EvilSquid & Co. [EvilSquid & Octoboy]

Chapitre 9 : de l'intérieur.

Nous étions pris au piège. Les 30 secondes suivantes furent un chaos total pour nous, le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer. Tout le monde s'agitait.

"Calmez-vous ! Qui a activé le piège ?

- C'est moi, j'avais trop envie de pipi, j'ai marché dessus, je suis désolé."

C'était Adem. Il ne pouvait pas savoir, comment aurait-il pu ? Nous le rassurons comme nous le pouvons, tout en essayant de recouvrer toutes nos facultés d'analyse. Nous nous trouvons dans le noir, enfermés, très certainement dans un container enterré juste en dessous de notre campement. Les octariens ont piégé toute la zone à coup sûr, je ne sais pas ce qu'ils veulent garder comme secret, mais ce doit être énorme. Nous percevons un léger bruit, puis nous commençons à nous sentir mal, à perdre conscience, et...

Où sommes nous ?

Nous venions d'être endormis, très certainement sous l'effet d'un gaz, pour être transportés à l'intérieur d'un bâtiment dont nous ignorons la localisation ou le rôle exacts. Nous sommes enfermés dans une pièce très sombre, tous ensemble, avec un autre individu. L'endroit ne semble pas prévu pour avoir autant de prisonniers. Je suis le premier éveillé, je tente désespérément de secouer les autres, mais je manque de forces, et le gaz fait toujours effet sur eux.

"E...vil... ?"

Oh. Non. C'est Wanou ! Il est vivant ! Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?! Il est très amoché, le peu de vêtements qu'il lui reste est complètement maculé de sang, de crasse. Il l'ont passé à tabac, torturé. Son visage est méconnaissable, défiguré. Dans quoi t'es-tu fourré Wanou ?

"Tu n'aurais pas dû, Wanou.

- Ferme-la ! Il en faut bien... un pour porter ses couilles, un peu. J'suis... un bonhomme... aaah..."

Je ne peux m'empêcher de sourire à sa remarque. Même au plus mal, il arrive encore à rester fidèle à lui-même. Je me traîne jusqu'à lui, et le prends dans mes bras. Ses larmes coulent instantanément. Tu sais Wanou, les bonhommes, ça pleure aussi... J'entends du bruit, je me sépare à contrecœur de mon ami, et reprend ma position initiale, feignant le sommeil.

"Ça sert à rien de te la jouer Belle au bois dormant, joli coeur, tu es forcément réveillé, nous y avons veillé."

Le garde m'empoigne sans ménagement et me traîne jusqu'à la pièce suivante, au bout d'un couloir qui me semble couvrir une distance incroyable. Lorsque nous franchissons la porte, la lumière est aveuglante, je n'ai pas totalement retrouvé mes facultés sensorielles, et la mise au point est inconfortable.

L'horreur.

Je me trouve dans un laboratoire, la pièce est immense, pleine d'aquariums, de cages, de machines robotisées à la pointe de la technologie, et de laborantins affairés. On m'installe sur un siège auquel je suis sanglé. Je ne peux contenir ma surprise et mon incompréhension en voyant la personne qui se tient devant moi.

"Ouais, ouais, ça fait toujours cet effet là au premier coup d'oeil..."

Cet individu avait les attributs physique Inklings ET Octariens. Si je n'avais pas déjà vécu toutes ces bizarreries, je n'y croirais pas un seul instant, mais c'est pourtant bel et bien vrai.

"Qui... qui êtes-vous ?

- Je suis le premier et le seul être né de l'hybridation Inkling et octarienne, on m'appelle Remi-x.

- Mais, c'est impossible ?!

- Oh si, c'est possible. Mon... "père", m'a conçu avec son propre ADN et celui d'une jeune inkling. Je suis ici pour mener à bien son projet, dans l'ombre, en silence. Et nous allons très bientôt toucher au but.

- Vos... vos lunettes, retirez-les.

- Mes lunettes de soleil ? Je ne peux pas les retirer, elles ont été greffées à mon crâne et sont conçues pour s'adapter aux changements morphologiques, elles font partie intégrante de moi. Je tenais à te remercier. Tu as peut-être fait retarder nos plans, mais tu nous as livré tous tes petits copains sur un plateau d'argent. Et bientôt le monde du dessus sera à nous ! Allez, ramenez-le avec les autres, et préparez les salles d'expériences pour nos invités !"

REMI-X ?! Mais c'est pourri comme nom !

Les autres étaient enfin réveillés, et n'en revenaient pas. Comment un tel endroit pouvait-il exister sans que personne n'en sache rien ? Quelles sont ces expériences auxquelles s'adonnent ces octariens ? Et pire, un hybride mi inkling, mi octarien ? Les événements ne tournaient vraiment pas à notre avantage. La situation était tellement plus catastrophique que ce que l'on pouvait imaginer. L'urgence était vitale, il en allait de l'équilibre dans le monde et de la survie des Inklings.

Octo ne disait rien. Il portait la colère et le désespoir sur son visage. Il fait partie de cette petite portion d'octariens qui doivent se battre et faire leurs preuves au quotidien. Il a son caractère bien trempé, mais en même temps nous n'avons pas besoin de prouver nos valeurs, nous autres inklings. Il découvre aujourd'hui qu'une partie de son peuple prépare une rébellion atroce contre son monde d'adoption, qu'ils s'adonnent à des pratiques scientifiques et technologiques abjectes... Il n'a cependant pas de quoi se sentir coupable, ni même honteux. Il est tout ce que les octariens ont de meilleur. Ça me fait tellement mal de le voir souffrir autant.

"Les gars, si on ne trouve pas un moyen de sortir d'ici tout de suite, on va sûrement finir en créatures de Poulpenstein...

- Et tu proposes quoi Maléfique ? Nous sommes à bout de force, privés de nos armes, enfermés dans une cellule.

- Ceci n'est pas une cellule, nous sommes dans un laboratoire, pas une prison, à nous tous, nous arriverons bien à briser l'une des deux vitres, vous ne pensez pas ?

- Elles doivent forcément être blindées !

- Arkeyl, je suis désolée de te demander de faire encore tout le travail, mais tu ne voudrais pas nous montrer le résultat de toutes ces heures de musculation ?

- Un instant..."

Les vitres sont effectivement épaisses, mais pas blindées. En quelques coups, Arkeyl réussit à fendre, puis briser une vitre, non sans se blesser à l'action. Heureusement, les coupures sont superficielles, et nous lui faisons quelques bandages de fortune. Je demande aux autres de fouiller méticuleusement les pièces voisines, nos affaires devaient forcément y être entreposées. Puis je prends Octo par la main, et le garde auprès de moi.

"Evil. Remi-x... Il est la création de DJ Octave, hein ?

- Avec un nom pareil, j'en ai bien peur..."