je vais me doucher, lancé-je avant de déguerpir d'ici au plus vite.
Après avoir trouvé refuge dans la salle de bain que je ferme soigneusement à clé, je m'effondre silencieusement, rongée par la honte, la haine et la tristesse.

VOUS LISEZ
The walking love
Fanfiction- "Tu n'es qu'une bonne à rien, Alaya, comme l'était ta pauvre mère. Tu n'es même pas capable de tuer ce zombie toute seule." La paume de sa main rencontra ma joue, provoquant un bruit sourd. Mon père venait de me frapper, comme d'habitude. Je devai...